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Une société malade de ses violences banalisées !
Publié dans La Tribune le 21 - 06 - 2017

Un jeune professeur d'université récemment assassiné, froidement, pour des motifs qui restent à déterminer avec précision, par deux jeunes qui seraient des jeunes étudiants. Cet acte inouï n'est malheureusement pas surprenant dans une sphère universitaire gangrénée par la médiocrité, la fraude et la violence accrue et banalisée contre les enseignants et entre étudiants. Mais au-delà du châtiment rapide et exemplaire souhaité pour ces deux assassins, il s'agit de réfléchir un peu sur le fait que la société algérienne, tout autant que l'université qui n'en est pas isolée, génère, de plus en plus, de violence à caractère multiple. Car, après la violence des années du terrorisme à grande échelle, le pays a sombré dans une violence ordinaire, polymorphe, endémique et en forte croissance. Violences sociales, économiques, ethniques, terrorisme résiduel, diffus et permanent. Délinquance, petite et grande, violences urbaines et sur les routes, criminalité en hausse, pédophilie accrue, violences contre les femmes notamment conjugales, violences sur les personnes : autant de symptômes d'une société de plus en plus conflictuelle, de plus en plus crisogène. Pour se convaincre davantage de la dimension du phénomène, il suffit de se reporter aux faits divers scabreux des gazettes et des télés, à l'expérience visuelle, aux témoignages récurrents ou aux statistiques officielles. Le constat, même empirique, est terriblement édifiant ! Naturellement, la violence n'est pas inscrite dans l'ADN, mais s'acquiert, se développe et s'exprime à travers des pulsions stimulées par des facteurs variés qui se conjuguent dans la quotidienneté. L'on peut parler aussi d'habitudes de violence dans une société pas encore assez démocratique, pas encore suffisamment imprégnée de la culture du droit pour arbitrer pacifiquement les conflits personnels et les chocs d'intérêts individuels ou de groupes. Il n'y a pas donc de violence atavique, mais plutôt une croyance collective dans la force comme moyen privilégié de règlement des différends personnels et des contradictions sociales, forgée par des siècles d'une histoire tourmentée. Bien d'autres facteurs sont à rechercher aussi dans l'historicité de la société, l'anthropologie politique, la sociologie ou encore le rapport des medias à la violence. Facteurs nécessaires pour expliquer les ressorts de la violence autrement que par les seuls données de la sociologie, la psychologie, la culture et les inégalités économiques. S'ajoutent depuis l'indépendance, l'héritage de la violence coloniale, les violences sociales découlant du creusement des inégalités économiques, de même que l'échec relatif de l'expérience de développement, accentué par un libéralisme mal régulé. D'autre part, le nihilisme barbare des groupes terroristes islamistes a creusé encore plus le lit de l'oued de la violence depuis les années 1990. À la violence désormais résiduelle des groupes djihadistes, répond aussi une violence d'essence mafieuse. Et, dans le quotidien, une violence devenue ordinaire et propre aux interactions des rapports sociaux. Les chiffres officiels de la pulsion de morts sont aussi effarants qu'effrayants : en 2015, quelque dix-huit mille crimes, soit une moyenne morbide d'environ cinq cent soixante par jour, donc vingt-cinq par heure à l'échelle du territoire national et pour le seul mois d'août ! Et si la Police ne précise pas le mode opératoire des criminels, la presse livre en revanche des détails sur une tendance de plus en plus en vogue chez les assassins : l'égorgement et autre décapitation, parfois un effort d'équarrissage chez des Landru qui utilisent couteaux de différentes sortes, mais aussi haches, hachettes, machettes et marteaux. Certains actes plus barbares que d'autres, ont provoqué des appels à l'application de la loi du Talion, y compris à travers certaines mosquées. Mais l'appel à la vengeance et sa justification religieuse sont dangereux. Dans le sens où ils constituent une porte ouverte sur le pire : se faire justice soi-même. Ce qui est de nature à favoriser un autre cycle de violence rythmé par le diptyque infernal : vengeance-contre-vengeance. L'exhortation à appliquer la règle de «œil pour œil et dent pour dent», est le signe clinique d'une perte de confiance importante en la capacité de l'Etat à appliquer le droit et rendre équitablement la justice. Le comprendre donc comme le symptôme d'une inquiétante anomie sociale, synonyme d'une installation dans les esprits de la culture de la loi de la jungle. Les pulsions de violence semblent résulter d'un trop plein d'énergies rendues libres par ce que Bruno Etienne appelle les «capacités contenantes de représentation». C'est-à-dire lorsqu'il n'y a plus rien, ni modèle politique dynamique, ni utopie, ni espoir, ni solution; donc, lorsque les représentations du possible s'arrêtent, on explose! Et on dérive d'autant plus vers la violence que l'école, la famille et la mosquée sont défaillantes au moment où l'éducation est devenue presque un vain mot dans une société consumériste. Soumise en même temps à la banalisation de la violence dans et par les médias, notamment sur l'Internet et à la télé privée, sphères du pire qui suscitent des vocations criminelles.
N. K.

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