Photo : M. Hacène Par Hassan Gherab 18 avril-18 mai. Un mois dédié au patrimoine, chaque année. Pour 2010, sa célébration a pris pour slogan «Patrimoine et identité», pour mettre le doigt des citoyens sur le rapport étroit entre leur algérianité et ces vestiges qui en font partie. Les responsables ont pris conscience que la préservation du patrimoine passait par l'implication de tous, à commencer par le citoyen qui est en contact direct, physique, avec les sites, les monuments et les objets patrimoniaux. Mais sans toujours connaître leur valeur ni donc ressentir l'utilité et la nécessité de les préserver de toute dégradation ou pillage. Aussi, en toute logique, ils ont décidé de consacrer le Mois du patrimoine de cette année à la sensibilisation des citoyens en vue d'en faire les «gardiens» de ces vestiges patrimoniaux dont le pays est riche, bien plus qu'on ne l'imagine. Il est peut-être un peu tôt pour faire les bilans chiffrés des visites de sites et de musées qui montreraient l'intérêt du public au patrimoine, mais on peut établir des constats quant à l'impact des différentes actions entreprises et manifestations organisées au cours de ce mois.De l'avis de responsables, à différents niveaux et dans différentes institutions culturelles, les opérations menées en direction des citoyens, enfants et adultes, par le ministère de la Culture et ses directions de wilaya, les offices chargés du patrimoine, les musées, les associations et tous les acteurs qui se sont impliqués, ont eu un écho fort encourageant. On a relevé comme un rapprochement entre le citoyen et le patrimoine. Les gens se sont intéressés aussi bien à l'histoire des sites et objets qu'aux procédés de restauration.De l'intérêt à la prise de conscience par les citoyens de la valeur du patrimoine et de la nécessité de le préserver, il n'y a qu'un pas, mais qui reste à franchir. On peut dire que, du 18 avril au 18 mai, on a réussi à capter l'attention des gens et à les sensibiliser, mais ce n'est pas une fin en soi. Il faut maintenant transformer l'essai. Et là, c'est un travail continu et de longue haleine qui doit être entrepris, tout au long des douze mois de l'année. Clôturer le Mois du patrimoine et partir en se disant qu'on a fait du bon boulot, nous ramènerait tout simplement à la case départ. S'il n'y a aucun suivi, tout sera à refaire l'année prochaine et toutes les autres années à venir. Or, on ne peut continuer indéfiniment à restaurer des sites en croisant les doigts pour qu'ils ne soient pas détériorés. Le responsable du Patrimoine au ministère de la Culture, Mourad Betrouni, l'a d'ailleurs très justement souligné en expliquant qu'il est impossible et inconcevable qu'on puisse continuer ad vitam aeternam à débourser de l'argent pour des sites qui ont déjà été restaurés et/ou réhabilités parce qu'on n'a pas su les préserver et les valoriser. Il s'agit donc de passer de la sensibilisation à l'implication, non seulement des citoyens mais aussi de toutes les institutions qui peuvent et doivent s'intéresser au patrimoine, lequel, s'il est judicieusement exploité, deviendrait une source de richesses pour le pays. Dès lors, les sites s'autofinanceront et leur entretien ne pèsera plus sur le Trésor public, au contraire, ils l'alimenteront.