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Le regroupement pacifique réprimé à Oran
La CNCD en était l'initiatrice
Publié dans La Tribune le 13 - 02 - 2011


Photo : Samir Ould Ali
De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali
Le rassemblement pacifique auquel le comité local de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) avait appelé a bien eu lieu à Oran, malgré le refus des autorités locales de délivrer l'autorisation. Bien que la Présidence elle-même ait signifié, il y a quelques jours, que l'interdiction des manifestations ne concernait que la capitale, un dispositif de sécurité a été renforcé autour de la place du 1er-Novembre (ex-place d'Armes) où nous avons relevé la présence d'un certain nombre de provocateurs venus casser la manifestation et les innombrables dépassements dont la police s'est rendu coupable : «Je suis quand même satisfait parce que nous avons réussi à faire entendre notre voix», a assuré Messaoud, l'un des organisateurs, à l'issue du regroupement en s'enquérant, au téléphone, du sort réservé aux nombreux manifestants interpellés par les forces de police.La journée avait pourtant bien commencé pour les dizaines de manifestants venus interpeller les autorités supérieures sur la situation intenable que les Algériens subissent sur un certain nombre de questions. Et beaucoup s'étaient naïvement mis à espérer que la manifestation allait se dérouler dans de bonnes conditions : «Avec les révoltes de la Tunisie et de l'Egypte, le monde entier a bien vu qu'il ne sert à rien de réprimer les libertés d'opinion et d'expression, a estimé un manifestant. Je pense que les autorités algériennes auront l'intelligence de ne pas réprimer notre mouvement qui vise, non pas à casser ou piller comme certains l'affirment, mais à simplement revendiquer notre droit à la parole.»Munis de drapeaux algériens et de pancartes hostiles au pouvoir, dénonçant la hogra, la corruption et de multiples autres fléaux, des centaines d'Oranais, constituées de jeunes et moins jeunes, de femmes, de jeunes filles de tous les horizons professionnels, se sont retrouvés sur la place du 1er-Novembre sous le regard des curieux et des journalistes venus couvrir l'événement. Une fois la majorité des manifestants arrivée au milieu de la place, des dizaines de policiers sont venus les encercler et leur interdire tout mouvement : «C'est une manifestation pacifique, pacifique ! Nous avons le droit de nous exprimer !», n'a pas cessé de s'égosiller Kaddour Chouicha, membre du CNCD, en tentant de se défaire des deux policiers qui l'immobilisaient. «Vous n'avez pas le droit ! Vous n'avez pas le droit», protestaient d'autres manifestants encore en se battant pour conserver leurs pancartes que des policiers réussirent à leur arracher des mains et à déchirer rageusement sous le regard goguenard d'individus aux propos très contrariants à l'endroit des protestataires : «Nous n'avons pas de problèmes en Algérie, nous avons du travail et ne manquons de rien. Allez hurler vos insanités ailleurs !!»Pendant l'heure qui suivit, les observateurs ont pu constater des scènes aussi pathétiques qu'outrageantes, indigne de l'Algérie de 2011 : des jeunes embarqués manu militari parce qu'ayant hurlé leur désarroi d'être au chômage, des journalistes, dont des femmes, bousculés, tabassés et carrément embarqués dans les commissariats ou séquestrés à l'intérieur de l'APC d'Oran, des jeunes femmes humiliées par des policiers insultants, des enseignants brutalisés et un enseignant universitaire hurlant: «Vous êtes là pour nous protéger, assurer notre sécurité, pas pour nous brutaliser !». Une quarantaine de personnes a été interpellée et qui ont toutes été relâchées en fin de journée. Au prix d'un désordre indescriptible, de multiples atteintes à l'intégrité physique des protestataires, combinés aux appels à la sagesse et à la retenue, les forces de l'ordre réussirent à disperser la foule des manifestants, faisant place nette à un groupe de personnes venues organiser une contre-marche en faveur du pouvoir en place.Plus tard, les protestataires se sont retrouvés sur la place Kahina (anciennement place de la Cathédrale) pour un baroud d'honneur avant d'être rejoints par des policiers qui les ont gentiment priés de quitter les lieux : «Je ne sais pas quoi dire, s'est excusé un des officiers en désignant des enseignants présents parmi les manifestants. Si je suis cadre de la police, c'est aussi grâce à l'enseignement que ces professeurs m'ont apporté. Mais nous avons des ordres !»Lorsque la Présidence avait décrété que les Algériens pouvaient désormais manifester pacifiquement où bon leur semblait, à l'exception de la capitale, on avait espéré qu'un autre pas vers la démocratie avait été franchi. Avec la répression d'hier, il est apparu qu'il n'en était rien et que les vieux réflexes étaient toujours de mise.


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