La fin de l'année 2011 (le 31 octobre) aura vu la pose de la première pierre du projet de la Grande Mosquée d'Alger. Six ans et demi après l'installation de l'Agence nationale de réalisation et de gestion de ce grand complexe spirituel, dit aussi Mosquée de l'indépendance, le symbole désigné du recouvrement de la souveraineté nationale, est sorti du stade de simple fantasme à la réalité palpable (une pierre présidentielle pour commencer). Une dizaine de jours plus tôt, les décideurs avaient accordé la réalisation de la troisième plus grande mosquée du monde à la China State Construction ENRG (CSCEC) qui a remporté l'appel d'offres pour 1 milliard d'euros (109 mds de dinars) et un délai de réalisation de 48 mois. Le complexe qui s'inscrit comme une vitrine phare dans le projet d'aménagement de la baie d'Alger présente plusieurs facettes d'ordre spirituel, culturel et scientifique. Etalée sur plus de 20 hectares sur le sol de la bien nommée El Mouhamadia, la Grande Mosquée d'Alger comporte douze bâtiments indépendants. Une salle de prière pouvant accueillir 120 mille fidèles, un minaret de 270 mètres de hauteur, un centre culturel de 8000 m2, une grande école coranique, un centre de recherche sur l'histoire de l'Islam, une bibliothèque, une salle des congrès d'une capacité de 1 500 participants. Et la liste du gigantesque projet est encore longue. En termes de tourisme et de détente, la Grande Mosquée d'Alger sera dotée de 100 000 m2 de jardins et de parcs, d'un multiplexe cinématographique et d'un musé de l'histoire islamique, ainsi que de 6 000 m2 de restaurants, cafétérias, ateliers et commerces d'artisanat.Pour l'accessibilité, le métro, le tramway et les bus d'Alger auront leurs points de chute sur place et un parking de 4 à 6 000 places y est prévu. En 2015, quand ce joyau jaillira de terre et portera un nom, ornant la future baie d'Alger, l'Algérie sera-t-elle pour autant terre de spiritualité ? S. A.