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Menad : «Je veux revenir à la JSK par la grande porte»
Publié dans Le Buteur le 17 - 05 - 2009

«En 1996, je me suis senti trahi car le poste d'entraîneur de la JSK me revenait de droit»
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Qu'évoque pour vous la JSK de la saison 1985-1986, surnommée la Jumbo-JET tellement elle planait sur le championnat ?
La Jumbo-JET était une équipe d'un grand niveau. C'était fabuleux ! C'est vrai que Bouiche, en attaque, était gâté : il y a avait autour de lui moi, Benlahcène, Fergani, Bahbouh, Abdesslam… S'il avait terminé meilleur buteur au sein d'une équipe qui avait la meilleure attaque du championnat, c'est qu'il était très opportuniste, avec un sens inné du but, mais c'est grâce aussi à toute une équipe autour de lui.
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Est-il arrivé que des adversaires vous demandent d'y aller doucement et de ne pas leur infliger une correction ?
Oui, c'est arrivé, je le jure. A l'échauffement déjà, ils étaient abattus. Plus même : tellement nous avions habitués les supporters de la JSK à gagner par des scores lourds, ils étaient en colère lorsque nous gagnions sur un score étriqué. «Quoi ? 2 à 0 ? C'est tout ? Vous vous moquez de nous ou quoi ?», nous répétaient-ils.
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Les détracteurs de cette équipe disent qu'elle était forte au niveau local seulement car si elle avait été aussi puissante, elle serait allée loin en Coupe d'Afrique des clubs champions cette année-là. Qu'avez-vous à y répondre ?
Nous nous sommes qualifiés pour les huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des clubs, mais en raison de la participation de l'Algérie au Mondial-86, notre double confrontation contre l'Espérance de Tunis avait été reportée pour après la Coupe du monde. Je me rappelle que nous avions affronté l'ES Tunis au mois d'août ou au mois de septembre, alors que notre championnat n'avait pas encore commencé puisque notre saison, avec la participation de l'Algérie en Coupe du monde, s'était terminée à la fin juin. Les Tunisiens, qui n'avaient pas de Mondial, avaient eu le temps de bien se préparer. Nous avions perdu 1-0 au retour chez eux, avec une expulsion, après un nul 1-1 à l'aller chez nous. Même notre soigneur Saïd «Kopa» avait été expulsé. Voilà pourquoi nous ne sommes pas allés loin en Coupe d'Afrique.
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Pour terminer avec cette saison faste, racontez-nous ce qui s'était passé pour vous lors du match MCO-JSK à Oran, où vous vous étiez mis à exciter les supporters locaux…
Ce match continue encore à faire parler de lui parmi les vieux supporters du MCO. Le stade était archicomble. Tedj Bensaoula, ancien joueur du MCO, était professionnel au Havre. Je lui avais pris sa place de titulaire en équipe nationale en toute sportivité, dans les règles de l'art, et lui-même l'avait accepté et nous sommes restés amis à ce jour. Tout au long de la première mi-temps, les supporters oranais scandaient : «Menad le bourricot ! Bensaoula à Mexico !» En mon for intérieur, j'étais en ébullition. Je me suis dit : «Si je ne marque pas aujourd'hui, je deviendrai fou.» Dieu soubhanou m'a entendu : en deuxième mi-temps, je reçois un ballon de Fergani, j'avance, je crochète Hafid Belabbès qui tombe la tête la première et j'adresse un boulet qui s'est logé en pleine lucarne. Drid était battu et s'est contenté de suivre le ballon du regard. Alors que le public faisait un boucan jusque-là, il s'est tu une fois que j'ai marqué. On pouvait entendre une mouche voler. Alors, je leur dit avec des gestes : «Allez, levez-vous et chantez comme vous le faisiez !» A ce jour, les supporters anciens du MCO s'en rappellent. Certains d'entre eux viennent même m'en parler gentiment.
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Est-ce que Khalef vous avait sanctionné pour votre geste ?
Non, bien au contraire. Je vous dirai même plus : le frère à Mahieddine Khalef, Kamel, le dermatologue, auquel je tiens à rendre hommage à travers vos colonnes, m'avait dit bien avant le match : «Djamel, si tu marques contre le MCO, tu auras une prime spéciale de ma part.» Figurez-vous qu'il a tenu parole ! Il m'a donné la prime. Cette victoire était importante car elle nous assurait le titre de champion.
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Abordons à présent votre retour à la JSK après votre expérience professionnelle. Lors du dernier match de la JSK lors de la saison 1993-1994 contre le WA Boufarik à Tizi Ouzou, vous étiez présent dans la tribune officielle en compagnie de Hakim Medane et le président Hannachi vous avait offert à tous deux, à la mi-temps, le maillot de la JSK. Est-ce à ce moment-là que vous aviez décidé de revenir au club ?
Exactement. Lorsque j'avais vu la superbe ambiance qui régnait au stade et l'engouement extraordinaire des supporters (une victoire de la JSK lui aurait permis d'être championne, si la JS Bordj Menaïel ne gagnait pas à Blida, mais la JSBM avait gagné et c'est l'US Chaouia qui avait été sacrée, ndlr) j'avais décidé de revenir au club. De plus, il y a eu des fuites à propos de mes discussions avec Hannachi. Donc, je m'étais affiché ce jour-là pour officialiser mon retour. Je trouvais ce retour normal. Il m'avait permis de me retremper dans l'ambiance de la JSK.
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Durant la première saison, vous avez remporté le titre de champion d'Algérie. Vous êtes-vous sentir rajeunir, avec un nouveau rôle, meneur de jeu, et le brassard du capitaine ?
Dès le premier match qui s'était déroulé à Tizi Ouzou, les gens voulaient redécouvrir Menad et voir ce qu'il était devenu à 34 ans, eux qui m'avaient vu partir du club à 27 ans. Certains d'entre eux pensaient que j'étais cuit, qui se contenterait de distribuer des balles et de marcher sur le terrain, mais ils ont été agréablement surpris de voir me battre sur toutes les balles, gagner des duels aériens et courir comme un jeune. Ils étaient très contents.
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Au cours de cette saison-là, alors que vous receviez l'AS Aïn M'lila – que vous avez battue 1-0 grâce à un but inscrit par vous -, des gens étaient venus voir les joueurs et le président pour leur demander d'arrêter la partie en solidarité avec Lounès Matoub qui avait été kidnappé la veille, mais vous aviez décidé de poursuivre le match…
C'est vrai. J'étais capitaine d'équipe et en même temps adjoint de l'entraîneur Djaafar Harouni, que Dieu ait son âme. Or, je ne pouvais pas prendre de décision tout seul. Il y avait le président, les dirigeants, les autorités… Nous étions entre le marteau et l'enclume : arrêter la partie, sacrifier le match et le perdre, ou continuer et le gagner. Hannachi avait pris la décision de continuer le match et nous l'avions. Cela ne veut pas dire que nous n'avions pas du chagrin.
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La JSK qui gagne, c'est quand même un bel hommage et un soutien fort pour Matoub…
Absolument. Nous avons démontré à Matoub que nous étions derrière lui.
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Quelles étaient vos relations avec Matoub, qui aimait beaucoup la JSK ? Quels souvenirs gardez-vous de lui ?
Je vais vous apprendre une chose : le jour où je me suis marié en 1987, je voulais que ce soit lui qui anime la fête. D'ailleurs, bien avant le mariage, j'étais à Nîmes pour préparer mon installation, mais j'avais fait la fête trois ou quatre jours après. Avant de revenir, j'avais demandé à mes frères de contacter Matoub, mais ils ne l'ont pas fait car chacun était occupé par les préparatifs. De retour à Alger, j'étais pris par le temps. J'ai appelé alors un groupe musical, Inasliyen, qui sont en plus des amis, pour animer la fête. Lorsque le championnat de France a observé sa trêve, je suis venu en Algérie et je suis allé à Tizi Ouzou pour rendre visite aux joueurs et dirigeants de la JSK et assister à un match. Dans la tribune officielle, j'étais assis à côté de Matoub. Savez-vous ce qu'il m'avait dit ? «Ayouday, t'khedmed tamaghra our-yidaârid ghara ?» (Espèce de juif, tu t'es marié et tu ne m'a pas invité ?» Je lui ai juré que je ne l'avais pas trouvé en dépit de mes recherches car il se déplaçait souvent pour ses concerts. Vous voyez, il voulait lui aussi venir et chanter à ma fête.
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Il aimait la JSK tant que ça ?
Oui, il l'aimait beaucoup. C'était sa deuxième famille, sa vie.
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Après le titre de champion, vous aviez entamé votre deuxième saison, en 1995, avec l'objectif déclaré de remporter la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe. Etait-ce un objectif dès le premier tour ?
Ah, oui ! C'était le seul titre qui manquait à la JSK à l'époque puisqu'elle avait remporté la Coupe d'Afrique des clubs champions et la Supercoupe d'Afrique. Nous étions déterminés à remporter ce trophée, surtout qu'au fur et à mesure que les tours passaient, notre appétit augmentait.
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Après le nul 1-1 obtenu sur le terrain des Nigérians de Julius Berger lors de la finale aller, on avait cru que la rencontre retour allait être une simple formalité, mais voilà que vous êtes vite menés au score au 5-Juillet. Avez-vous douté à ce moment-là ?
Je n'ai douté à aucun moment. Je savais que nous pouvions gagner et je poussais mes coéquipiers à y croire. Il était hors de question de laisser filer la coupe. Même lorsqu'il restait un quart d'heure pour la fin, je n'avais pas douté. Sur le but égalisateur que j'avais marqué, c'était l'instinct du buteur qui avait parlé. L'adversaire avait dressé une vraie muraille et il fallait trouver la faille. C'était difficile et c'est ça qui m'avait fait exploser de joie. C'était une délivrance et, à partir d'égalisation, j'étais convaincu que nous allions gagner. C'est ce qui fait le charme d'une compétition continentale : le suspense. Lorsqu'il y a des scores lourds, cela n'a plus de charme.
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Après cette victoire en Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe, la JSK a été méconnaissable, vivant même une crise profonde. Pourquoi ?
Parce qu'il s'est passé beaucoup de choses. Il y a de mauvais résultats, puis le départ de l'entraîneur Harouni. Il y avait aussi quelques problèmes.
Moi, j'avais pris un peu le relais avec Harb, nous avons lancé des jeunes, tels Zafour, Kherroubi, Chouieb, et autres Mekhazni, puis je me suis retiré tout doucement car je voyais qu'on ne voulait pas de moi.
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Vous n'êtes pas revenu avec les titulaires qui avaient été convoqués pour jouer le fameux match contre l'USMA à Tizi Ouzou. Vous n'étiez pas d'accord avec cela ?
Oui, je n'étais pas d'accord. On avait mis au repos tous les titulaires habituels pour qu'ils préparent la nouvelle saison dans de bonnes conditions. Pourquoi alors les ramener pour l'avant-dernière rencontre contre l'USMA alors qu'ils n'avaient aucun match dans les jambes ? Ils revenaient d'une trêve. Ce n'était pas logique. Il fallait laisser les jeunes, qui avaient joué les matches précédents, terminer la saison. Donc, je n'étais pas du tout d'accord sur ça.
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On présume que cela avait commencé avec le stage d'entraîneur que vous aviez effectué à Cologne, en Allemagne, au début de cette saison-là et qui avait pour but officiellement de vous préparer à devenir, à court ou moyen terme, l'entraîneur de la JSK. Avez-vous eu le sentiment d'avoir été trahi par le fait qu'on ne vous ait pas nommé après le départ de Harouni ?
J'ai été trahi, effectivement. Je savais qu'on n'allait pas m'offrir cette équipe. Je l'ai su après le départ de Harouni. Alors que j'assurais l'intérim avec Harb, j'ai senti qu'on ne voulait pas que je reste parce que je dérangeais et qu'on ne pouvait pas s'entendre avec moi. Moi, je suis quelqu'un à principes. Lorsqu'on confie une équipe à un entraîneur, il est seul responsable des bons et des mauvais résultats. C'est un principe chez moi. Maintenant, si on commence à s'ingérer dans le travail de l'entraîneur et à imposer des choix, ça n'aboutit à rien. Déjà, alors que j'étais en poste, on avait commencé à spéculer dans les journaux et dans l'entourage du club : on va ramener untel ou tel autre.
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Pourquoi ramener un entraîneur alors qu'il y en avait un en place ?
Hannachi vous a-t-il formellement et clairement promis de prendre l'équipe après Harouni ?
Sans qu'il me le promette, j'en étais capable ! Contrairement aux dire de certains qui prétendaient que je n'en étais pas capable car j'étais nouveau dans le métier, je réponds : non, à 35 ans, on n'est pas nouveau dans le métier. Il y a le vécu, l'expérience et ma formation. Je n'ai pas fait un mois de formation en Allemagne pour rien. C'était un stage ouvert aux anciens joueurs de l'Afrique francophone, sous l'égide de la FIFA, avec comme encadreurs Peter Schnittger et Erich Ruthmöller, ancien entraîneur du FC Cologne. Il y a pas mal d'entraîneurs africains qui ont fait ce stage, y compris des Algériens.
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Vous étant senti indésirable, vous êtes parti ?
Voilà. Je n'ai rien fait qui puisse nuire à la JSK ou à quiconque. J'avais tout simplement cru qu'entraîner la JSK allait me revenir de droit. C'est tout. Je le répète : j'étais capable de la mener très loin.
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Après avoir quitté la JSK, vous avez signé à l'USMA. Avez-vous eu une promesse de Allik pour prendre, à la fin de votre carrière, le poste d'entraîneur ?
J'ai été recruté en tant que joueur. Je n'ai jamais pensé devenir entraîneur à l'USMA. C'est vrai que, en reconnaissance pour mes services, Allik m'avait tout de suite désigné adjoint de Mustapha Heddane, après le départ de Noureddine Saâdi au cours de la saison. D'ailleurs nous avions remporté la Coupe d'Algérie contre le CA Batna.
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Aller à l'USMA constituait-il un challenge pour vous ?
Moi, j'ai toujours considéré l'USMA comme le deuxième club kabyle. Depuis longtemps, il y avait de très bons rapports entre la JSK et l'USMA, avec des joueurs qui partaient d'un club vers l'autre sans aucun problème. Les échanges s'effectuaient naturellement et sans arrière-pensées. J'ai été bien accueilli par le public de l'USMA. J'y ai passé une année et demie. Après l'élimination en Coupe d'Afrique des clubs champions, je me suis retiré et j'ai arrêté ma carrière de footballeur.
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Pourtant, dans cette compétition, vous êtes passés tout près de la qualification pour la finale puisqu'il vous avait manqué un but lors de votre dernier match au 5-Juillet…
Oui, mais c'était la faute à Allik. Il nous faisait signe du banc que c'était terminé, que nous étions qualifiés et qu'il fallait gérer le résultat, alors que c'est le Raja qui était qualifié. Je crois qu'il y avait beaucoup de tension lors de ce match-là. Au lieu de gérer calmement la situation et de marquer le plus possible, nous sommes tombés dans le piège des calculs. Dommage !
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Vous êtes revenu quelques années plus tard à l'USMA en tant qu'entraîneur et vous aviez failli réaliser un exploit face au Ahly du Caire en ratant la victoire chez lui alors que vous aviez été battus à domicile. Aviez-vous flairé le bon coup ?
Sincèrement, j'avais bien préparé l'équipe pour le retour et j'étais sûr de moi. J'avais mis un plan de jeu qui aurait pu nous permettre de gagner. Malheureusement, le Ahly avait égalisé. Encore une fois, Allik a sa part de tort. Déjà, il avait choisi de jouer à Bologhine, alors que je pense que le choix du 5-Juillet était plus approprié. Ensuite, il avait fait en sorte de ne prendre part à aucun match du championnat durant les vingt jours ayant précédé le match aller. J'ai eu beau lui dire que c'était mauvais, que les joueurs avaient besoin de matches dans les jambes, il ne m'avait pas écouté. Je jure que si nous avions joué un ou deux matches, le Ahly ne nous aurait pas battus.
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C'est la déception qui vous avait fait arrêter votre carrière ?
C'est plutôt ce qui s'était passé avec notre entraîneur cette saison-là, Younès Ifticen. Disons que je m'étais chamaillé avec lui car je lui avais fait des remarques purement techniques et il n'avait pas accepté. Par la suite, nous sommes redevenus amis.
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Vous avez eu des problèmes avec Bensaoula, avec Ifticen, avec les supporters du MCO, mais vous avez par la suite fait la paix avec eux. Pourquoi ne pas encore avoir fait la paix avec Hannachi ?
(Rires) En réalité, je n'ai rien contre Hannachi, sauf qu'avec tous les entraîneurs qui ont défilé à la JSK, j'ai appris à connaître sa manière de gérer et de voir les choses. Il se trouve qu'il y a incompatibilité de méthodes entre nous. Nous n'avons pas les mêmes visions et c'est tout. Rien de plus.
*
Si vous vous croisez dans un lieu, vous vous salueriez ?
Cela s'est déjà fait. Lors d'un jubilé – je ne me rappelle pas si c'était celui de Bahbouh ou celui de Benlahcène -, nous nous sommes rencontrés dans un bureau et nous nous sommes serré la main. Où est le problème ?
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Ce n'est donc pas aussi irréversible qu'on le croit entre vous deux ?
Pas du tout. C'est juste que lui suit sa voie et moi, je suis la mienne.
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La transition est faite avec les jubilés des anciens de la JSK. Lors du jubilé de Benlahcène «Tchipalo», il y a eu la présence de Stefan Zywotko et nous vous avions vu très ému lorsque vous aviez pénétré sur le terrain derrière lui. Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là ?
Cela m'avait rappelé les grands moments passés au stade du 1er-Novembre. En entrant tous, les anciens, derrière Zywotko et en voyant les gradins, il y a eu un flash-back dans ma tête et j'ai revu des images très fortes. J'en ai eu les larmes aux yeux. Et puis, sur le terrain, moi, Tchipalo et tous les autres, nous nous sommes donnés à fond, comme à notre jeune âge, car nous ne pouvions rester insensibles aux encouragements du public.
*
Que ce soit dans ce jubilé ou bien dans les autres auxquels vous aviez participé, vous avez joué à fond, étant même énervé sur le terrain lorsque ça ne marchait pas. Apparemment, même les matches de gala, vous n'aimez pas les perdre…
Ah, oui ! J'ai toujours été comme ça. Je ne suis pas une pleureuse, mais lorsque je perds, j'en reste malade durant 24 heures. Même en tant qu'entraîneur. Il y a quelque chose de terrible : je n'arrive pas à m'extirper de mon ancien statut de joueur. Je suis toujours dans la peau d'un joueur. Parfois, il m'arrive d'engueuler l'un de mes joueurs en lui reprochant d'avoir raté un geste ou une action. Pourquoi ? Parce que je me dis qu'il aurait pu bien faire le geste puisque moi, je l'aurais fait. Or, ce n'est pas forcément facile pour tous les joueurs. Je ramène tout à ma personne. C'est une lacune pédagogique.
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Parlons de l'équipe nationale. Vous aviez dit que c'était impossible, à l'époque, de gagner en Egypte. Est-ce possible aujourd'hui ?
Oui, c'est tout à fait possible, à condition qu'il y ait des guerriers sur le terrain, des joueurs qui croient en la victoire. En toute franchise, au regard des prestations fournies par l'équipe nationale ces derniers temps, je doute fort qu'il y ait l'esprit de la gagne. Peut-être que sur le plan individuel, les joueurs ont peut-être une valeur, mais avons-nous un collectif ? Moi, je préfère avoir des joueurs moyens et les faire travailler à longueur d'année afin d'avoir un groupe homogène et collectif plutôt que d'avoir des individualités et attendre l'exploit de l'un d'eux. Au FC Barcelone, il y a un collectif et un fond de jeu. Tu as beau enlever un joueur, l'équipe tournera toujours.
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Quels sont les joueurs de la sélection actuelle qui vous rappelle ceux de votre génération ?
Il y a Karim Ziani, mais il doit discipliner son jeu en sélection comme il le fait si bien à Marseille. Il n'y a pas un joueur qui joue comme il le veut. On peut lui confier le rôle de patron sur le terrain, mais il faut lui déterminer son champ d'action. Le sélectionneur a la chance d'avoir un noyau de joueurs professionnels, donc qui sont censés avoir une culture tactique. Il faut bien les exploiter en leur inculquant la discipline de jeu. Idem pour Belhadj : il a du talent, mais il doit discipliner son jeu. Dernièrement, j'ai regardé un match de Portsmouth et je l'ai vu dans un rôle de milieu gauche. Il s'en est très bien tiré. C'était une belle découverte pour moi. Il est très bon à ce poste. Je pense qu'il faut le faire monter d'un cran.
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Abdelkader Ghezzal sera-t-il un futur Menad en sélection ?
Je ne l'ai pas vu assez pour le juger. Par contre, j'avais beaucoup d'espoir pour Daham. Je voyais en lui le futur avant-centre qui pourrait me remplacer sans aucun problème. Je l'avais suivi à l'ASMO et au MCA. Dommage qu'il a eu un frein dans on élan en Allemagne.
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Retournerez-vous un jour à la JSK ?
Pourquoi pas ? Je n'ai jamais fermé la porte à la JSK. Cependant, la question qui doit être posée est : pourquoi venir à la JSK ? C'est pour la servir, la faire grandir, lui donner une plus grande envergure et faire un travail à long terme, pas sur un mois. Je veux revenir par la grande porte. Moi, j'ai gardé le même tempérament que lorsque j'étais joueur : je suis un gagneur. Je suis un conquérant et j'aimerais apporter beaucoup à la JSK. Je ne reviendrais pas à la JSK pour m'enrichir, mais pour construire. Cela dit, il ne faut pas négliger l'aspect financier. Tout travail mérite salaire. Le temps du bénévolat est révolu ! Cela dit, au vu des échos qui me parviennent sur les méthodes en cours à la JSK, je ne suis pas pressé de revenir.
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Seriez-vous prêt à revenir même avec Hannachi à sa tête ?
Moi, je ne suis pas hypocrite. Je suis prêt à travailler avec n'importe qui, à condition que les prérogatives de chacun soient respectées.
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Qu'y a-t-il à améliorer à la JSK ?
La JSK gagne des titres, mais elle ne repose pas sur du solide puisqu'elle n'a ni son propre stade ni sa propre infrastructure. C'est le cas de tous les clubs d'ailleurs. Cela s'apparente à du bricolage et c'est dommage.
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La FIFA a sorti une loi obligeant tous les clubs désireux de participer à une compétition internationale de répondre à un cahier des charges qui implique, notamment la possession d'un stade, d'un centre de formation et d'un budget clair…
Vous voyez ? Il aura fallu que la FIFA nous dise : «Segmou rouhkoum !» (mettez de l'ordre chez vous !) Elle pense à notre place. C'est une excellente chose. Fini le bricolage ! Dommage que ce soit une structure étrangère qui nous remette sur le droit chemin.
Entretien réalisé par
Farid Aït Saâda et Badreddine Djafer


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