«Belhadj mérite vraiment de remporter la Ligue des champions» «La méthode Halilhodzic m'a parfaitement convaincu» A Lekhwiya, tout baigne pour Madjid Bougherra. Il est leader du championnat du Qatar et est régulièrement cité parmi les meilleurs joueurs de son équipe. Il s'apprête à rejoindre Alger pour le stage de préparation des deux matches amicaux que les Verts disputeront face à la Tunisie et au Cameroun… Après six semaines au Qatar, vous êtes-vous adapté à votre nouveau milieu professionnel et à votre nouvel environnement ? Oui, je me suis très bien intégré ici, au Qatar. Tout le monde à Lekhwiya m'a facilité la tâche. De plus, je connaissais déjà des gens dans ce pays. Je me sens vraiment dans mon élément. De plus, nous sommes leaders du championnat du Qatar et tout se passe bien pour nous pour le moment. Vraiment, je suis bien. On présume que la chaleur a baissé depuis votre arrivée en été et que les entraînements sont moins contraignants… Effectivement, le climat est plus doux et est plus propice à l'effort physique. De toute façon, en tant que professionnel, je dois m'y faire. Lekhwiya, en sa qualité de tenant du titre de champion du Qatar, s'est donné les moyens de conserver son titre en se renforçant. Vous fait-on comprendre au sein du club que c'est l'objectif primordial ? Oui, à tous les niveaux. Je retrouve ici la même pression des résultats qu'il y avait chez les Glasgow Rangers, avec le public en moins. C'est une pression très positive. Que ce soit les dirigeants ou bien l'entraîneur, Djamel Belmadi, tout le monde te pousse à donner le maximum de toi-même. Il y a à Lekhwiya une culture de la gagne qui s'est instaurée au fil des mois et cela me convient parfaitement. En plus du championnat, le club ambitionne également de remporter la Ligue des champions asiatique. En voyant le parcours de Al Sadd, qui disputera ce samedi le match aller de la finale de cette compétition, est-ce que vous vous dites que c'est jouable ? C'est vrai qu'en analysant l'édition de cette année, il est évident que c'est jouable. Cependant, les données diffèrent d'une année à une autre. Ce ne seront pas forcément les mêmes clubs qui participeront l'année prochaine, ce ne sera pas le même contexte. Ça change tout le temps. Pour preuve, Al Sadd est en finale, ce qui ne lui est plus arrivé depuis plus de dix ans. En tout cas, il est clair que nous ferons de notre mieux pour aller le plus loin possible dans la prochaine édition. Lorsque vous voyez Nadir Belhadj disputer la finale de la Ligue des champions asiatique, est-ce que cela vous rassure, vous autres joueurs qui venez de débarquer dans les championnats des pays du Golfe, dans le sens où il y a quand même des titres à gagner même en jouant là-bas ? Vous savez, un titre reste un titre, même s'il est remporté au Bangladesh. Si nous sommes venus dans les pays du Golfe, ce n'est pas pour une préretraite. C'est pour gagner des titres, le plus possible. Du moins, c'est mon ambition à moi. Personnellement, je n'ai jamais douté de Nadir et de son choix de signer à Al Sadd. Je sais pertinemment que c'est un vrai compétiteur et qu'il allait jouer pour des titres. Je suis fier de son parcours asiatique avec Al Sadd et lui souhaite du fond du cœur de remporter le sacre. Il le mérite vraiment. Y a-t-il, au Qatar, une effervescence autour de cette finale de la Ligue des champions asiatique ? Al Sadd jouit-il du soutien de tous les Qataris ? Ah, oui ! Tout le monde ici fait corps autour d'Al Sadd car un éventuel sacre serait une victoire pour tout le football qatari. Ce serait la consécration de toute une politique sportive. Comme cela avait été le cas à Dar Es-Salaam face à la Tanzanie, Belhadj évolue davantage à Al Sadd comme milieu offensif gauche. Pensez-vous qu'il est meilleur à ce poste qu'à celui de défenseur gauche ? Nadir est un joueur qui aime monter et se porter vers l'attaque. Son entraîneur essaye visiblement de tirer profit de ses aptitudes offensives. En tout cas, c'est un grand compétiteur, toujours généreux dans l'effort et assoiffé de victoires. On ne peut pas lui enlever ça. La sélection nationale disputera pour la première de son histoire deux matches lors d'une semaine internationale FIFA, hors tournois internationaux. Qu'est-ce que cela vous fait de vivre une telle «première» ? Les Verts se mettent tout simplement au diapason de ce qui se fait en Europe et même en Amérique latine. Il faut savoir exploiter toutes les opportunités qui sont offertes pour disputer des matches et peaufiner notre préparation. Je trouve que c'est une bonne chose de jouer deux matches en quatre jours, de surcroît face à des adversaires respectables que sont la Tunisie et le Cameroun. De plus, un match aura lieu à Blida et l'autre au stade du 5-Juillet, vos deux stades fétiches… Comme ça, tout le monde sera content et il n'y aura pas de jaloux (rire). Ce stage sera l'occasion de voir à l'œuvre de nouveaux joueurs, dont Sofiane Feghouli qui évolue dans la Liga, l'un des meilleurs championnats au monde, de surcroît au sein de Valence qui est un nom en Europe. Connaissez-vous ce joueur ? Je suivais son parcours lorsqu'il était à Grenoble. Déjà, on disait de lui qu'il était un grand espoir du football français et c'est vrai puisqu'il a été transféré à Valence, ce qui n'est pas rien. Je pense qu'il a presque le même âge que Ryad Boudebouz et les deux constituent l'avenir des Verts. Comme je l'ai toujours dit, tout apport qualitatif pour la sélection est le bienvenu et nous accueillerons Feghouli comme il se doit et l'adopterons vite. Je suis certain qu'une fois qu'il aura passé une seule journée avec nous, en stage, il ne regrettera pas d'avoir opté pour l'Algérie. Je ne sais pas comment expliquer cela… Il y a un charme, un attrait au sein des Verts. Quand on découvre le public algérien, on ne peut plus s'en passer. Demandez Hassan Yebda, Ryad Boudebouz, Mourad Meghni et à tous ceux qui ont choisi l'Algérie et ils vous le diront. Le choix fait par Boudebouz et Feghouli de jouer pour l'Algérie à un moment où ils étaient sélectionnables en sélection de France n'est-il pas la meilleure réponse à Faouzi Ghoulam qui avait déclaré que les binationaux qui optent pour l'Algérie sont uniquement ceux qui n'ont aucune chance de jouer pour la France ? Boudebouz et Feghouli constituent, en effet, deux exemples probants de joueurs qui font un choix délibéré pour l'Algérie, mais il y en a d'autres. Vous savez, quand on est Algérien, on ne doit même pas se poser la question de savoir si on doit jouer pour l'Algérie ou pour la sélection de son pays de résidence. Le choix est normalement évident et clair. Ceux qui ont choisi la France ont fait leur choix et il faut le respecter, mais jouer pour l'Algérie est, pour moi, une évidence. Voilà presque trois mois que vous travaillez avec Vahid Halilhodzic. Etes-vous convaincu par sa méthode ? Oui, parfaitement convaincu. C'est un entraîneur qui exige le meilleur de chacun et avec qui les places se méritent. Avec Halilhodzic, ça travaille vraiment dur sur tous les plans : physique, tactique, mental… On sent réellement qu'on entame une nouvelle ère. On dit que des têtes vont tomber après les deux matches amicaux face à la Tunisie et le Cameroun. Pensez-vous que ce sera le cas ? Cela fait des mois que la presse annonce que des têtes vont tomber, mais je ne pense pas que le coach fonctionne ainsi. Il prend les meilleurs du moment, tout simplement. Un joueur peut perdre sa place pour un match, mais il lui suffit de se ressaisir et de retrouver son niveau pour être convoqué de nouveau. C'est ce qui est bien avec Halilhodzic : il y a une remise en cause permanente chez chaque joueur. Auriez-vous aimé affronter deux adversaires autres que la Tunisie et le Cameroun qui ne participeront pas à la CAN-2012 ? Même s'ils ne seront pas à la CAN - tout comme l'Algérie, d'ailleurs-, la Tunise et le Cameroun restent des grands d'Afrique. Ce sont des sparring-partners de valeur qui nous permettront de faire le point sur notre niveau. Un duel avec Samuel Eto'o, ça vous tente ? C'est pour ce genre de confrontations qu'on aime évoluer dans le haut niveau. Eto'o est un attaquant de niveau mondial qui n'est plus à présenter. Si le coach me fait participer au match face au Cameroun, je ferai de mon mieux pour le neutraliser. de janvier. Aurez-vous à coeur, dans ce match, de montrer votre valeur à Antoine Kombouaré et Leonardo qui ont été contre votre recrutement au PSG, l'été dernier ? Pour moi, c'est une histoire qui relève du passé. J'ai dépassé ma déception et je jouerai ce match le plus normalement du monde. Je ne regrette pas d'être venu à Lekhwiya. Ce sera un match de gala contre une équipe qui carbure bien cette saison et nous ferons le maximum pour faire bonne figure. Cela dit, il ne faut jamais insulter l'avenir. Qui sait ? Peut-être qu'il y aura plus tard quelque chose avec le PSG, mais ce qui est sûr, c'est que je ne tiens pas du tout rancune à Kombouaré. Un mot au peuple algérien à l'occasion de l'Aïd El Adha ? Je dis Aïd Moubarak à tous les Algériens, où qu'ils soient, et à tous les musulmans. Je leur demande de ne pas oublier les pauvres et surtout les enfants, qu'il faut couvrir de plein de cadeaux. ----- Le club parisien sera en stage à Doha l'hiver prochain Bougherra retrouvera le PSG Selon le journal Le Parisien, le Paris Saint germain effectuera un stage au Qatar en fin d'année 2011. Les Parisiens qui seront en regroupement hivernal à Doha disputeront quelques rencontres amicales face à des formations locales. C'est ainsi qu'une empoignade est prévue face au club champion du Qatar Lakhouya, dirigé par l'Algérien Djamel Belmadi. L'occasion sera aussi offerte pour le défenseur central algérien Madjid Bougherra de croiser le fer avec le PSG. Courtisé par les propriétaires qataris de la formation parisienne, Madjid aura donc une belle occasion de démontrer aux personnes qu'ils l'ont privé de porter le maillot du club de la capitale qu'il avait bien sa place au sein de cet effectif
