L'entame du Ramadhan a été marquée, comme prévu, par une légère hausse du prix des produits de large consommation. L'augmentation a notamment touché les fruits, les légumes, les viandes et les friandises orientales, très prisées à l'occasion. Cependant, les clients, de manière générale, n'ont pas cédé à cette fièvre spéculative du marché, en achetant juste ce qu'il faut. On assiste, ces dernières années, à une prise de conscience du consommateur à travers cette attitude raisonnable et largement partagée, en attendant que le marché se stabilise. Les associations de protection des consommateurs étaient, en effet, au rendez-vous en ce premier jour de carême pour sensibiliser les citoyens à consommer avec modération et à éviter le gaspillage. En collaboration avec les scouts, les bureaux communaux d'hygiène, et les Directions des services agricoles (DSA), du commerce, des prix et de la répression des fraudes (DCP), de la Santé et de la population (DSP), l'Association des consommateurs de la wilaya de Béjaïa a lancé une campagne de sensibilisation dans ce sens. L'action, qui touchera toutes les localités de la wilaya, se poursuivra durant tout le mois de juin. Des dépliants, exposant des idées et des conseils pour une meilleure gestion du budget ménager, ont été distribués à tout le monde. Des échanges et des discussions directs sont animés dans des stands mis en place à cet effet au niveau des marchés et à l'entrée des grandes surfaces. Une sympathique initiative qui a été accueillie avec beaucoup d'intérêt. Le «Marché du Ramadhan», lancé pour la seconde année consécutive par la Chambre de commerce et d'industrie de la Soummam, a polarisé l'attention des ménagères en quête de produits locaux à des prix très avantageux. On y trouve, à peu près, tout ce qu'il faut à des tarifs nettement inférieurs à ceux pratiqués dans les échoppes et les boucheries. Une soixantaine de producteurs locaux (industriels, agriculteurs, éleveurs, artisans et grands commerçants) participent à cette manifestation «économique et sociale» qui promeut exclusivement la production nationale. Par ailleurs, les marchés hebdomadaires et ceux de proximité étaient aussi particulièrement fréquentés, mais sans véritable frénésie dépensière. Constatant ce changement de comportement des consommateurs, les marchands prévoient une nette rechute des prix dans les jours qui viennent pour se fixer à des niveaux raisonnables. La solidarité s'organise aussi pour venir en aide aux familles démunies. Les équipes du Croissant-Rouge algérien (CRA) et ceux des communes poursuivent la distribution du fameux couffin du Ramadhan. Plus de six mille familles ont déjà bénéficié de ce pack alimentaire d'une valeur moyenne de 6 000 dinars. 24 000 autres lots seront incessamment remis aux nécessiteux. Huit restos de la rahma s'apprêtent à ouvrir leurs portes. En somme, le mois sacré a commencé dans un climat empreint de calme et de sérénité. La direction du commerce a déployé à l'occasion ses équipes de contrôleurs pour inspecter les marchés et les commerces. L'hygiène, la qualité des produits, le respect de la législation et des bonnes pratiques commerciales figurent en tête des préoccupations des inspecteurs de la DCP. Durant leur bilan d'activité pour les quatre premiers mois de l'année 2016, les services du commerce ont saisi 340 tonnes de produits divers, d'une valeur de 52 millions de dinars, au cours de 558 interventions effectuées. Ils ont enregistré 136 infractions, procédé à 9 fermetures administratives et engagé des poursuites contres 129 commerçants pris en défaut avec la loi. En bref, le bon comportement du client est en train de changer bien des choses dans la sphère commerciale. La bonne culture de la consommation est bien partie pour faire de l'ordre dans ce secteur que l'action répressive des services compétents peine à discipliner, du moins jusqu'à présent. Comme quoi… K. A.