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Le Mali, Afghanistan au Sahel ?
Publié dans La Tribune le 13 - 07 - 2012

A Nouakchott, lors d'une récente réunion des chefs d'état-major du Cemoc, Ahmed Gaid Salah a écarté toute solution militaire au Mali. Pays désormais confronté dans sa partie Nord à l'édification d'un Etat salafiste radical par les intégristes du mouvement Ansar Eddine, allié aux terroristes d'Aqmi et du Mujao. Le chef d'état-major de l'armée algérienne a estimé que la solution à la crise malienne est par définition politique. Solution exclusive dans un cadre africain concerté, avec un agenda malien et selon une volonté souveraine malienne. Il a évoqué aussi un «devoir de voisinage, de fraternité et de solidarité avec les amis maliens auxquels (l'Algérie) doit apporter l'appui nécessaire en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé». Voila pour l'affichage d'une traditionnelle position diplomatique, fondée sur le bon voisinage, la non intervention dans les affaires internes d'un pays riverain et le strict respect de son intégrité territoriale et de sa souveraineté politique. Rien de nouveau à Nouakchott. Mais, à y regarder de près, l'attitude de l'Algérie, ainsi réitérée par un haut responsable militaire, pose un certain nombre de questions. A savoir d'abord si une solution politique est possible ? Et si elle le serait à ce stade d'évolution de la crise chez un voisin éclaté géographiquement en deux, démuni d'un pouvoir central fort et confronté à l'installation d'un califat salafiste dans sa partie nord ? Et, surtout, privé d'institutions politiques stables et efficientes et, circonstance aggravante, qui ne possède pas une armée digne de ce nom, structurée et bien équipée. Si tant est qu'elle soit réelle à court ou à moyen terme, quel cadre multilatéral concrétiserait cette solution politique ? La Cedeao qui s'active, sans résultats probants pour l'instant ? L'Union Africaine qui lui en a donné mandat et qui semble tout aussi impuissante à agir efficacement, autrement que par l'incantation diplomatique ? Le Conseil de Sécurité de l'ONU qui a adopté récemment une résolution sous chapitre 7, qui pose les bases d'un rétablissement de la légalité constitutionnelle, du retour à l'intégrité territoriale du Mali et de la lutte contre Aqmi et le Mujao notamment ? Jusqu'ici, aucun cadre régional ou international n'a esquissé la moindre ébauche de solution dans ce pays enclavé de 1 241 238 km2, de 15 millions d'habitants, qui dispose de frontières avec 7 pays. Une solution politique, personne ne serait contre. Simple truisme. Elle aurait été plus facile à mettre en œuvre s'il y avait à Bamako un pouvoir central à forte légitimité politique qui s'appuierait sur une armée efficace. Elle aurait été d'autant plus facilitée si, dans l'Azawed en sécession, ses interlocuteurs auraient été des politiques raisonnables comme auraient pu l'être les indépendantistes du Mnla. Avec la mainmise salafiste sur l'ensemble des territoires du Nord d'où les laïcs targuis du Mnla ont été évincés, une solution politique avec les intégristes d'Ansar Eddine et les terroristes du Mujao, parait difficilement envisageable. On l'imagine assez difficilement avec des organisations salafistes fondées sur l'absolu religieux et dont l'objectif est de créer hic et nunc un autre Afghanistan dans l'Afrique subsaharienne. A l'évidence, ce qui s'est crée par la force, ne pourrait être défait que par la force. On ne peut donc rester indifférent, l'Algérie en premier lieu et à plus forte raison géopolitique, face à une situation de crise grave dans un pays devenu le point de rencontre de forces maléfiques venues de toutes parts. Un point de collusion entre narcotrafiquants et militants politiques extrémistes, avec cette fois-ci un fondamentalisme religieux qui dispose d'un vaste territoire, de beaucoup d'argent, et d'armement à profusion. Si on n'y prenait garde, le Mali deviendrait une base arrière de formation du terrorisme international comme le fut l'Afghanistan avant le 11 septembre 2001. Ainsi dit, une solution politique n'aurait de sens que si elle était appuyée par un traitement militaire de l'abcès de fixation islamiste dans l'Azawed. «La guerre n'est pas fatale», disait naguère Mao Tse Toung. Certes. Mais, dans le cas malien, l'option militaire semble inéluctable. Elle devrait intervenir dans un cadre africain, celui de la Cedeao, comme c'est déjà envisagé, mais avec des forces autrement plus conséquentes que les 3 300 hommes prévus. Elle serait encore plus efficace, avec un mandat onusien et un soutien logistique à distance de la communauté internationale. Dans la partie, des pays dûment mandatés par l'ONU, dont l'Algérie, avec le plein assentiment d'autorités maliennes légitimes et incontestées, apporteraient des moyens d'observation et des capacités stratégiques d'encadrement d'une force d'intervention rapide africaine proportionnée à la menace et au théâtre d'opération. L'Algérie, quant à elle, personne ne lui demande d'intervenir militairement à elle seule et avec ses seuls moyens. D'ailleurs, elle ne le fera jamais à ses seuls frais et aux seuls dépends de son armée, même si, par ricochet, elle a déjà subi sur son propre territoire, à plusieurs reprises, les contrecoups terroristes de l'instabilité malienne. Si elle refuse, à bon droit et à juste titre, de voir son territoire polariser le djihadisme d'Aqmi et du Mujao, son souci stratégique de sanctuariser son propre territoire ne la dispense pas pour autant de ce devoir de solidarité dont le chef d'état-major de son armée a parlé à Nouakchott. Ce devoir, plus que l'amitié et la fraternité, c'est la géopolitique qui l'exige. Il implique, pour l'Algérie, une contribution active à l'établissement d'un pouvoir homogène et stable à Bamako. A donner au Mali frère les moyens civils et militaires pour établir la sécurité dans le Sud comme dans le Nord. Encore plus, pour faire redémarrer l'économie et restructurer et forcir l'appareil militaire. Le respect de la souveraineté d'un pays voisin, ne signifie pas l'indifférence à son sort, surtout si ses problèmes débordent ses propres frontières. Et il en va alors de la diplomatie et de la géopolitique comme il en va de l'amour : il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour.
N. K.

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