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Mekhloufi : «La France a changé et le racisme existe bien»
Publié dans Le Buteur le 02 - 05 - 2011


Que de mauvaise foi !
Thuram «J'ai bien peur que ce soit vrai»
Figure emblématique du football algérien, rachid mekhloufi, lancienne gloire de léquipe fln et de las saint-etienne qui avait fait les beaux jours du stade geoffroi-guichard, estime que cette affaire de quotas existe bien dans lesprit de certaines personnes qui ternissent limage de la france en portant atteinte aux règles du sport et du football en particulier. Mekhloufi, que nous avons joint hier, a bien voulu nous donner ses impressions de ce dossier qui met dans lembarras lensemble de la classe sportive et politique française.
Quelle est votre position par rapport à cette histoire de quotas qui limite les joueurs d'origine maghrébine et africaine dans les centres de formation de football français ?
Je dois d'abord dire que j'ai été reçu à Saint-Etienne comme il se doit alors que j'étais très jeune. J'avais à peine 18 ans lorsque j'avais rejoint cette équipe. Je n'ai jamais été victime de propos racistes. C'est vrai que parfois on se taquinait sur le terrain, mais en fin de match, on s'échangeait les félicitations. Seulement, la France a changé. Elle n'est plus comme avant. Il y a des Français de souche comme Larqué et Jacket et d'autres d'origine italienne et espagnole qui ont imposé cette mauvaise vision des choses comme cette affaire de quotas qui me désole profondément. Ces gens-là doivent comprendre qu'on est en 2011 et ce genre de pensées archaïques sont révolues.
Croyez-vous que cette discussion entre les membres de la DTN française et Laurent Blanc révélée par Médiasport est fondée ?
Bien sûr que oui. Je n'ai aucun doute là-dessus. Ils ont (il parle de Médiasport) rapporté tout ce qui a été dit dans cette réunion. Je crois même qu'ils ont des preuves sur ce qu'ils ont avancé. Je crois que les démentis ne servent à rien maintenant. J'ai entendu Laurent Blanc nier tout en bloc, mais, sincèrement, ses propos ne changeront rien. Je veux dire qu'il ne convaincra personne. Il doit cesser de se défendre en cherchant des prétextes.
Quel est votre avis sur la démission du directeur technique national français ?
Je crois qu'il fallait bien prendre une telle décision pour atténuer un peu cette histoire qui les asperge. En France, les choses ne vont pas bien. Il y a trop de haine envers les Arabes notamment de la part du parti de Jean-Marie Le Pen. Ceci dit, dans cette affaire, c'est l'image de la France qui est ternie. Nous, Africains et Arabes, nous n'avons absolument rien à perdre dans tout ça. Quant aux Français, ils sont dans de sales draps, ils doivent prouver que le racisme et la discrimination raciale n'existent pas dans leur pays.
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Medjani «Si cela s'avère vrai, ça sera grave»
Les accusations de discrimination raciale portées à la FFF continue de faire des remous en France. Le défenseur central algérien de l'AC Ajaccio, Carl Medjani, qui a bénéficié de la loi FIFA de 2009, - autorisant aux joueurs binationaux d'opter pour la sélection de leur choix pour peu qu'ils n'aient jamais été sélectionnés en seniors - fait partie de cette génération de joueurs franco-algériens qui ont fait toutes les catégories jeunes en équipe de France avant d'opter pour son pays d'origine, l'Algérie. Joint par nos soins hier en début d'après-midi pour nous livrer son avis concernant cette affaire de quotas qui a éclaboussé le football français, Medjani ne veut pas trop se prononcer, préférant patienter un peu pour connaître la véracité des propos rapportés par la presse française : «Vous savez, je n'ai pas envie de m'exprimer sur cette affaire tant que je n'ai pas les informations nécessaires à ce sujet. On lit beaucoup de choses mais on n'a pas les versions exactes de ce dossier. Maintenant si on parle de quotas ou de discrimination raciale de joueurs noirs ou d'origines arabes dans les centres de formation, je considère franchement que cela très grave. Voilà pourquoi je vous ai dit que je préfère d'abord voir comment les choses vont évoluer et voir les vrais propos qui ont été tenus pour mieux analyser les choses.»
«On est dans notre droit de jouer pour notre pays»
Poursuivant son intervention à propos de cette affaire qui a mis la Fédération française de football et l'entraîneur de l'équipe de France, Laurent Blanc, dans la tourmente, Medjani s'est interrogé sur les solutions proposées pour les joueurs concernés par cette affaire : «Sincèrement, j'aimerais bien connaître quelles sont les solutions qu'ils proposent aux joueurs dans notre cas. Maintenant il est indéniable que lorsqu'on n'a pas l'opportunité de jouer en seniors avec l'équipe de France, on est dans notre droit d'évoluer pour son pays d'origine. Après, comme je l'ai dit, dès qu'on verra plus clair sur cette affaire, je serai en mesure de mieux répondre.»
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Thuram «J'ai bien peur que ce soit vrai»
En voilà dont on attendait l'avis. Et Lilian Thuram a donné le sien, dimanche matin, dans l'émission Téléfoot, sur TF1. L'ancien défenseur de l'équipe de France est revenu sur l'affaire des quotas qui agite la FFF depuis la révélation de l'affaire par Mediapart, jeudi. «J'ai été un peu déstabilisé mais je me suis dit que c'était faux. J'ai passé des coups de téléphone. Fernand Duchaussoy m'a dit que si c'était vrai, ces personnes seraient renvoyées. Nous sommes au cœur d'un scandale», explique l'ancien joueur de Monaco.
Pour lui, même le problème de la binationalité est un faux problème, car «les meilleurs seront retenus par la France et les autres joueront pour d'autres pays. Ce seront ceux que l'équipe de France n'a pas retenu». Comme tout le monde, il attend maintenant le résultat de l'enquête menée par le FFF et le ministère des Sports. «J'espère qu'on va nous apprendre une bonne nouvelle en nous disant que c'était un cauchemar. J'ai bien peur que ce soit vrai», croit savoir Lilian Thuram.
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Pierre Ménès «Je ne vois aucune connotation raciste»
«L'affaire des quotas» a connu hier quelques rebondissements inattendus. Dans sa grande condescendance, Mediapart a enfin daigné distiller au compte-goutte ses infos et on a donc eu droit au transcript d'une conversation qui s'est tenue en novembre entre différents membres de la DTN, y compris Laurent Blanc.
En schématisant, qu'est-ce qu'on apprend de cet enregistrement pirate ? Que, selon les stats, 45% des jeunes passant par le circuit fédéral sont détenteurs d'une double nationalité quelle qu'elle soit et que, par voie de conséquence, la DTN «sort» beaucoup plus d'internationaux pour d'autres sélections que pour les Bleus. Or, il n'a jamais été question que le foot français soit un pourvoyeur de joueurs pour les sélections étrangères. Ce n'est pas sa vocation.
Ce qui me sidère, c'est que ce «problème» avait déjà été évoqué par Laurent Blanc, sur le plateau du Canal football club. Rien de nouveau sous le soleil, donc. Si j'ai bien compris, il s'agit simplement de convaincre les joueurs ayant une double nationalité d'opter pour la France. Où est le racisme là-dedans ? Même chose quand le sélectionneur dit vouloir miser à l'avenir sur des joueurs petits et techniques. Pelé, Tigana ou Nasri sont petits et sont ou étaient de très bons techniciens. Que je sache, ils ne sont pas blancs.
Et pour étayer mon post de vendredi sur le sujet, je vous pose cette question : connaissez-vous beaucoup de secteurs d'activité ou les blacks et les rebeus sont autant représentés que dans le foot ? J'ai beau chercher, je ne vois pas. Y compris en télé, domaine que je commence à bien connaître. Alors je veux bien qu'on me taxe de corporatisme, de défendre mon gagne-pain, que sais-je encore. La vérité, c'est que rien de ce qui est sorti hier n'a la moindre connotation raciste.
Sauf pour les bien-pensants toujours prompts à interpréter les choses de façon biaisée pour dramatiser quelque chose qui n'a aucune raison de l'être. Et je ne comprends même pas que Laurent Blanc s'excuse pour ça. On ne s'excuse que pour une faute qu'on a commise. En l'espèce, il n'y en a pas. Quant à la pourriture qui a organisé la fuite, je vous parie qu'on va vite apprendre de qui il s'agit. A mon avis, on est très loin d'en avoir fini avec cette histoire...
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Mesloub «Pour moi, c'est de la bêtise»
Walid Mesloub, le milieu de terrain du Havre, a été cité, à l'image de Ryad Boudebouz, comme exemple dans cette affaire des joueurs concernés par cette histoire de quota qui fait jaser en France. Pour Mesloub, qui n'a pas vraiment bénéficié d'une formation au sein des centres affiliés à la FFF, tout ce qui se dit dans la presse française reste superflu : «Pour moi, c'est de la bêtise. Ce ne sont que des rumeurs qui restent à prouver. De toute façon, en France il existe beaucoup de joueurs noirs et d'autres d'origine maghrébine. Donc, je ne pense pas que cela puisse être vrai. Tout cela fait des histoires pour rien. Moi personnellement, je ne peux pas me lancer dans un tel débat sans être sûr de la teneur des vrais propos des dirigeants du football français. Ceci dit, cette histoire est de mauvais goût.»
«Mon choix pour l'Algérie était une envie»
Voulant connaître quelle sera sa réaction après ce qui a été rapporté sur sa personne dans certains journaux français, Mesloub a déclaré : «Pour tout vous dire moi, j'ai choisi l'Algérie parce que d'abord, c'est le pays de mes parents et mes origines sont là-bas. Donc ce qui a été rapporté n'est pas forcément vrai à mon sujet. Après comme vous le savez, la sélection algérienne a été la première à m'appeler. C'était une envie et un choix que j'ai prôné et que je ne regretterai jamais.»
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Boudebouz «J'espère que ces rumeurs sont infondées»
Le milieu de terrain international algérien du FC Sochaux Montbéliard, Ryad Boudebouz, a bien voulu nous donner son avis au sujet de l'affaire des quotas réservés aux joueurs noirs et arabes au sein des centres de formation et des écoles de foot. Une affaire qui a plongé le monde du sport en France dans la consternation : «La France est un pays qui regroupe beaucoup d'émigrés. Ça a été toujours comme ça en France et ça ne va pas changer. J'espère que ces rumeurs sont infondées donc, je ne veux pas beaucoup m'étaler là-dessus.»
«Mon choix pour l'Algérie était fait ès mon jeune âge»
Cité par l'entraîneur des Espoirs de l'Equipe de France, Eric Mombaerts, comme faisant partie des joueurs que la France a perdus en raison de cette loi FIFA 2009, Ryad Boudebouz, qui était dans la sélection des U19, explique son choix et rappelle qu'il n'avait pas du tout hésité à jouer pour l'Algérie : «Vous savez, mon choix était fait depuis mon jeune âge. Après, qu'on parle de moi en France, ça m'est égal sincèrement. Cela ne me perturbe pas du tout. Je ne m'inquiète pas trop. Contrairement à ce qui se dit, moi je n'ai jamais joué en équipe de France Espoirs. Mon choix pour l'Algérie était fait dès mon jeune âge.»
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L'affaire des quotas, ou la face raciste du foot français
Ça, c'est une bombe ! Et elle risque de faire beaucoup de victimes, à court et à moyen termes. La Direction technique nationale de la Fédération française de football (FFF) a discuté, en interne, de la possibilité d'instaurer des quotas sur des bases ethniques dans le recrutement des jeunes dans ses centres de formation, visant à réduire le nombre de jeunes binationaux. Le but ? Eviter que des joueurs ayant une autre nationalité que la nationalité française fassent leurs classes dans les sélections françaises des jeunes avant d'opter pour leurs pays d'origine. En langue française, cela s'appelle de la discrimination. En droit français, la discrimination est un crime.
Petit rappel des faits. Le site français Mediapart avait révélé, jeudi passé, que la FFF a décidé, dans une réunion tenue le 8 novembre 2010, de réduire le nombre de binationaux dans ses structures de formation. Devant le tollé et les démentis qui s'en sont suivis, le site a rendu public samedi le verbatim (publication mot à mot) de la discussion qui a eu lieu lors de ladite réunion, se basant vraisemblablement sur un enregistrement authentique qu'il s'est procuré. Là, les «démenteurs» se sont fait plus petits car il se révèle que des mots forts et sans équivoque utilisés de sorte qu'il y ait désormais moins de jeunes issus de l'immigration dans les structures fédérales françaises. Le premier à être mis en cause est le DTN, François Blaquart, qui a été, au cours de la réunion, le plus clairement partisan de la discrimination. D'ailleurs, il a été suspendu dans l'après-midi même par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Chantal Jouanno, et le président de la FFF, Fernand Duchaussoy, en attendant les résultats d'une commission d'enquête. Quant au sélectionneur de la France, Laurent Blanc, le verbatim lui a été plutôt favorable, puisqu'il n'a tenu aucun propos raciste. Il est même allé jusqu'à affirmer, au cours de la réunion, que la présence de onze «Blacks» dans la sélection de France ne lui posait pas de problème, pour peu que ces joueurs-là aiment la France, mais que la seule chose qui le dérange est le fait que des jeunes évoluent dans toutes les sélections française de jeunes, avant d'opter pour leur pays d'origine en seniors.
Du coup, un malaise se fait ressentir dans le milieu du football français. Entre la discrimination et le racisme, la marge est trop petite et, à l'heure où l'on assiste à une montée du nationalisme étroit en France avec Nicolas Sarkozy qui emprunte au Front national plusieurs de ses thèmes de campagne, cette «affaire» risque d'accroître davantage les tensions communautaires au sein de la société. En attendant, les réactions en France se font encore timides, la majorité des acteurs du football préférant faire semblant de voir ailleurs. Seul Lilian Thuram, champion du monde en 1998, membre du Bureau fédéral de la FFF et militant antiraciste engagé, a osé qualifier l'affaire de «quelque chose de très grave», assurant que la question des binationaux est un «faux problème». «Il y en a certains qui vont jouer avec d'autres pays. C'est ceux dont la France n'a pas voulu. Ils jouent pour quel pays, Karim Benzema, Samir Nasri et Yann M'vila ? Quand vous partez avec la mauvaise analyse, à la fin, vous avez forcément de mauvaises propositions», a-t-il souligné.
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Que de mauvaise foi !
La France du football s'offusque : plus question de travailler pour les autres ! Former des footballeurs pour que ce soit d'autres nations qui en bénéficient, plus jamais ça ! Cela aurait pu être logique et légitime, si ce n'est que c'est teinté d'une grande hypocrisie. Des binationaux en football, la France en a toujours eu. De Larbi Ben Barek jusqu'à Adil Rami en passant par Rachid Mekhloufi, Raymond Kopa, Michel Platini, Marcel Desailly, Zinédine Zidane et autres Karim Benzema, il y a eu une cohorte de joueurs ayant fait le bonheur de la sélection de France tout en ayant des origines étrangères. Lorsque ces joueurs ont permis aux Français des participations et des titres dans les plus grandes compétitions internationales, très peu de gens avaient remercié leurs parents, nés dans d'autres pays, de les avoir enfantés. Quand la France gagne, tout va et tout baigne. Or, il se trouve que, depuis la retraite de Zidane, la France ne brille plus dans les grands tournois, alors que d'autres sélections font des avancées grâce à l'apport des joueurs expatriés en Europe, plus particulièrement en France. Du coup, quelques esprits retors décident qu'il ne faut plus que la France forme pour les autres, comme si c'était le seul vrai problème du football français.
Higuain est seulement né en France, mais il a fait courir Domenech
«Nous vous formons, mais pour jouer pour la France !» Tel semble être le nouveau credo des instances fédérales françaises. De l'autre côté de la Méditerranée, on ne veut plus que des Boudebouz et des Sow (meilleur buteur de la Ligue 1) jouent en sélection française de jeunes avant d'aller rejoindre l'Algérie, le Sénégal ou autre. Peut-être que c'est légitime de penser ainsi car c'est difficilement compréhensible d'aimer deux pays, mais, encore une fois, la France est bien mal placée pour donner des leçons de moralité. Son ancien sélectionneur, Raymond Domenech, avait tout fait pour que l'attaquant actuel du Real Madrid, Gonzalo Higuain, défende les couleurs françaises sur la seule base qu'il est né sur le sol français, à Brest, mais le joueur a choisi le pays de ses parents et de son cœur, l'Argentine, où il a passé sa jeunesse. Vouloir prendre un joueur qui n'a vécu que dix mois en France, c'est limite question moralité, mais c'est tout ce qu'il y a de plus «normal» lorsqu'on s'érige en donneur de leçons.
Barber et Karabatic, des machines à titres, donc de «bons Français»
Un autre exemple de la «moralité» à la française : l'heptathlonienne sierra-léonaise Eunice Barber est naturalisée française en 1999 alors qu'elle n'avait passé que quelques mois en France et qu'elle n'avait que quelques notions de français. Son seul mérite : avoir un grand potentiel, donc une mine de médailles. Les scrupules et les principes avaient été sacrifiés au chant du cocorico. Des sportifs «français» ramenés de l'étranger pour renforcer les sélections françaises, tous sports confondus, il y en a eu à la pelle, sans que ça n'émeuve personne. Si la France est championne du monde et olympique en handball, c'est en grande partie grâce au talent de son meilleur joueur, Nikola Karabatic, né en Serbie d'un père croate et d'une mère serbe. Personne n'a trouvé immoral que ce joueur ne revienne pas de droit à son pays d'origine. C'est la morale à deux vitesses, selon qu'on soit Bleu ou pas.
Les binationaux profitent aux clubs français avant tout
Pour en revenir à la problématique des binationaux, ce n'en est pas une du tout. Les joueurs formés en France, quelles que soient leurs origines, profitent avant tout aux clubs français. Le Ghanéen Abedi Pelé a été formé en France, mais c'est grâce à son corner que l'Olympique de Marseille a été sacré champion d'Europe en 1993. C'est grâce au Libérien George Weah que le Paris Saint-Germain avait pris une dimension européenne au début des années 90. C'est grâce au Croate Dado Prso que l'AS Monaco parvient jusqu'en finale de la Ligue des champions en 2004. L'OM n'aurait jamais pu se qualifier pour la finale de la Coupe de l'UEFA la même année s'il n'y avait pas eu un certain Didier Drogba dans ses rangs. Avec leurs sélections, ces joueurs peuvent gagner, au mieux, des titres continentaux. Donc, affirmer que former des joueurs étrangers ne profite pas à la France relève de la mauvaise foi.
La France a brisé Meriem et a failli briser Meghni, Yebda, Faty et Obraniak
Les esprits chagrins qui se mettent à pleurnicher sur les talents que la France forme pour les autres oublient d'évoquer tous ses joueurs dont cette même France a gâché la carrière internationale. Le cas de Sabri Lamouchi est certainement le moins grave, lui qui a eu quand même la chance de jouer 14 fois pour les Bleus et d'inscrire un but, avant de tomber dans les oubliettes, alors que la sélection de Tunisie, son pays d'origine, aurait pu bénéficier de ses services sur le long terme. Les cas les plus graves, ce sont ceux de Camel Meriem, sélectionné 3 fois seulement avant d'être définitivement évincé de la sélection française, ce qui a mis prématurément fin à sa carrière internationale, de Carl Medjani, sélectionné dans toutes les équipes de jeunes françaises, avant d'être rejeté par les Bleus, et de Mourad Meghni, Hassan Yebda, Jacques Faty et Ludovic Obraniak, sacrés champions du monde des U18 avec la France en 2001, mais qui ont failli être privés d'une carrière internationale avec les seniors car jamais convoqués chez les Bleus, avant d'être sauvés par la loi FIFA de 2009 votée à Nassau (Bahamas) qui permet à tout footballeur d'opter pour son pays d'origine, pour peu qu'il n'ait pas déjà été sélectionné en seniors. Pourquoi bloquer un joueur dont le sélectionneur de la France ne veut pas ? C'est cela l'esprit de la loi de Nassau, que les Français feignent de ne pas comprendre.
Les binationaux se prennent tous pour Zidane
L'histoire a démontré que lorsqu'un joueur d'origine étrangère est performant, il choisit généralement de défendre les couleurs de l'équipe de France. Les exemples les plus récents sont ceux de Karim Benzema, Samir Nasri, Hatem Ben Arfa, Adil Rami, Yann M'vila et Bafétimbi Gomis. Ce n'est pas tout le monde qui a le patriotisme d'un Karim Ziani, qui avait annoncé à la télévision française à l'âge de 19 ans qu'il ne jouerait que pour l'Algérie, ou d'un Ryad Boudebouz, vrai potentiel futur international français, qui a choisi les Verts. Dans l'esprit des binationaux, ils sont tous de potentiels Zidane, alors qu'il n'y a eu qu'un seul Zidane qui ne se refera pas. Que les Français se rassurent donc : les binationaux qui opteront pour leurs pays d'origine seront ceux dont ils ne voudront pas. Si, maintenant, ils ont peur même des «déchets», ils ont du cynisme en plus de la mauvaise foi.
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Roux : «Cette affaire n'est pas sérieuse»
Pour l'ancien entraîneur de l'AJ Auxerre et du RC Lens, Guy Roux, cette affaire de discrimination raciale, qui aurait été préconisée par la DTN française avec la caution de l'entraîneur des Bleus, est une affaire de journalistes : «Ecoutez, il n'y a pas d'affaire de quotas. Sincèrement, c'est une historie montée par les journalistes. A ma connaissance, il n'y a pas de loi ni de document qui ait été signé dans ce sens. Ne prenez pas au sérieux ce qui se dit, surtout que cette affaire date du mois de novembre, c'est informel, ça m'étonne que cette affaire soit sérieuse.»
«Les joueurs formés chez nous doivent jouer pour la France, mais… »
Fidèle à sa ligne de conduite, Guy Roux n'est pas contre le choix des binationaux de choisir leur pays d'origine, mais pour peu que cela ne se fasse pas au détriment de la France qui a eu le mérite de les former : «Ecoutez, comme je l'ai dit, les joueurs formés au sein des centres de formation français doivent jouer pour la France. Maintenant, s'ils n'ont pas la chance d'évoluer en seniors, il est clair qu'ils sont en droit de jouer pour leur pays d'origine. Mon avis sur la question n'a pas changé.»
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Arrêtez de salir Blanc !
Même si certains confrères français tentent de l'impliquer dans le «scandale des quotas», Laurent Blanc n'est pas raciste pour un sou. Du temps où il était international, ses meilleurs amis en sélection étaient Didier Deschamps, Zinédine Zidane et Marcel Desailly, qui sont loin d'être des Gaulois. De plus, il a déclaré, au cours de la fameuse réunion du 8 novembre dernier qui est en train de faire tout ce bruit, qu'il ne verrait aucun inconvénient à ce qu'il y ait plusieurs noirs au sein de l'équipe de France. Lorsqu'il avait été l'invité du Buteur et d'El Heddaf en 2005 à l'occasion de la 5e édition du Ballon d'Or, il nous avait déclaré, au cours de la virée qu'il avait effectuée à la Casbah, que sa femme a des origines algériennes et que les cousins de cette dernière avaient des prénoms algériens, ce qui fait qu'il se sentait Algérien. C'est à ce titre qu'il avait déclaré à plusieurs reprises sa joie particulière de croiser des Algériens. Alors, messieurs les pyromanes, pas la peine de vous donner tant de peine : Blanc n'est pas sale.


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