Des ouvriers s'attellent à un minutieux travail de restauration d'une vieille maison datant de l'ère précoloniale, située juste à la naissance du viaduc de Sidi Rached, en plein coeur de Souika, la médina basse de Constantine, peut-on constater. Plus connue sous le nom de "maison de Bab El Djabia", cette demeure, aujourd'hui "restaurée à quelque 40 %", est un "échantillon de ce que sera la réhabilitation de tout le vieux bâti de Constantine, un patrimoine urbain qui s'étend sur un espace de 85 hectares", a indiqué l'ingénieur et urbaniste Nacer Touam. Ce dernier, chef de la cellule de réhabilitation et de sauvegarde de la vieille ville, s'exprimant en marge d'une rencontre tenue, samedi, au siège de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) autour de la problématique posée par le vieux bâti, a souligné que la Médina qui "s'effrite de plus en plus au fil des années" a "nécessité de faire appel à l'expérience accumulée pendant une vingtaine d'années du projet de réhabilitation de l'architecture traditionnelle de la Méditerranée, RehabiMed+". Un projet, a-t-il rappelé, faisant partie du programme européen "Euromed Heritage", initié au lendemain de la conférence de Barcelone de 1995 et dont l'objectif était de créer un espace de paix et de prospérité dans tout le bassin méditerranéen. La rencontre qui a regroupé tous les acteurs concernés par le dossier de réhabilitation du vieux Constantine, a réuni les autorités de la wilaya, le responsable de la coopération auprès de l'ambassade d'Espagne à Alger et du directeur du projet RehabiMed, M. Xavier Casanovas Boixereu. M. Boixereu, également professeur à l'Université Polytechnique de Catalogne, a présenté, au début des travaux, l'expérience de ce réseau en ce qui concerne la méthode élaborée pour la réhabilitation et la revitalisation urbaine, illustrée par les actions menées dans des pays membres de l'Union Européenne, à Chypre, en Egypte, en Tunisie, au Maroc et, actuellement, dans la région oranaise. La méthode de ce projet que coordonne le collège d'architecture de Barcelone (Espagne) et qui servira "d'appui" aux efforts de restauration du site de la Médina de Constantine, est focalisée sur le renforcement de l'activité de réhabilitation et d'entretien comme facteur de développement durable, social, économique et environnemental, dans tous les pays du pourtour méditerranéen. R.R
