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Ghilas rompt le silence : «Si on m'a écarté à cause du drapeau kabyle, c'est complètement idiot»
Publié dans Le Buteur le 11 - 03 - 2010

«Personne n'a dit qu'à Khartoum, je me suis prosterné devant l'emblème national»
Du groupe «historique» qui avait participé à l'épopée du Caire et de Khartoum au mois de novembre dernier, deux attaquants avaient été écartés de la Coupe d'Afrique des nations : Rafik Djebbour et Kamel Ghilas. Si l'absence du premier était plus ou moins attendue, du fait qu'il était à ce moment-là écarté de son club, AEK Athènes, celle du second avait suscité des interrogations, surtout qu'il avait participé à des bouts des derniers matches joués par l'Algérie lors des éliminatoires. Il se trouve que même au sein de son club, Hull City, qui évolue dans la Premier League anglaise, il ne joue pratiquement plus depuis novembre dernier. Plutôt que de verser dans les déclarations tapageuses, Ghilas a préféré se confiner dans le silence. Aujourd'hui, il accepte de parler avec sérénité et sans aucune rancœur. Nous l'avons rencontré à Hull, sur la côte est de l'Angleterre, et il a accepté de se confier à nos lecteurs.
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Vous aviez fait des débuts prometteurs avec Hull City en étant titulaire durant les premiers matches de la saison et en inscrivant un but, mais vous êtes perdu après votre place de titulaire, jusqu'à ne plus être convoqué pour les matches. Que s'est-il donc passé ?
Je ne le sais pas moi-même. J'avais fait trois premiers mois très corrects où je jouais assez souvent, puis, après le match contre l'Egypte, cela a été le trou noir. Je n'ai pas compris ce qui s'est passé. J'ai discuté plusieurs fois avec le coach et ce dernier m'expliquait à chaque fois qu'il s'agissait de simples choix, mais qu'il comptait sur moi. Depuis, j'attends toujours qu'on me redonne l'occasion de jouer.
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N'est-ce pas peut-être le fait d'avoir été absent souvent pour jouer en sélection qui vous a fait perdre votre place ?
Je ne m'absentais que durant les dates FIFA. De plus, je ne suis pas le seul international à Hull City. Je ne crois pas que ce soit la raison de ma marginalisation. Comme je vous l'ai dit, je n'y comprends rien. C'est le trou noir.
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Pourtant, Hull City ne carbure pas fort et son attaque n'est pas toujours efficace, et l'entraîneur ne fait pas des changements malgré cela…
C'est ce que je n'arrive pas à m'expliquer, mais je respecte ses choix. C'est lui le patron. Moi, je travaille pour essayer de reconquérir sa confiance.
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La presse locale évoque-t-elle le fait que vous ne jouez pas ?
Je ne le sais pas car je ne lis pas la presse. Je n'aime pas ça. Je préfère parler à l'entraîneur directement et c'est ce que je fais. Il me dit de patienter et d'attendre ma chance. Je patiente donc.
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Comme un malheur ne vient jamais seul, vous avez même perdu votre place en sélection dans la foulée. Comment avez-vous vécu le fait d'avoir été écarté de la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations ?
Très, très mal. Cela a été dur à encaisser. Quand on est footballeur, on joue pour pouvoir disputer des compétitions de haut niveau comme la Coupe d'Afrique des nations. Je suis en sélection nationale depuis plus de trois ans et j'attendais une compétition comme la CAN avec impatience. Imaginez ma déception en apprenant que je ne ferai pas partie du groupe qui défendra les couleurs de l'Algérie.
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Selon vous, quelles ont été les causes de votre mise à l'écart ? Peut-être le fait que vous jouiez peu dans votre club ?
Je ne connais pas les raisons exactes. On ne m'a donné aucune explication. En analysant la situation, je me suis dit que c'est sans doute à cause de mon manque de compétition. Je ne sais pas vraiment… Ce qui est sûr, c'est que j'ai eu du mal à accepter une telle décision, surtout après avoir durement participé à la campagne des qualifications.
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Avez-vous été appelé par le sélectionneur Rabah Saâdane ou l'un de ses adjoints ou même par un représentant de la FAF pour vous informer de cette décision ?
Non, pas du tout. Personne ne m'a appelé et personne ne m'a rien expliqué.
Ne pensez-vous pas qu'il pourrait y avoir une raison extra-sportive à votre mise à l'écart avant la CAN ? Il y a eu des rumeurs qui avaient couru à ce sujet…
Je ne le pense pas. De quelle rumeur parlez-vous ? Celle du drapeau kabyle ?
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Oui, c'est bien ça… Il s'est murmuré dans certains cercles que vous avez été écarté pour avoir posé ostentatoirement avec le drapeau amazigh après la victoire contre l'Egypte obtenue à Khartoum…
Je vous le dis franchement : si c'est réellement à cause de cela qu'on m'a écarté, c'est complètement idiot ! Je l'ai toujours clamé et affirmé : je suis Algérien avant tout ! Ce n'est pas parce que j'ai fêté la qualification pour la Coupe du monde en tenant un drapeau kabyle que je ne le serai pas ! Curieusement, ces gens qui me font ce reproche n'ont jamais dit qu'à la fin du match, je me suis prosterné devant le drapeau algérien et je l'ai embrassé en le pressant sur mon cœur. Pourquoi ne disent-ils pas ça ? Pourquoi ne disent-ils pas que, depuis plusieurs années, je joue avec un essuie-front aux couleurs de l'Algérie au poignet, comme tous mes coéquipiers ? Pourquoi ne disent-ils pas que, à chaque fois que je suis présenté dans un match ou dans un club, on dit Ghilas l'Algérien ? Lorsqu'on me demande ce que je suis, je dis que je suis Algérien. Le drapeau kabyle, c'était juste parce que mes parents sont originaires de Béjaïa et que je voulais leur faire plaisir en l'arborant fièrement.
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Donc, le drapeau amazigh était juste un clin d'œil à vos parents ?
Mais c'est évident ! Quand même, dans le vestiaire, je chantais «One, two, three ! Viva l'Algérie !» et pas autre chose ! Moi, j'ai fait un clin d'œil à la Kabylie pour saluer ma région, mais sans renier que je suis Algérien avant tout. C'est comme d'autres joueurs, tout aussi algériens que moi, qui disent lorsqu'on leur demande d'où ils sont : «Je suis d'Oran» ou «Je suis de Constantine». C'est tout. Je le répète : si on m'a écarté pour ça, c'est bête et c'est complètement idiot. Moi, je ne crois pas que ce soit à cause de cela.
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Sans temps de jeu à Hull City, écarté de la sélection nationale, privé de CAN, vous avez vécu un début d'année bien triste, n'est-ce pas ?
Disons que j'ai passé une mauvaise fin d'année 2009 et un très mauvais début d'année 2010. Tout cela a été dur à encaisser. Aujourd'hui, ma déception est passée. Je me suis fait une raison en me disant que c'est peut-être un signe du destin pour me pousser à travailler davantage. C'est ce à quoi je m'attelle. Je redouble d'efforts à l'entraînement, je m'applique lors des exercices et je cravache dur pour essayer de retrouver ma place dans l'équipe.
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N'avez-vous pas pensé à changer de club durant le mercato ?
Je ne vous mens pas, j'ai eu des propositions, mais c'est moi qui ai voulu rester à Hull City, car si j'étais parti, j'aurais assimilé cela à un échec et je n'aime pas les échecs. J'ai préféré rester et travailler pour regagner ma place et aider Hull City à se maintenir en Premier League. J'ai préféré ce challenge et j'assume mon choix.
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Comment avez-vous vécu la Coupe d'Afrique des nations ? Avez-vous regardé tous les matches ?
Oui, tous les matches. J'ai suivi le parcours de l'Algérie comme un supporter, devant la télévision. J'aurais aimé être sur le terrain, mais j'ai vibré tout aussi bien avec l'équipe. D'ailleurs, je suis resté en contact avec certains joueurs que j'appelais avant les matches pour les encourager et après les matches pour les féliciter ou les soutenir. Je suis très fier du tournoi qu'ils ont réalisé. Arriver en demi-finale, c'est une performance. Cela augure de belles choses pour la Coupe du monde.
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Surtout après avoir battu la Côte d'Ivoire, la sélection supposée être la plus coriace des représentants africains…
Ah, oui ! Je vous dis juste une chose pour que vous imaginiez comment j'étais : lorsque Kader Keita avait inscrit le deuxième but pour la Côte d'Ivoire en quart de finale à la 89', j'avais les pieds sciés et c'était comme si le ciel m'était tombé sur les bras, mais quand Bougy (Madjid Bougherra, ndlr) a mis son coup de tête dedans, croyez-moi, tous mes voisins m'ont entendu hurler de joie.
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Et quand Bouazza a ajouté le troisième but ?
Là, c'est tout Hull qui a dû m'entendre (rires). Vraiment, je suis fier des garçons.
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Depuis le début de l'année, vous avez un nouveau coéquipier bien particulier, l'attaquant égyptien Amr Zaki, qui joue au même poste que vous et qui, de surcroît, avait participé à la double confrontation du Caire et de Khartoum. Comment les choses se passent-elles entre vous ?
De manière professionnelle. Nous nous disons bonjour, nous communiquons sur les situations de jeu… Bref, nous travaillons bien à l'entraînement.
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Est-ce à dire que vous avez tourné la page de ce qui est arrivé entre les deux sélections ?
Personnellement, je n'oublierai jamais ce qu'on nous a fait au Caire. S'il y a des gens qui sont disposés à l'oublier, pas moi. Cependant, il faut faire la part des choses : Zaki est un collègue de travail et nous devons communiquer dans le cadre du travail. Autrement, aussi bien lui que moi risquerions d'avoir des problèmes au sein du club. C'est comme vous, journalistes algériens : lorsque la situation l'exige, vous devez communiquer avec vos confrères égyptiens et non pas vous insulter mutuellement. C'est le cas entre Zaki et moi : nous nous respectons mutuellement car nous sommes des collègues.
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Nous avons même remarqué que, dans les matches avec l'équipe réserve et lors des entraînements, vous vous passez souvent le ballon…
C'est tout à fait naturel ! Nous sommes des collègues. Il ne faut pas mélanger le travail et les sentiments. Il y a un respect mutuel entre lui et moi. Par exemple, après la victoire de l'Algérie contre la Côte d'Ivoire, il est venu me féliciter. De même, après le sacre de l'Egypte, je l'ai félicité et lui ai dit : «Well done !» (bien joué !, ndlr). Il n'y a jamais eu d'animosité entre nous.
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Vous deux n'avez pas participé à la CAN. Faisiez-vous des commentaires entre vous aux lendemains des matches ?
Non, pas trop. Ce sont surtout mes coéquipiers anglais et africains qui me parlaient des matches. Lui se contentait de me félicitait après chaque victoire de l'Algérie et j'en faisais de même.
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Vous avez dit que ce sont vos coéquipiers anglais qui vous parlent des matches de l'Algérie. Est-ce parce que l'Angleterre et l'Algérie se trouvent dans le même groupe au Mondial ?
Exactement. Mes coéquipiers anglais suivent donc tous les matches de l'Algérie, ainsi que Altidore, qui joue avec la sélection des Etats-Unis. Je me rappelle que nous avions regardé ensemble le premier match de l'Algérie à la CAN, contre le Malawi, car nous avions entraînement juste après. Après la défaite, mes coéquipiers m'avaient chambré, mais je leur avais bien dit : «Attention ! L'Algérie est toujours capable du meilleur lorsqu'on ne l'y attend pas !» Lorsque l'Algérie s'est mise à faire des résultats contre de grandes équipes, ils ont changé d'avis et m'ont donné raison. Là, ils pensent que la sélection algérienne est capable du meilleur et ils reconnaissent bien qu'elle a de la valeur. Moi, je leur dis qu'ils n'ont encore rien vu et que l'Algérie peur surprendre pas mal de monde en Afrique du Sud.
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Sentez-vous un intérêt des Anglais et de leurs médias pour tout ce qui est algérien ?
Oui, c'est certain. Ils s'intéressent beaucoup à l'actualité des Verts. Après la défaite contre la Serbie, certains ont eu des commentaires sarcastiques. Moi, je me contente de leur dire d'attendre le Mondial pour juger.
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Cela pourrait être avantageux pour l'Algérie que les Anglais nous sous-estiment, non ?
Peut-être que les joueurs anglais nous sous-estiment, mais soyez certains que Fabio Capello, lui, ne nous sous-estimera pas. En entraîneur chevronné et rigoureux, il ne laissera rien au hasard. Il sait mieux que quiconque qu'il n'y a jamais de plus motivé qu'une équipe supposée être faible. Donc, il sera le dernier à nous sous-estimer.
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A trois mois exactement du début du Mondial, nourrissez-vous toujours l'espoir de faire partie des 23 Algériens qui y participeront ?
Oui, je garde toujours espoir. Croyez-moi, je travaille dur à l'entraînement. J'ai même demandé et obtenu de jouer avec l'équipe réserve afin de garder le rythme et ne pas souffrir du manque de compétition. C'est dire que je fais tout pour être compétitif. Je ne désespère pas de retrouver ma place au sein de l'équipe de Hull City. Mes deux souhaits pour le reste de la saison, c'est de contribuer à sauver le club de la relégation et participer à la Coupe du monde avec l'Algérie. Je n'ai jamais eu de problèmes avec cheikh Saâdane. Donc, je pense qu'il me rappellera dès qu'il verra que j'ai retrouvé ma forme. Je n'ai pas renoncé à participer au Mondial.


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