Henkouche restera, restera pas... De retour aux affaires du club comme premier responsable, Djebbari, sur lequel reposent les espoirs de tous les supporters, est annoncé comme le sauveur de cette équipe mouloudéenne qui se morfond dans les profondeurs du tableau. Tout le monde se souvient de la saison 2005-2006 lorsqu'il avait réussi l'exploit de sauver le MCO d'une relégation certaine, en effectuant un recrutement jamais réalisé dans l'histoire du club. C'est en se basant sur cet exploit rare dans son genre que les actionnaires du club ont décidé de confier cette tâche à Djebbari, lequel a longuement hésité avant d'accepter ce poste de P-DG de la société du Mouloudia. Désigné avant-hier dans la soirée, le nouveau patron de la formation d'El Hamri a animé hier un point de presse dans l'une des salles du luxueux hôtel Royal pour présenter son plan d'action. Son programme sera scindé en deux. Il y aura une première opération, celle d'améliorer les résultats de l'équipe, avant de la renforcer dès l'ouverture du marché des transferts hivernal. «Sincèrement, je n'ai pas voulu de ce poste de P-DG. Mon intention était d'aider le club à sortir de cette crise, peu importe celui qui préside la société. On avait d'ailleurs en premier lieu refusé la démission de Larbi Abdelilah qui a toutefois campé sur sa position. Je le comprends, car il est très difficile de prendre une telle responsabilité», a précisé Youssef Djebbari avant d'enchaîner : «Notre mission est loin d'être facile car il faut reconnaître que le club a déjà un pied en D2. L'urgence est de sortir l'équipe de cette situation en redonnant une âme au groupe, car j'estime que les joueurs doivent se montrer solidaires entre eux. On doit recoller les morceaux de ce groupe avant de songer à un quelconque objectif. Il faut qu'on arrive à récolter des points et renouer avec la victoire à domicile afin que les joueurs retrouvent confiance. Ensuite, nous allons opérer un recrutement approprié afin de renforcer l'équipe dans les compartiments qui ont montré quelques lacunes.» «L'ouverture du capital, une autre priorité» Pour ce qui est de la société, Djebbari semble décidé à aller au bout de ses convictions et ouvrir le capital social aux personnes désireuses d'acheter des actions. «Nous allons faire les démarches nécessaires pour l'ouverture rapide du capital social. Un tas de paperasse nous manque afin qu'on arrive à ouvrir ce capital social.» «Mehiaoui doit présenter son bilan avant le 30 novembre» Parmi les raisons qui bloquent l'ouverture du capital, on relève l'absence du bilan du premier P-DG de la société MCO, Tayeb Mehiaoui. Ainsi, les actionnaires ont demandé avant-hier au concessionnaire de la maison Peugeot de présenter son bilan avant le 30 novembre afin que les personnes en charge de préparer ce dossier puissent ouvrir le capital avant la fin de l'année. «Mehiaoui est sommé de présenter son bilan, préparé par un commissaire aux comptes, avant le 30 novembre prochain car on souhaite ouvrir le capital dans la transparence la plus absolue», dira Djebbari qui attend toujours la venue du groupe qatari. «Les Qataris sont prêts à investir dans la société du Mouloudia, mais encore faut-il qu'on arrive à ouvrir le capital social. Aussi, plusieurs notables de la ville d'Oran, qui ont préféré investir dans d'autres clubs, souhaitent se joindre à nous.» «Belhadj m'a encouragé à prendre la présidence» Concernant le retrait de Mohamed Belhadj qui est, selon le DG de la société, Hassan Kalaïdji, toujours le vice-président compte tenu du rapport de l'AG d'avant-hier, Djebbari se dit surpris par le revirement de situation. «J'ai été désagréablement surpris d'apprendre que Belhadj, qui était à mes côtés lors de l'AG, s'est retiré. J'ai appris cette nouvelle avant-hier soir. Je ne connais pas les raisons qu'ils l'ont poussé à renoncer à son projet avec nous, mais je vous assure que c'est lui qui a refusé tout d'abord le poste de P-DG avant de m'encourager à l'accepter.» «Tout le monde doit s'impliquer pour sauver le club» Pour ce qui est de l'opération sauvetage déclenchée depuis son intronisation à la tête du club, Djebbari pense que tout le monde est responsable concernant la situation actuelle du Mouloudia. «La responsabilité est partagée entre les joueurs, les supporters et les dirigeants. Tout le monde doit donc s'impliquer pour sauver le club. La mission n'est pas du tout évidente, donc il faut mettre un terme aux conflits et aux divergences car il est primordial de sauver le MCO de la relégation» affirme Djebbari avant d'enchaîner : «Il est clair qu'on va procéder à un recrutement durant le mercato. Mais pour ce qui est du choix des joueurs, je dois rencontrer les membres du conseil administratif pour trancher. On va mener cette opération dans la discrétion la plus totale.» ------------------------------- Abdelilah remet Benattia à sa place «Il a touché 350 millions cash et il ose parler d'argent» Déchargé du droit de réserve après sa démission du poste de P-DG de la société, Larbi Abdelilah n'a pas hésité à parler de ses éléments, lui qui a toujours gardé certaines vérités pour lui. En effet, l'ex-président du club, apparemment désabusé par les déclarations de Benattia concernant l'aspect financier faites à la presse, a rendu publique la somme encaissée par le joueur. «Les gens doivent savoir que Benattia, qui réclame par voie de presse son argent, a touché 350 millions en espèces et qu'il a en sa possession un chèque de 150 millions. Seulement cinq joueurs ont des chèques de garantie impayés. Ils ont quand même touché une partie de leur dû. Il faut aussi dire que les deux primes qu'ils ont encaissées pour le nul ramené de Khroub et la victoire face au CSC s'élèvent à 19 millions de centimes.» Les joueurs imposent leur loi Finalement, les cadres de l'équipe ont eu ce qu'ils voulaient, c'est-à-dire le changement à la tête du club. Il ont forcé ainsi Larbi Abdelilah et ses collaborateurs à partir et imposé d'une manière non officielle le retour de Youssef Djebbari. Ainsi, les piliers de l'équipe, qui n'ont jamais voulu assumer leurs responsabilités quant aux mauvais résultats du MCO en ce début de saison, n'auront plus d'excuses. La direction vient de réaliser leur vœu, celui d'écarter les anciens dirigeants et ramener de nouveaux responsables comme ils l'avaient exigé eux-mêmes. D'aucuns estiment que la balle est dans le camp des joueurs pour sauver le club de la relégation, d'autant plus qu'ils ont suffisamment de matchs devant eux pour remonter au classement. Sur le plan financier, Djebbari ne va pas lésiner sur les moyens pour payer l'ensemble des joueurs. Il va aussi désigner les personnes capables de rester au chevet de l'équipe durant toute la saison. Ce qui est sûr, c'est que le Mouloudia a enfin vu le bout du tunnel et c'est aux joueurs de faire maintenant la différence sur le terrain. Djebbari devait les rencontrer hier soir Une première prise de contact entre les joueurs et le président devait avoir lieu hier soir. Djebbari, qui connaît l'importance des prochains matchs, a l'intention de sensibiliser ses éléments avant ce déplacement à Saïda où il sera primordial pour le groupe d'aller chercher le meilleur résultat possible. Certains éléments ont déjà travaillé sous la houlette de Djebbari tels Benattia, Bengoreine, Kechamli et Sebbah, et d'autres vont découvrir pour la première fois la façon de gérer de l'ancien président du MCO. C'est autour d'un dîner que Djebbari devra s'adresser aux joueurs et les exhorter à prendre conscience de la situation de leur club. Il devra rappeler aux coéquipiers de Fellah qu'un match d'une importance capitale attend le Mouloudia samedi prochain à Saïda, où la défaite sera interdite. Belhadj se retire Devant travailler en collaboration avec Youssef Djebbari, Mohamed Belhadj, qui a accepté durant la réunion la mission qui lui a été confiée, a changé d'avis juste après cette assemblée. L'ancien président de Aïn Turk, qui voulait prendre les rênes du MCO en solo, s'est rétracté suite aux conseils de ses proches et ses frères qui lui ont demandé de prendre du recul et ne plus travailler dans ce climat malsain. Actionnaire principal du club lorsqu'il a acheté les parts de Tayeb Mehiaoui (curieusement présent à cette AG des actionnaires), Baba veut récupérer l'argent qu'il a investi cet été pour permettre au Mouloudia de démarrer la préparation. «Mes frères m'ont déconseillé de travailler avec Djebbari» Pour ce qui est de sa volte-face, Baba reconnaît avoir accepté cette mission avant de céder face à la pression de ses frères. «Mes frères m'ont demandé de ne pas travailler avec l'actuelle direction. J'ai décidé de suivre leur conseil. Même certains de mes proches m'ont dit de ne pas m'associer avec ceux qui n'ont pas cessé de m'insulter depuis le début de saison. Voilà les vraies raisons de mon retrait», affirme Baba. «Quatre joueurs m'ont poignardé dans le dos» L'ancien chairman de Aïn Turk aurait révélé à ses proches que certains joueurs «m'ont poignardé dans le dos». Il n'a pas omis de citer leurs noms. «Benattia, Boussaâda, El Ghoul et El Bahari n'ont pas accepté ma venue au MCO. Ces éléments ont la mémoire courte, puisque c'est moi qui les ai repêchés cet été en les recrutant dans l'effectif du MCO. J'espère seulement qu'ils arriveront à sauver le Mouloudia.» -------------------------------------------- Henkouche restera, restera pas... Aussi bizarre que celui puisse paraître, on est en train de vivre le même scénario que la saison 2005-2006 lorsque Djebbari Youssef avait accédé à la présidence du MCO et avait mis un terme à la mission de Mohamed Henkouche et son adjoint de l'époque, Youcef Maghfour, en les remplaçant par Drid Nasreddine et Omar Belatoui. L'histoire risque de se répéter dans la mesure où il n'est un secret pour personne que Djebbari entretient d'excellentes relations avec Chérif El Ouazzani Si Tahar, qui est actuellement sans club. Djebbari avait déjà déclaré à maintes reprises que l'ancien capitaine des Verts est le technicien idéal pour le Mouloudia d'Oran. Très évasif au sujet de l'avenir du staff technique, Djebbari s'est contenté de dire : «On n'a pas encore évoqué le sujet de l'entraîneur. Ce n'est pas moi seul qui décide. Il existe un conseil administratif qui devra prendre les décisions qu'il faut.» Cela se passe au moment où certains de ses proches ont déjà entamé les pourparlers avec Chérif El Ouazzani. Si jamais ce dernier accepte de prendre les destinées de la barre technique du MCO en main, Djebbari n'hésitera pas à sacrifier l'actuel staff technique.
