La problématique de l'exportation en Algérie demeure en suspens et ce, en dépit de tous les efforts consentis par les pouvoirs publics. Les chiffres sont sans appel : l'Algérie exporte annuellement à peine 2 milliards de dollars hors hydrocarbures. M. Bruno Bernard, expert en exportation, vient de publier un livre, où il revient sur cette question tout en faisant une comparaison entre les exportateurs algériens et leurs homologues européens. A cet effet, l'expert dira, dans une interview parue sur le site d'Algex, que "les commerciaux maghrébins se sous-estiment et surtout ne se situent pas sur une échelle de niveau mondial se laissant voler des marchés par d'autres plus confiants en leurs capacités… le livre va indirectement leur fixer leur réel potentiel et les évaluer au cours de la lecture". Interrogé sur les différents atouts et défauts de l'Algérie concernant l'exportation, M. Bruno Bernard citera en premier lieu la proximité du plus grand marché d'importations au monde : l'Europe et la qualité de sa main d'œuvre. Concernant les défauts, l'expert en export citera seulement un seul. Il s'agit du manque de commerciaux exportateurs de qualité en Algérie. Interrogé sur l'expérience vécue par un Européen à la conquête des marchés extérieurs, si elle est similaire pour les Maghrébins, l'expert dira que : "Oui, car le Maghrébin, qui lit cette interview, a un programme Windows, un pc portable, un GSM, prendra le même avion que ses collègues et proposera des produits similaires à ses clients export. Nous sommes dans un monde plus formaté que nous ne l'imaginons… Parfois hélas, parfois tant mieux : à voir… C'est un guide adapté à 100% pour le commercial export qui évolue maintenant dans ce monde global à la "sur communication" et à la concurrence acérée". Pensez-vous que l'exportateur sera suffisamment édifié pour mettre les pieds à l'étrier ? Sur cette question, l'expert dira que "deux fois oui, car le livre apporte cet aspect qui n'existe dans aucune école, ni en Europe ni en Algérie… Il contient selon mes lecteurs "la magie qui donne l'envie". C'est un concept anglo-saxon, mais adapté à la réalité du terrain et aux lecteurs non anglophones". Dans l'ouvrage publié récemment en Belgique, l'expert a abordé, d'une manière opportune, les aspects liés aux différences culturelles, dans l'aventure de l'exportation. Cela constitue, selon lui, une richesse pour booster les exportations. "C'est dans la différence que les entreprises marquent des points et non dans une standardisation stérile, tirant vers le bas le savoir-faire d'un pays d'une grande éducation et d'une population bien formée comme la vôtre ", a-t-il dit. Interrogé sur s'il est impératif de développer les facteurs de garanties pour se prémunir contre les surprises, notamment, quand on sait que la gestion du temps en Europe ou en Afrique recouvre des dimensions différentes, pensez-vous qu'en matière d'exportations, M. Bruno Bernard indiquera que "peu, car de par la modernisation de ses moyens techniques, l'Afrique progresse et par son administration rigide l'Europe recule, donc les courbes se rejoignent". Pour conclure, l'expert a appelé l'Algérie à être plus offensive en matière d'exportation. "Exportez ! montrez au monde que vous êtes un pays avec lequel le monde va devoir compter dans les années à venir et que votre jeunesse va être le moteur de votre économie. Si Dieu le veut et il le voudra, l'Algérie va devenir un pays riche de ses exportations et marquer les dix prochaines années par une croissance de sa production de biens hors produits pétroliers". H. M.