Photo : Sahel Par Farah Bachir-chérif Pour ces personnes dont bon nombre viennent du fin fond du pays pour se faire soigner dans la capitale dans un centre spécialisé, à savoir le CPMC, leurs doléances suffisent pour évoquer une situation catastrophique dont la cause est claire. La raison fondamentale est le manque constant de médicaments et leurs dérivés. De ce fait, B.Y., qui vient de Guelma, ne compte plus ses interminables périples, ou le jeune M.R, sans emploi, qui, lui, subit un véritable calvaire en se rendant dans la capitale à partir de Tamanrasset, sans le sou si ce n'est la solidarité de ses proches ou de ses amis ou Mme K.N. qui habite pourtant à quelques encablures de l'hôpital Mustapha Bacha et qui voit ses rendez-vous décalés alors qu'ils doivent être réguliers, soit 21 jours. Le leitmotiv est commun. Programmation hasardeuse, attentes interminables et séances souvent annulées, tout cela devient donc le parcours du combattant pour ces êtres humains. Déjà fragilisés physiquement et moralement, ils subissent en plus un calvaire en raison de la défaillance de la prise en charge psychologique. Ce tableau qui n'est guère réjouissant ne s'arrête pas là, si l'on se réfère à d'autres cas encore plus dramatiques, à l'exemple de la patiente F.M., pourtant opérée plus que parfaitement au centre Pierre et Marie Curie par d'éminents chirurgiens, qui est obligée de se rendre à Tizi Ouzou pour subir une chimiothérapie parce qu'elle n'a pas réussi à obtenir un rendez-vous au C.P.M.C ou au centre de Blida, donc elle doit subir en plus les affres des déplacements périlleux et non moins coûteux alors qu'elle réside à Alger.Mme F. M., n'a pas cessé d'adresser des recours à ses médecins traitants pour être prise en charge au sein du service où elle a été opérée. Ils lui répondent qu'il y a des problèmes de surcharge et de priorité pour d'autres malades qui viennent des régions reculées du pays. Une simple visite dans les salles d'attente bondées démontre que le nombre croissant de patients entraîne donc des attentes interminables et fastidieuses pour des malades souvent à jeûn et pour nombre d'entre eux obligés d'être là dès 6h du matin pour ne repartir que l'après-midi. La galère ne s'arrête pas là, surtout pour les patients en traitement de chimiothérapie auxquels un cocktail médicamenteux très précis est prescrit et auquel il manque très souvent un ou deux produits, ce qui dénature le protocole. Dans ce tableau peu reluisant nous ne pouvons oublier les plaintes de ces malades qui déjà s'estiment être dans « le couloir de la mort » et qui pourraient avoir l'espoir de s'en ressortir si toutes les conditions thérapeutiques pouvaient être efficientes et avec plus d'humanisme.