La grève dans le secteur de l'éducation, qui en est à sa quatrième semaine, a eu pour conséquence de «fragiliser» et de «démotiver» une grande partie des élèves, rendant «laborieuse» l'assimilation des leçons lors de la reprise des cours, ont des indiqué lundi des spécialistes. Pour Nafissa Benouzid, psychologue à l'hôpital psychiatrique de Cheraga, l'arrêt des cours dans les école a créé «un surcroît» de stress chez les élèves, particulièrement chez les élèves des classes d'examen qui se trouvent «anxieux et insomniaques». «Beaucoup de parents d'élèves ont ramené leurs enfants pour des consultations suite à cette grève. Beaucoup d'entre eux souffrent de stress, d'anxiété et d'insomnie de peur de ne pas rattraper les cours et de pouvoir les assimiler de nouveau», a-t-elle expliqué. Elle a ajouté que ces élèves avaient perdu de «leur flamme» de travailler pour assurer leur année scolaire normalement ou de décrocher le baccalauréat, relevant que déjà en temps normal, ils éprouvaient toutes «les peines» du monde à assimiler et à comprendre les cours sans stress et angoisse. «Il est impossible, de plus, pour l'élève d'étudier tout seul dans ces conditions», a-t-elle estimé. De son côté, Ahmed Tessa, pédagogue, a indiqué que l'arrêt des cours a induit des «séquelles» psychologique chez les élèves, soulignant que pour une partie d'entre eux, ils sont «démotivés, fragilisés et traumatisés». «Les cours peuvent être récupérés pour une bonne partie d'entre eux, mais pour un certain nombre, ils auront besoin d'un soutien psychologique et une aide familiale pour renouer normalement avec les cours», a indiqué M. Tessa, expliquant qu'au bout d'un mois de grève, le volume de connaissances emmagasiné par les élèves «commence à baisser». Selon ce spécialiste, pour une bonne partie des élèves, les enseignants et les parents notamment, doivent à la reprise des cours, les motiver une nouvelle fois et leur redonner confiance en soi, en communiquant et en organisant des débats avec eux pour leur faire comprendre qu'ils peuvent vraiment rattraper et assimiler les cours. «L'élève a besoin d'être mis en confiance en lui offrant une sécurité psychoaffective. Nous ne devons pas rattraper les cours de manière mécanique. La parole de l'enseignant, des parents et des psychologue est très importante pour recréer le climat stimulant avant la grève», a-t-il soutenu. Des syndicats de l'éducation continuent à observer leur mouvement de grève dans les établissements scolaires (Lycées, collèges et écoles) pour la 4e semaine consécutive. Le mot d'ordre de grève avait été lancé par le SNAPEST, le CNAPEST et l'UNPEF. Ces syndicats avaient séparément appelé à une grève pour la révision du statut particulier, notamment, dans son volet relatif aux promotions et à l'actualisation des indemnités dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux.