Un élan de solidarité se propage dans toutes les wilayas d'Algérie en ce mois sacré. Durant le Ramadhan plusieurs associations caritatives ou organisations humanitaires ainsi que des particuliers font preuve de charité afin de venir en aide à chaque individu se trouvant dans le besoin. Cette aide consiste à offrir des repas de l'iftar pour que les personnes nécessiteuses et les voyageurs de passage puissent rompre leur jeûne. Pendant des années le Croissant-Rouge, les mairies et les associations charitables avaient le monopole des restaurants de la rahma. Mais depuis quelque temps, certains particuliers qui ont l'âme généreuse se consacrent à l'occasion du mois sacré à servir des repas décents aux nécessiteux. Sofiane un jeune de 28 ans gérant d'un magasin de gâteaux, fait partie de ceux-là. Il a su mobiliser ses amis de même que les jeunes du quartier pour contribuer à cette action de solidarité dans son local de télécommunications, désaffecté (ex Eepad), situé à Bir Mourad raïs. Il l'aménagera à l'occasion pour accueillir tous ceux qui veulent bien se nourrir chez eux. «Tout le monde est bienvenu ici, qu'il soit pauvre, SDF, travailleur, ou passager», affirme Sofiane. «Nous pouvons accueillir jusqu'à150 personnes, mais pour le moment nous n'avons servi que 110 repas par jour. Les gens ne savent pas qu'il y a un resto du cœur ici», ajoute-t-il. Dans la salle spacieuse, de grande tables blanches sont disposées, contenants les assiettes de salade, les paniers de pains et les couverts. Un rideau bleu couvre la cuisine installée au fond du local pour chauffer la chorba. Une équipe de 30 volontaires, bien organisés, animent cette opération. «On est un groupe de 30 personnes et nous travaillons par groupe de dix quotidiennement pour pouvoir faire la rotation et se reposer après notre journée de travail», explique Sofiane, le gérant. Une dizaine de jeunes habillés en tee shirts et jeans s'activent pour que tout soit prêt à temps à l'arrivée des jeûneurs. L'humidité ambiante dans la pièce, la chaleur et le jeûne les fait transpirer. La plupart d'entre eux ne sont pas à leur première expérience en tant que bénévoles. Hamid un jeune homme de 28 ans travaillant dans une boite de communication fait du volontariat depuis maintenant 6 ans. «C'est un pur plaisir pour moi que de venir en aide aux nécessiteux et voir le bonheur illuminer leurs yeux, ceci n'as pas de prix», témoigne-t-il timidement. Concernant l'approvisionnement, Sofiane le gérant de cette opération, nous dit «avoir fait des démarches auprès des sociétés privées d'agroalimentaires afin de se ravitailler». Ces dernières lui offrent l'approvisionnement nécessaire durant tout le mois. Quand à la préparation des repas, il atteste «avoir recours à un traiteur de ses connaissances pour leur préparer à manger». Le «restos du cœur» ouvre ses portes à 19 h 45. «Nous veillons à avoir une bonne ambiance pour que tout le monde puisse se sentir à l'aise», assure Hamid en souriant. Un petit sourire par-ci, un gentil mot par-là suffisent, le temps d'un f'tour, à essuyer les difficultés de la vie. R. A.
