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Les principes de la finance islamique
Publié dans La Tribune le 28 - 07 - 2013

L'Islam considère l'argent (de Dieu) comme un moyen et une épreuve pour tester la foi du croyant. Est-ce que le croyant va remercier Dieu en donnant des biens (que Dieu lui a octroyé et gratifié) à ceux qui le méritent et utilisant l'argent dans l'utile et le bien et non dans la désobéissance, la destruction et la débauche ? Est-ce que le cœur du croyant est attaché à Dieu ou à l'argent et cette vie d'ici bas ?
Le modèle économique islamique est différent du capitalisme et du communisme. L'argent en Islam est à Dieu (comme dépôt chez l'homme qui est Son vicaire) et non pas à l'individu ni à l'Etat. Néanmoins, l'islam reconnaît bien la propriété privée, la respecte et la protège, il déclare sacrés l'Homme, sa vie, ses biens et son honneur.
L'islam prône un juste milieu entre l'individualisme exagéré du capitalisme et le collectivisme injuste du communisme. L'Islam a mis en place la zakat (l'aumône purificatrice légale) comme pilier de l'Islam pour mieux distribuer les richesses et subvenir aux besoins des pauvres… Le but de la zakat est de réaliser l'équilibre et la justice sociale, d'empêcher le monopole de l'argent par les riches et encourager la circulation des biens. Celui qui s'acquitte de la zakat protège son argent et le bénie. Il purifie par là son cœur, élève son âme et fait fructifier ses biens. Dieu lui multiplie les mérites.
Ibn ‘Umar a dit : «Toute richesse sur laquelle on prélève la zakat n'est pas considérée comme thésaurisée, même si elle est enfouie au fin fond du sol. Mais toute richesse sur la quelle la zakat n'est pas prélevée est considérée comme thésaurisée même si elle n'était pas cachée.» Celui qui thésaurise les biens (et ne donne pas la zakat prescrite) est concerné par le châtiment promis par Dieu dans le Coran à ceux «qui thésaurisent l'or et l'argent».
L'Islam a encouragé les aumônes volontaires, les actes de charité et a mis en place le Wakf (la fiducie) tout ceci pour amener la société à la solidarité, à la compassion, la générosité et même à l'altruisme et arriver ainsi à l'équilibre et la justice social et par là à la sécurité et la paix.
Dans son éthique englobant, l'islam s'est intéressé ainsi aux comportements commerciaux. Il imposa le respect de certains principes de bases (qui découlent entre autres des grands principes islamiques de la justice, de l'équité, de la transparence et du consentement mutuel des contractants) : Ce sont ces principes qui fondent désormais les banques et assurances dites islamiques ou plus généralement la finance islamique.

Les principales interdictions
Le riba : étymologiquement, er'iba veut dire surplus, usufruit. Il est traduit au sens de la loi islamique par usure, intérêt : il est haram (illicite) en Islam par le Coran et la Sunna : en Islam l'investisseur se comporte comme un entrepreneur et partage les risques et les rendements. En Islam les deux taux d'intérêt et d'usure sont interdits. On distingue le riba dans les échanges (vente/achat, riba al-bayû') et le riba dans les crédits (riba al-qardh).
Certains savants optent pour une classification beaucoup plus vaste et distinguent deux types de riba :
- Riba an-nasîah (à terme) : somme payée pour l'usage de capitaux empruntés ou en contrepartie d'un rééchelonnement dans le paiement d'une dette. C'est à dire vous donnez un crédit à quelqu'un, il vous rembourse plus tard la somme + un surplus : c'est à dire que le délai accordé pour le paiement du crédit est facturé.
Allah (Gloire à Lui) dit dans le Coran à ce propos : «Ceux qui pratiquent (mangent) l'intérêt ne se lèvent qu'à la manière de celui qui, frappé de folie, est rossé à tord et à travers par le Diable. Et ce parce qu'ils ont dit que le commerce n'était rien d'autre qu'une forme d'intérêt. Or Dieu a permis le commerce et a interdit l'intérêt...
O vous qui avez cru ! Craignez Dieu et abandonnez le restant de l'intérêt si vous êtes croyants. Si vous ne le faites pas, acceptez alors une guerre de la part de Dieu et de Son Messager. Si vous revenez au droit chemin, vous avez droit à vos capitaux. Vous ne commettez pas d'injustice et vous n'en subissez point.» Sourate 2, verset 275, 278 et 279.
Il a été rapporté de façon sûre d'après Djâbir que le Messager d'Allah (paix et salut sur lui) a maudit celui qui se nourrit d'usure (riba), celui qui la produit, celui qui l'enregistre et celui qui en sert de témoin… Il a dit qu'ils sont tous pareils. [Rapporté par Muslim].
- Riba al fadl (vente ou échange d'un bien contre un autre de même nature avec un surplus).
Le Prophète (sur lui la paix) a dit : «De l'or contre de l'or, de l'argent contre de l'argent, du blé contre du blé, de l'orge contre de l'orge, des dattes sèches contre des dattes sèches, du sel contre du sel : quantité égale contre quantité égale, main à main. Celui qui donne un surplus ou prend un surplus tombe dans l'intérêt…» (Rapporté par Muslim). Vendez de l'or contre de l'argent (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main. Vendez du blé contre des dattes sèches (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main. Vendez de l'orge contre des dattes sèches (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main» (rapporté par at-Tirmidhî).

Quelques détails sur le riba al-fadl
Il y a usure (riba) autrement que par retard de l'échéance quand on vent de l'argent de la main à la main [au comptant] avec différence dans la valeur des deux prestations et il en va de même pour l'or vendu contre de l'or. On ne peut vendre de l'argent pour de l'argent, ni de l'or pour de l'or qu'à condition que les deux valeurs soient exactement semblables et que la transaction soit faite de la main à la main. Vendre de l'argent pour de l'or, c'est de l'usure, à moins que cette vente ne soit faite de la main à la main. Quant aux vivres - céréales, légumes secs et autres produits alimentaires analogues pouvant servir de provisions, ainsi que les condiments- on ne peut vendre une de ces espèces pour la même espèce que par valeur rigoureusement égale et de la main à la main. Aucun terme ne peut alors intervenir. On ne peut vendre à termes vivres contre vivres de même espèce ou d'espèce différente, qu'il s'agisse de denrées pouvant constituer des provisions ou non. Mais il n'y a pas d'inconvénient à vendre des fruits et légumes verts et ce qui ne peut constituer des provisions avec inégalité de contre-valeur, même si les choses vendues sont de la même espèce. Mais la transaction doit se faire de la main à la main. Il est illicite de vendre avec inégalité des prestations, quand celles-ci portent sur des denrées de même espèce pouvant servir de provisions, telles que fruits secs, condiments, aliments et boissons - l'eau seule étant exceptée. S'agissant de choses d'espèces différentes parmi les susdites denrées ou boissons et pour toutes les céréales, fruits et autres aliments, il peut y avoir inégalité des prestations, quand la transaction se fait de la main à la main. Mais, l'inégalité des prestations, quand les valeurs sont de même espèce, n'est licite que pour les légumes verts et les fruits.
Le blé, l'orge et le sult sont considérés comme une seule et même espèce, pour la détermination du caractère licite ou illicite de la transaction. Il en va de même pour toutes les autres sortes de raisin sec, ainsi que pour les dattes. Mais les légumes secs sont considérés comme constituant différentes espèces en matière de vente. L'imam Malik a exprimé à ce sujet des opinions divergentes, alors que, pour la zakat, il a toujours considéré les légumes secs comme constituant une seule et même espèce.
L'Islam encourage le commerce et demande un prêt d'honneur (Qard Hasan) au lieu d'un prêt usuraire et Allah s'engage à multiplier les mérites de celui qui aide quelqu'un en lui donnant un prêt (sans intérêt).
L'alternatif au prêt à intérêt qu'offre l'Islam pour faciliter l'achat d'un bien et qu'utilise les banques islamiques est le contrat Murabaha. Les principales exigences de ce type de contrat sont :
Principe des 3P : la clé de répartition doit être fixée dans une proportion et non par un bénéfice à la signature du contrat (Partage des pertes et des profits)
Tangibilité de l'actif : On entend par tangibilité de l'actif une opération qui doit être obligatoirement adossé à un actif tangible, réel, matériel et surtout détenu. Les cibles de prédilection sont l'immobilier, les complexes énergétiques, l'énergie, les matières premières, etc.
Toute transaction financière doit être sous-tendue par un actif tangible et identifiable. C'est le principe de l'Asset-backing.
Secteurs d'investissements illicites :
L'industrie du tabac Pornographie, érotisme...
L'industrie de l'alcool et du vin (et bien sûr les drogues)
L'industrie des jeux de hasard
L'industrie porcine et de l'alimentaire non licite
L'industrie de l'armement (exception faites pour les Etats)
L'industrie bancaire (Excepté l'industrie bancaire islamique)
L'industrie de l'assurance (Excepté l'industrie Takafoul : assurance mutuelle islamique)
L'industrie du divertissement (Excepté celle qui promeut les bonnes mœurs) (notez qu'en Islam se divertir par des choses licites sans que cela soit au dépend des obligations religieuses est autorisé)
En islam, on ne peut vendre ni acheter l'illicite. En résumé, les produits bancaires islamiques respectent quatre règles :
Le partage de risque, la matérialité des échanges, l'absence de pénalités de retards de remboursement, et le non financement des transactions interdites par la charia.

Les shariah boards garants des produits islamiques
• Les Conseils sont formés de docteurs en religion islamique (Sharia scholars) qui ont tous une compétence avancée en matière bancaire et financière (juristes spécialisés en Fiqh Al mouamalat et en finances et/ou économie).
• Les Conseils sont obligatoires dès qu'une institution financière (Banque ou Assurances) prétend distribuer des produits financiers islamiques.
• Les Conseils ne sont pas permanents, mais se réunissent périodiquement, afin d'examiner la conformité des produits et des process.
• Le comité comprend en général de 4 à 7 membres.
• Le comité comprend généralement des oulemas des quatre écoles (Madhhab) sunnites reconnues (Hanafi, Hanbali, Maliki et Shaf'ii)
Les 4 questions que se pose le comité devant toutes transactions (P. Moore)
1- Les termes de la transaction sont ils conformes à la Shariah ?
2- Est-ce le meilleur investissement pour le client ?
3- L'investissement envisagé produira t il de la valeur ajoutée pour le client ? Pour la communauté ? Pour la société dans lequel le client est actif ?
4- En tant que gestionnaire de fonds, la banque effectuerait elle la transaction de la même manière qu elle le ferait si elle agissait pour son propre compte ?
La finance islamique fait partie des finances éthiques et de l'ISR (investissement socialement responsable et en plus religieusement engagé).


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