Les Algériens fêteront, à l'instar de tous les musulmans de la terre, demain l'Aïd El Adha (fête du sacrifice). Une fête durant laquelle le pays entier entrera dans un long week-end, qui durera pratiquement jusqu'à dimanche. Certaines entreprises ont même décidé de faire le pont la journée de jeudi. Et avec le départ des travailleurs et employés originaires en majorité de l'intérieur du pays, les services publics seront à l'arrêt dans les grandes villes qui ressembleront à des villes fantômes où les commerces baisseront rideau à l'exception des services qui seront assurés par les institutions étatiques (hôpitaux, électricité et gaz, etc.). Le pain, tout autant que les denrées alimentaires essentielles, aura déserté les rarissimes commerces ouverts. Cette image coutumière risque encore de survenir durant la prochaine fête comme chaque année. A moins d'une intervention énergique des pouvoirs publics pour imposer le respect du service public aux commerçants, transports, etc. Cela semble le cas cette année, et pour éviter ce scénario, le ministère du Commerce, en collaboration avec l'UGCAA et les communes à travers le pays, vient de dresser des listes de commerçants, notamment de boulangers, qui sont tenus d'assurer un service minimum durant les deux jours de l'Aïd El Kebir. Une instruction du ministère de tutelle stipule que les contrevenants s'exposent à des sanctions, notamment au retrait immédiat du registre du commerce, en cas de non-respect de cette obligation. Dans ce cadre, il a été procédé à l'installation de comités d'inspection qui seront chargés du contrôle des commerces pendant les deux jours de l'Aïd, à charge des APC de publier la liste des commerces et d'informer les concernés de cette décision. Sur un autre chapitre, la DGSN a mis en place un plan afin de réguler la circulation des véhicules, souvent intense durant l'aïd. Ce plan qui est en vigueur à partir d'aujourd'hui - et il le sera jusqu'au jour de l'Aïd El Adha - sera mis en place progressivement, selon le commissaire divisionnaire, sous-directeur de la circulation routière, Aïssa Naili, qui a fait état du «renforcement de patrouilles pédestres et motorisées, à tous les niveaux, particulièrement sur les parcours où il y a un flux de véhicules, les stations et itinéraires empruntés par un grand nombre de citoyens qui se rendent chez eux pour passer cette fête en famille». «Face à l'intense mouvement de circulation», a-t-il affirmé, en ajoutant, que la DGSN «réagira par des dispositifs sécuritaires, par l'augmentation des rotations des patrouilles». Le sous-directeur à la Direction générale de la Sûreté nationale chargé de la sécurité routière, Aïssa Naïli, qui était l'invité hier matin de la Chaîne III, interrogé sur d'éventuelles mesures visant à désengorger les grandes villes, notamment Alger, a indiqué que les départs vers les wilayas intérieures du pays se font petit à petit durant toute une semaine. Ainsi, le problème d'embouteillage ne se pose pas au départ de la capitale. Quant à l'apport des caméras de surveillance installées au niveau des grandes villes, notamment la capitale, pour assurer la sécurité du citoyen, «ces outils seront très bénéfiques à notre action, particulièrement en matière de sécurité des personnes, des biens et même en matière de régulation de la circulation routière au niveau des centres urbains», a-t-il déclaré. A. R.
