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Le journalisme qui mène à... Ménard
Publié dans La Tribune le 08 - 06 - 2013

Le journalisme mène à tout, à condition d'en sortir, entend-on dire souvent et sans rien connaître de l'origine ou de la paternité de l'expression. Il n'est donc pas superflu de savoir que son auteur a effectivement appartenu à la corporation et qu'il ne la quitta que pour siéger parmi les immortels à l'Académie française au 19e siècle. Il s'agit, on le voit, de quelqu'un qui savait de quoi il parlait et qui n'est sorti du journalisme que pour mieux rester dans l'honorabilité.
Robert Ménard aussi a quitté le journalisme. Enfin, pas tout à fait, mais un texte signé de ses anciens camarades de Reporters Sans Frontières (RSF) et paru dans le quotidien Libération ressemble à s'y méprendre à un vœu d'excommunication du sulfureux personnage de la corporation. Quel crime a donc commis ce bonhomme aux frasques inversement proportionnelles à sa petite taille ? Rien de très grave vraiment. Il lui est juste reproché ses mamours avec le Front National d'une Marine Le Pen, symboliquement parricide parce qu'ayant compris que le succès du parti dont elle a pris les commandes était tributaire d'une dissociation d'avec son géniteur. Dans sa course à la mairie de Béziers, dans l'Hérault, Robert Ménard a sollicité et obtenu pour la liste qu'il prépare pour mars 2014, l'appui du parti qui, il n'y a pas encore longtemps, avait très mauvaise presse.
Dans la France de 2013, où tous les retournements, alliances et mésalliances politiques ne surprennent plus, la charge contre l'ancien patron de RSF paraît, à tout le moins, disproportionnée. Surtout venant de coéquipiers qui s'étaient bien gardés de dénoncer les graves dérives idéologiques et financières de l'ONG théoriquement vouée à la défense de la liberté de la presse, et commises pour l'essentiel sous le règne de Ménard. C'est vrai qu'on ne peut pas passer du trotskysme à un voisinage assumé avec un parti de l'extrême droite sans susciter étonnement et questionnements. D'ailleurs, personne ne peut, pour le moment, jurer, la main sur le cœur, que le journaliste polémiste jusqu'à la provocation, est entièrement et définitivement acquis aux idées racistes de ses nouveaux soutiens. Mais dans son esprit retors, Béziers vaut la chandelle comme Paris vaut une messe pour la dimension internationale prise par RSF. Quitte à dénoncer un surpeuplement «maghrébin et de gitans» de la ville sur laquelle il a jeté son dévolu pour une carrière politique, il se pourrait que, comme Henri IV se convertissant au catholicisme pour être couronné Roi de France, Robert Ménard le fasse sans état d'âme pour les idées du FN, même s'il prend soin de dire qu'il ne les partage pas toutes. On se rappelle la tirade de Chirac, il y a une vingtaine d'années, sur «les odeurs et le bruit» des immigrés dans les HLM et qui perturbent le sommeil des braves travailleurs français. Il promet de répondre à ces problèmes, dès qu'il sera élu à Béziers, par un doublement et un armement des effectifs de la police municipale et de débarrasser les façades des immeubles crasseux des paraboles qui les «punaisent», preuve que les Maghrébins suivent les programmes télés de leur pays d'origine.
Mais encore une fois, loin des indignations sélectives, celles par lesquelles on se rassure de sa bonne conscience. Car, s'il faut juger ou se déjuger sur Robert Ménard, il serait plus juste que ce soit sur l'ensemble de son règne à la tête de RSF, des subsides qui lui étaient versés par le Quai d'Orsay et des ONG américaines contrôlées par la CIA, en échange d'un «contrat» : désigner des pays cibles, lancer d'insidieuses campagnes de presse contre des Etats, selon des critères subjectifs déterminés à convenance. Bien sûr, dans le lot il y avait toujours, pour faire vrai, d'authentiques assassins de la presse. Cela, pas mal de journalistes algériens le savent. Billets d'avion, pécule et prises en charges assurés par RSF, ils devaient entretenir le mystère/mythe du fameux «qui-tue-qui ?» et dénoncer des généraux que Ménard voyait derrière chacun d'entre nous. Mais il ne fallait surtout pas souffler mot sur ses liens, à lui, avec les officines qui orientaient son action, lui dressaient les portraits robots de ceux à qui il devait décerner le «titre» de «prédateur de la presse»…
A. S.


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