Malgré le mauvais temps et le froid, les citoyens à Alger n'ont pas été empêchés de sortir pour… faire leurs emplettes. Les magasins étaient bondés de clients jeudi dernier, profitant de cette journée «chômée» pour faire des achats. Quid des élections ? «Désintérêt», «non-événement», «les jeux sont faits d'avance» sont, entre autres, les mots qui reviennent dans les bouches des citoyens interrogés. En fait, le taux de participation se dessinait déjà dès les premières heures de la matinée, mais certains responsables de bureaux de vote gardaient bon espoir de voir la participation augmenter dans l'après-midi. Une virée dans certains centres de vote nous a permis de prendre connaissance du taux de participation qui frôlait, à titre d'exemple, 1 % au centre de vote de l'école primaire l'Istiklal. Seuls 96 votants ont été enregistrés à 10 h sur 2 800 inscrits.Le président du centre nous a affirmé, en outre, que «certains incidents ont eu lieu durant la matinée en raison de la méconnaissance par certains représentants des partis politiques du cadre réglementaire». Des représentants ont tenté en fait d'accéder aux bureaux de vote, mais le problème été a réglé par la suite, rassure-t-il. La faible affluence des électeurs a été constatée, d'ailleurs, dans de nombreux bureaux de vote, où les agents de l'Administration s'ennuyaient en attendant les électeurs. Un candidat a l'APC s'est montré «très déçu» par ce désintérêt, qui confirme à ses yeux la méfiance des citoyens et «le fossé qui les sépare de leurs gouvernants». «Je suis déçu parce qu'on a mené une campagne électorale exemplaire et on a reçu des échos satisfaisants, mais malheureusement, aujourd'hui, peu de gens ont pris la peine de se déplacer pour exprimer le choix», nous confie un candidat d'Ennahda. Au centre de vote de Pasteur, un incident a été signalé par un militant du PT. Selon lui, «une femme aurait tenté de voter une deuxième fois, mais sa tentative a échoué». Il affirmera que plusieurs anomalies ont été enregistrées, notamment des tentatives de candidats et de certains partis d'influencer les électeurs en distribuant des bulletins de vote. A 18 heures, le taux de participation reste toujours coïncé dans une fourchette de 15 -20% dans certains bureaux de vote. Une raison qui a poussé, d'ailleurs, le ministère de l'Intérieur à prolonger l'opération de vote jusqu'à 20 heures, selon le responsable d'un centre de vote. Toutefois, en dépit de cette décision, l'ambiance dans les bureaux n'a pas changé et les agents chargés des opérations étaient concentrés plutôt sur leurs montres en prévision de la fermeture des bureaux. A 20 heures, au centre de vote de l'école primaire l'Istiklal, le dépouillement a commencé. Les premières tendances apparaissent. Les bulletins nuls commencent à prendre le dessus dans certains bureaux où ils viennent parfois en tête des décomptes. «Le parti des abstentionnistes l'emporte», commente un observateur qui dira qu'«il ne manquait plus que ça», allusion au taux de participation déjà très faible. A l'APC d'Alger-Centre, où le dispositif de sécurité a été déjà renforcé en prévision de l'arrivée des présidents de bureaux, les discussions vont bon train. Mais pour avoir les résultats définitifs «il faudrait attendre 1h ou même 2 h du matin, confie un agent chargé de la collecte des résultats. Entre temps, les citoyens, ou du moins ceux qui ont décidé d'accomplir leur devoir électoral espèrent voir un petit brin de «changement» dans leur commune… S. B.
