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«Idha bghat… madame la ministre !»
Cheb Khaled au Festival international de Timgad
Publié dans La Tribune le 19 - 07 - 2008


Entretien réalisé par Fella Bouredji
LA TRIBUNE : Cheb Khaled, vous êtes invité à chanter pour la première fois au Festival international de
Timgad, quelles sont vos impressions ?
CHEB KHALED : Ma dernière scène dans le pays a été belle. C'était la semaine dernière, et en plus à Oran. J'ai également chanté à Médéa où beaucoup de jeunes étaient enchantés, cela m'a donc apporté beaucoup de bonheur, et là je me retrouve à Batna pour le festival de Timgad, un festival que j'ai l'habitude de regarder à la télévision. Je vous laisse donc imaginer ma joie. Je ne suis pas venu à Batna depuis plus de 20 ans. Je suis très heureux d'être dans mon pays et encore plus d'y chanter. J'aime être sur scène et me donner à fond. C'est ce que je ferai pour le concert de ce soir, de la même manière que pour tous ceux que je faisais d'habitude. Sans faire de jaloux ! (rires).
Mais le public algérien n'a pas toujours eu le privilège de vous voir autant en concert, notamment dans
certaines régions oubliées du pays. Pensez-vous que vous vous produisez assez sur la scène algérienne ?
Ce n'est jamais assez, mais je suis déjà très content, car je me produis de plus en plus dans mon pays. C'est peut-être parce que cheb Mami ne vient plus ! (rires), non ! Je plaisante… Vous savez, j'habite loin, mais je reste «would lebled» (un enfant du pays). Je ne peux pas ignorer mon pays. J'aime représenter l'Algérie à travers le monde entier, mais, ce qui me tient beaucoup à cœur, c'est de rencontrer les fans algériens et de chanter pour eux.
Justement, cheb Khaled, à quand une tournée à travers tout le pays ?
J'aimerais que le message parvienne à Mme la ministre… (fou rire) «idha bghat» (si elle le désire). Cela fait deux ans que je le demande et que j'attends. J'aimerais découvrir mon pays, rencontrer mon public et, «idha ma bghatch» (si elle ne le désire pas), je continuerai à accepter les propositions des autres à travers le pays. Il y a beaucoup de personnes qui me boudent, mais il y en a bien d'autres qui m'invitent et soutiennent ma présence. Vous savez, j'ai envie de découvrir mon pays et d'y chanter, et un artiste ne peut pas s'inviter tout seul. Je garde la tête froide et j'attends… C'est triste à dire mais je ne connais qu'Oran, Alger et Annaba de tout mon pays ! Et j'éprouve toujours de la honte quand des étrangers me parlent du désert algérien et d'autres régions que je n'ai jamais vues, et, malheureusement, cela arrive souvent.
Vous êtes en situation d'exil depuis plus d'une décennie. que pensez-vous de la communauté algérienne
établie à l'étranger ?
Ce sont des citoyens qui vivent comme tout le monde, contraints de respecter les lois du pays hôte. Mais, à chaque fois que je ressens un malaise de mes concitoyens installés en France, j'ai le pouvoir d'en parler à Sarkozy en personne. D'ailleurs, c'est moi qui l'ai mis en contact avec Faudel. Et je l'ai mis dans une situation bien embarrassante lors de l'élection présidentielle de l'an dernier, «dertlou mesmar fessabat !» (rires).
Nous avons parlé du respect mutuel dès ma première rencontre avec Sarkozy. C'était à l'occasion du mariage d'un ami en commun, le footballeur Belarbia. Et il m'a invité à l'accompagner pour sa visite en Algérie. En bon Algérien, j'ai répondu qu'il fallait l'autorisation des autorités algériennes, ce qu'ils ont d'ailleurs beaucoup apprécié. Je suis Algérien et j'aime me référer à mon Etat pour éviter les maladresses mais, en dehors des questions d'ordre diplomatiques, je sais garder mes libertés.
En parlant de libertés, la question du Sahara occidental revient souvent chez vous, notamment depuis que vous avez brandi son drapeau en Espagne. C'est une cause qui vous tient à cœur ?
Il y a toujours des hommes qui meurent pour la liberté et le respect d'un emblème national. C'est pour cette raison que ça me tient à cœur. D'autant plus que le drapeau sahraoui porte le sigle d'Algériens et de Palestiniens.
Sans polémique politique, des choses qui m'échappent, mais j'éprouve beaucoup de respect pour leur drapeau, tout autant que pour tous les drapeaux du monde. Le problème du Sahara occidental dure depuis longtemps, et je n'ai pas envie de me battre pour ces frontières. Je ne suis pas politicien, mais seulement musicien. J'ai brandi leur drapeau et je l'ai mis sur mon dos pour saluer tous les Sahraouis qui m'applaudissent. Je ne veux pas devenir un prétexte.
Il y a beaucoup de jeunes talents qui s'imposent tant bien que mal sur la scène artistique algérienne, on peut en citer quelques-uns, à titre d'exemple, Djmawi Africa ou encore les chanteurs en herbe d'Alhane wa chabab. Que pensez-vous de cette nouvelle génération ? Et envisagez-vous de travailler avec eux ?
Je trouve bien que des jeunes artistes se lancent et s'accrochent pour se forger une carrière, mais je trouve extrêmement dommage qu'il n'y ait pas de maisons de disques pour vraiment les prendre en charge. Je ne pense franchement pas travailler avec de jeunes artistes, car je l'ai déjà fait par le passé et ils n'ont pas manqué de me tourner le dos. Cela étant dit, si j'ai un coup de cœur pour le nouveau talent, j'y penserai…
Cheb Khaled, quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Je travaille sur un nouvel album un peu spécial. C'est ce qu'on appelle un enregistrement «live-live». Je reviens à une ancienne pratique, celle d'effectuer un enregistrement en présence de tous les musiciens au même moment. C'est possible, maintenant qu'on a de grands studios avec cabines. Au lieu d'attendre que chaque musicien enregistre sa partie, seul, l'exécution musicale se fait simultanément, ce qui demande de la rigueur et
de la précision.
C'est une première et un défi pour moi. Le travail concret sur cet album débutera la semaine prochaine. Je ne peux pas en parler avec plus de détails, mais je peux tout de même vous dire que j'y consacre une chanson à Ahmed Zabana, le premier Algérien guillotiné. Son ami Blaoui, condamné à mort au même moment, lui a
dédié un texte et je lui ai demandé de m'accorder l'honneur de chanter ce texte aux Français.
Pour quand sa sortie ?
Septembre prochain…
Cheb Khaled, si vous deviez porter un regard rétrospectif sur votre carrière aujourd'hui même, vous en diriez quoi ?
Beaucoup de bonheur et de fierté.
Pour finir, quel message aimeriez-vous transmettre à tous les Algériens qui vous aiment ?
Je suis content de notre pays. On a nos lois et nos droits et je suis heureux de représenter l'Algérie à travers le
monde. J'aimerais que notre image s'améliore, l'Algérie ne cesse de progresser et il faut qu'elle continue de le faire. Pour ce , tous les Algériens doivent s'impliquer. Il suffit que chacun nettoie devant sa porte !
On a été opprimés, voire écrasés, mais, on est encore debout, et il faut, à cet effet, saluer la femme algérienne qui y est pour beaucoup.
Je n'ai jamais voté de ma vie avant «Errahma», cela continue malheureusement, mais il faut être patient et continuer à aller de l'avant.
On a beau critiqué notre pays, mais, moi, je ne peux pas m'en défaire. «Bladi wa ardi» (mon pays et ma terre). J'y ai vécu et vu le pire et le meilleur. Ni «raïs» (président), ni «irhabi» (terroriste) ni Pierre, ni Paul ne peuvent m'en éloigner. J'ai des droits sur cette terre : «Tarf gueddi nendfen fih» (un bout de terre à ma dimension qui m'accueillera après ma mort).


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