Par Lyès bensid L'Occident a besoin d'argent. De beaucoup d'argent. La récession est là, bien installée et pour longtemps. Les usines tournent à minima, les salaires baissent, et, bien entendu, le moral des ménages a pris un coup. Résultat, la consommation bat de l'aile. Cela n'est pas fait pour rassurer les chancelleries outre-mer ou outre-atlantique. Il faut donc trouver de l'argent et vite. Où le trouver ? Il faut dire que l'incroyable réserve en devises des pays pétroliers peut attiser bien des convoitises. En mal de solutions, l'Occident ne trouve plus d'alternatives, mis à part, bien sûr, le Sud et ses richesses. L'argent n'a, bien entendu, ni couleur, ni odeur. Par contre, les fonds souverains, revêtent étrangement une couleur, et les voir prendre des participations importantes n'est pas du goût de tout le monde. Fait inattendu, les chantres de la mondialisation trouvent à redire concernant les effets néfastes d'une libéralisation débridée des marchés. Joëlle Kuntz avait indiqué dans une tribune au Temps intitulée "Le protectionnisme qui sommeille en nous" que "tout se passe comme si les pays du Nord, loin de vouloir poursuivre l'ouverture des marchés qui leur a tant profité, préféraient y mettre un frein dès que les pays émergents commencent à y trouver leur avantage. Ce Sud, qui était une opportunité, devient pour eux un concurrent". C'est un fait, les règles du jeu sont loin de plaire à leurs concepteurs. Et leurs gesticulations sont, disons-le, indécentes. Ils n'hésitent pas à pointer du doigt les pays émergents leur faisant endosser tous les maux de la terre. On les entend souvent dire que "si le pain, le lait, le beurre, ou l'essence sont chers, c'est la faute de l'Inde et de la Chine". Il y'en a même qui affirment que "si la Chine consommait comme les USA, on courrait à notre perte". Il va sans dire que demander à ses pays là de freiner leur croissance pour permettre à l'Américain de conserver son mode de consommation boulimique va à l'encontre de toute logique. Et dire qu'en ces temps de crise, la seule lueur d'espoir de reprise vient de la Chine. Comme quoi, on s'obstine à ne pas saisir les leçons des échecs. Il reste bien entendu que les déséquilibres, qui caractérisent le système économique mondial, l'ont conduit à sa perte.