Même si la circoncision peut être pratiquée à toute période de l'année, beaucoup de familles préfèrent le mois de Ramadhan et précisément la veille du 27e jour, qui coïncide avec la nuit du destin (Laylat Al Qadr), pour organiser ce rituel religieux. De nombreuses associations caritatives organisent des cérémonies de circoncision collectives, notamment au profit des familles démunies. Mais cette circoncision de masse n'est pas sans risques. Pratiqué dans la précipitation par un personnel peu qualifié et souvent dans des conditions précaires, ce geste chirurgical peut causer des lésions irréversibles. Il s'agit d'une intervention délicate qui doit être confiée à un chirurgien. On se rappelle encore du drame des enfants mutilés, en 2005, à la suite d'une circoncision collective dans la ville d'El- Khroub, à Constantine. Une tragédie, qui avait amené le ministère de la Santé à mettre le holà à cette pratique, en promulguant une instruction ministérielle en 2006, relative à la prise en charge des circoncisions. Depuis l'incident d'El-Khroub, cet acte chirurgical ne peut plus être pratiqué que par un chirurgien dans une structure sanitaire publique ou privée réunissant toutes les conditions de sécurité et d'hygiène. «L'acte de circoncision, à titre individuel ou dans le cadre d'une campagne collective, est soumis aux dispositions réglementaires en vigueur notamment l'instruction numéro 006 datée du 05 juin 2006 relative à la prise en charge des circoncisions. Ces dispositions exclusives visent à préserver la santé et l'intégrité des enfants et sont dictées par la nécessité d'oeuvrer à éviter que se renouvellent des accidents douloureux qui ont transformé en deuil un acte de foi et de joie», précise le ministère de la Santé. Chaque année, durant le mois sacré, les appels des associations, des médecins et du ministère de la Santé se multiplient pour mettre en garde sur les circoncisions collectives. Mais malgré l'instruction ministérielle, et les multiples appels du Conseil de l'ordre des médecins, les circoncisions de masse continuent de se pratiquer dans des installations insuffisamment équipées, par des infirmiers et des généralistes, ce qui peut entraîner de graves complications. De nombreuses interventions bâclées sont pratiquées massivement, à travers le pays mettant en danger la santé physique et mentale des enfants, qui en garderont des séquelles indélébiles. A. B.
