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Le palais ou l'éternel bey solitaire…
Aucune date n'est annoncée pour sa réouverture
Publié dans La Tribune le 10 - 08 - 2009

Reportage de notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
Doit-on attendre une date préparatoire et de surcroît protocolaire pour rouvrir le palais de hadj Ahmed Bey de Constantine ? Du moins, cette thèse semble avoir été écartée par le chef du projet de la restauration, en l'occurrence M. Badjadja, estime que l'option de réouverture du sérail n'affecte en rien l'opération de préservation et de reconstitution : «Au contraire, cela permettra aux visiteurs de suivre de près les différentes phases des travaux apportés à la citadelle. Le palais aurait pu être ouvert au large public l'année dernière sans pour autant lui attribuer une destination finale, mais plutôt temporaire car la restauration n'est pas limitée ni dans le temps ni dans l'espace. Pour preuve, il faut savoir que l'Alhambra subit des retouches tout en accueillant des milliers de visiteurs.» En plus clair, l'architecte restaurateur recommande vivement aux décideurs au niveau du ministère de la Culture qui chapeaute l'œuvre «la levée de l'épar du palais». Le hic, c'est qu'à l'échelle locale aucun décideur ne semble se soucier vraiment de l'avancement des travaux. Ni l'APC, ni la direction de la culture, ni la wilaya ne veulent interférer comme si le palais constituait une partie intégrée au ministère de la Culture et non à la cité millénaire. Pour preuve, le bureau d'études qui dirige la restauration n'a pas été sollicité, voire auditionné sur les étapes restantes de ce lifting assez délicat ! A voir la demeure de Ahmed Bey en ce moment, il faut avouer qu'elle renaît de ses cendres étant donné l'état dans lequel elle se trouvait il y a plus de 20 ans. La restauration a, en effet, redonné vie à la résidence. La distinction est encore significative si on consulte les photos originales prises par les Polonais entre 1982 et 1986, période pendant laquelle leur bureau d'études (ZPK), fort présent avec plus de 20 experts en différents domaines, était chargé de la première expertise, avant d'entrevoir quelques travaux d'urgence. A ce sujet, notre interlocuteur interviendra en nous montrant un volume parmi les 53 qui regroupent ce pacte. «Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Personne ne peut dénier le travail effectué par ce bureau d'études.» De visu, chaque phase de l'expertise a été minutieusement détaillée pour permettre sans nul doute aux éventuels intervenants d'agir sans… casse. «PZK a fait un excellent travail. Les dossiers sont minutieusement ficelés. Les experts ont intervenu d'une façon technique et professionnelle quoique de nouvelles technologies soient apparues depuis comme le scanner des murs etl'infrarouge», devait reconnaître M. Badjadja, qui déplore le chapitre selon lequel toute trace ultérieure à l'époque ottomane devait être éliminée. Cette notation est mentionnée dans les consignes préliminaires destinées à ses prédécesseurs. «La démolition des annexes et des éléments provenant des périodes historiques ultérieures», lit-on dans le rapport. Soit une altération aux différentes étapes historiques, précisera-il, car, selon lui, «le palais doit être vu non pas dans son unité, mais dans un complexe architectural». D'un côté, on estime que la présence coloniale avait apporté quelques touches arabo-musulmanes au palais, et de l'autre, on déplore la métamorphose de celui-ci juste après «le passage de Napoléon à la fin du 19ème siècle avec notamment l'absence de cette image ottomane». Du moins, ces lectures sur l'anéantissement de la trace de l'occupant sont évoquées en sourdine quitte à sacrifier une parcelle de l'histoire et de l'art. Pour en revenir aux premières étapes de la restauration, il importe de souligner que le palais «Ahmed Bey» avait vu le passage de l'ex-DNC, une entreprise née d'un groupement affilié à l'Armée nationale populaire et qui s'occupait des œuvres gigantesques avant son passage à EC Mila. Le chantier a démarré en 1991, soit cinq ans après le départ des Polonais. Ladite société a activé pendant 7 ans, mais le travail accusa un second arrêt en 1998 pour ne reprendre qu'en 2002. C'est la première phase réelle de la restauration. En juin 2003, le ministère de la Culture avait fait appel à un nouveau bureau d'études dirigé par M. Badjadja, expert et consultant auprès de la tutelle. Il est le chef de projet avec comme objectif, contenu dans le cahier des charges, à savoir «travaux d'achèvement du palais hadj Ahmed Bey». Ainsi, la réfection du marbre et autres travaux similaires ont été effectués en collaboration avec une entreprise. Une fois les dessins du palais esquissés, une phase fort importante surgit. Elle nécessite la main-d'œuvre qualifiée et par-dessus tout artisanale. Pour cela, les opérateurs avaient décidé en 2006 de changer leur fusil d'épaule en optant pour une nouvelle stratégie : s'adresser à la source. C'est-à-dire directement aux artisans (sculpteurs, ferronniers, menuisiers…), se passant ainsi des services de l'unique entreprise en qualité de «sous-traitant». «Cette nouvelle formule s'est avérée efficace. D'une part, l'artisan est rémunéré à sa juste valeur et, de l'autre, on gagne dans le temps à la commande», soutient le chef du projet. Néanmoins, tous ces détails épineux de la restauration restent imperceptibles pour la population locale et même celle extra-muros qui s'interrogent toujours sur cette fermeture, voire ce «retard» dans l'achèvement de l'opération. «Restauration ne rime pas avec construction. On n'est pas en train de bâtir une œuvre. Au contraire, on veille beaucoup plus à la préservation de l'empreinte tout en apportant quelques touches techniques qui s'imposent», devait nous dire l'architecte qui tentait de nous expliquer sur chantier la procédure de récupération de la couleur d'une porte du palais pratiquement détériorée. «Vous voyez là ces couleurs, il faut être vigilant pour garder la teinte originale. Quant au motif sculpté, c'est un menuisier qualifié qui l'a fait à la main. C'est dire que le facteur temps n'a pas vraiment sa place dans ce type de restauration.» Mieux, certains produits chimiques indispensables ne sont pas sur le marché, déplore-t-il. Que reste-t-il à parfaire pour livrer le palais ? À cette question, notre interlocuteur répondra : «La menuiserie de quelques portes avec la mise en valeur de leur polychromie. Aussi, la quincaillerie devrait être traitée minutieusement à la main.» Par ailleurs, on a procédé à la pose de plusieurs lustres en cuivre pour marquer intensément la période ottomane, quoique dans certaines salles, les Polonais avaient prévu des projecteurs dans le seul but de mettre en valeur la polychromie des murs. M. Badjadja s'attardera pour éclairer sur cette étape importante et qui requiert un temps incommensurable si l'on veut garder l'originalité, donc l'authenticité de l'histoire ottomane. «La résidence compte une centaine de salles dont certaines sont embellies par une polychromie qu'il faut récupérer délicatement. Cette couche artistique a été masquée par les Français lors de l'occupation.» Cependant, rattraper sans altérer ces peintures murales impose une technologie associée à un professionnalisme de haut niveau. Sans omettre le temps qui sera consacré à cette démarche. En d'autres termes, le palais doit être ouvert… car, attendre la remise de la clé de César prendra une éternité si l'on mettait en relief les opérations similaires de restauration qui se tiennent dans les pays avancés en la matière. «Ouvrez le palais…», devrions-nous ironiser avec le chef du projet qui acquiesce : «Il ne faut pas attendre le parachèvement de la polychromie… Ce n'est pas une construction que l'on va remettre.» En définitive, les étrangers et autres personnalités présents à Constantine sollicitent souvent l'architecte pour leur faire visiter cette bâtisse qui a consommé 15 milliards de centimes depuis 2003 et qui devrait atteindre les 19 à la dernière retouche de sa restauration. En parallèle, les nostalgiques du palais, qui ne l'avaient pas visité depuis 1982, croisent les doigts pour se remémorer les festivités culturelles qu'il a abritées depuis son affectation à la
commune en 1969 jusqu'au début des années 80.


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