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L'Algérie, entre aisance financière et inquiétudes pour l'avenir
Publié dans Le Maghreb le 25 - 10 - 2010


Docteur Abderrahmane
MEBTOUL (1)
7-Le pays est fortement dépendant des biens de capital et des biens de consommation intermédiaires et finaux presque tous importés n'ayant pas jeté les bases d'un appareil productif capable d'affronter la concurrence internationale et les tendances relatives des grands agrégats économiques bien que
positives, révèlent une macroéconomie sous contrôle relatif. Les hydrocarbures représentent l'essentiel des exportations et la persistance des déficits publics a produit un système d'éviction sur l'investissement productif et une dette publique intérieure et extérieure épongée artificiellement par la rente des hydrocarbures. Devant être attentif pour toute analyse objective à la balance des paiements et non uniquement à la balance commerciale, le niveau de la dette extérieure à moyen et long terme est estimé à 3,92 milliards de dollars au 31/12/2009 (principal et service de la dette) et le montant poste assistance technique étrangère de 4 milliards de dollars en 2004 à 11 milliards de dollars entre 2008/2009. Le montant des réserves de change, signe monétaire due à des facteurs exogènes et non signe du développement, composé des réserves de change à hauteur de 46% en dollars et à 42% en euros, le reste étant constitué d'autres monnaies étrangères à l'image de la livre sterling et le yen japonais, dont 80% environ placées à l'étranger , notamment en bons de trésor américain et européen, ont été estimées à 56 milliards de dollars en 2005, 77,78 milliards en 2006, 110 milliards en 2007 et à 138,35 milliards de dollars en 2008et pour 2009 à 147,2 milliards de dollars US .
8-La dépense publique est passée successivement de 55 milliards de dollars en 2004, à 100 milliards de dollars en 2005 puis à 140 milliards de dollars fin 2006 et qui a été clôturée entre 2004/2009 à 200 milliards de dollars mais faute de bilan on ne sait pas si l'intégralité de ce montant a été dépensée. Quant au programme d'investissements publics 2010/2014, le gouvernement a retenu des engagements financiers de l'ordre de 21.214 milliards de DA (ou l'équivalent de 286 milliards de dollars) et concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés entre 2004/2009, l'équivalent à 130 milliards de dollars (46%) et l'engagement de projets nouveaux pour un montant de 11.534 milliards de DA soit l'équivalent de près de 156 milliards de dollars. Qu'en sera-t-il des restes à réaliser pour les nouveaux projets inscrits au 31/12/2004 à la fois faute de capacités d'absorption et d'une gestion défectueuse ? Face à ces dépenses, le montant du fonds de régulation des recettes géré par le trésor, différence entre le prix réel des hydrocarbures et le prix fixé par la loi de fiances (37 dollars) à ne pas confondre avec les fonds souverains qui sont des fonds d'investissement (le gouvernement algérien ayant écarté le recours à cette procédure), est passé de 4 280 milliards de DA, à fin décembre 2008, à 4 316 milliards de DA, à fin décembre 2009. En cas d'un cours des hydrocarbures inférieur à 70 dollars à prix constants, et d'un cours de cession du gaz inférieur à 9/10 dollars le MBTU, si on n'arrive pas à mobiliser d'autres fonds à travers d'autres circuits, le déficit du Trésor pourrait atteindre 3615 milliards de dinars dans un proche avenir, ce déficit ne pouvant être couvert qu'à travers le recours au Fonds de régulation des recettes qui seront puisés du même fonds, ce qui réduirait ses réserves à 665 milliards de dinars. La loi de finances 2011 confirme cette tendance lourde , puisque le budget de l'Etat pour 2011, nous avons des recettes pour 2 992 milliards de dinars soit 29,7 milliards d'euros de recettes ( 38 milliards de dollars) contre des dépenses de 6 605 milliards de dinars soit 65, 520 milliards d'euros (88 milliards de dollars), la différence 3613 milliards de dinars , soit 36, milliards d'euros ou 48 milliards de dollars US devant être couverte partiellement par le fonds de régulation des recettes. Le rapport de la Banque mondiale 2008 remis aux autorités algériennes montre clairement, à partir d'enquêtes précises sur le terrain, la faible efficacité de la dépense publique du programme de soutien à la relance économique. D'où les effets mitigés de la dépense publique et les réévaluations permanentes qui , sans être exhaustives sont les suivantes : l'existence d'un décalage entre la planification budgétaire et les priorités sectorielles ; l'absence d'interventions efficaces dues à un morcellement du budget résultant de la séparation entre le budget d'investissement et le budget de fonctionnement ; des passifs éventuels potentiellement importants ; des écarts considérables entre les budgets d'investissement approuvés et les budgets exécutés ; de longs retards et des surcoûts pendant l'exécution des projets. Pour la formulation, l'Algérie utilise un système de classification obsolète avec la lourdeur des procédures qui empêchent la clôture rapide de la période de fin d'exercice pour l'arrêt du budget du fait que le système de gestion budgétaire du pays est inadapté et a besoin d'être considérablement revu , ces surcoûts de transaction étant amplifiés par les longs circuits d'information, avec le chevauchement des responsabilités entre les diverses autorités et parties prenantes (25 commissions ministérielles et 48 commissions de wilaya dans le cas du PSRE) . Le guide de management des grands projets d'infrastructures économiques et sociales élaboré en 2010 par la caisse nationale d'équipement pour le développement (CNED) sur le contrôle financier et la dépense d'équipement, stipulant que toutes les études de maturation des projets devront être validées par la CNED, avant le lancement des projets, et la soumission de toute réévaluation des projets au delà de 15%, à l'aval du Conseil des ministres, contribueront ils à affiner l'action des pouvoirs publics en matière d'efficience des dépenses publiques ? Ces mesures mettront- elles fin au gaspillage des ressources eu égard au surcoût caractérisant la majorité des mégaprojets ?
9.- Les banques algériennes n'arrivent pas à concurrencer sérieusement leurs consœurs marocaines et égyptiennes, selon " African Business ", de septembre 2010, dans son dossier " Africa's Top 100 Banks 2010. Le système financier algérien est dans l'incapacité d'autonomiser la sphère financière de la sphère publique, cette dernière étant totalement articulée à la sphère publique dont l'Etat est actionnaire à 100%, le privé local ou international étant marginal, et les dernières mesures contenues dans la loi de finances 2010 devraient encore le restreindre. Après plus de 10 années d'ouverture, le marché bancaire algérien selon le rapport de la banque d'Algérie, de 2009 se compose de six banques publiques et de quatorze banques privées, mais ne devant pas confondre l'importance du nombre de banques privées actives en Algérie, puisque 90% du financement de l'économie algérienne dont 100% secteur public et plus de 77% secteur privé, se fait par les banques publiques avec une concentration au niveau des actifs de plus de 39% au niveau d'une seule banque, la BEA, communément appelé la banque de la Sonatrach. Seulement 10% du financement de l'économie sont pris en charge par les banques privées, (moins de 6000 personnes sur un total d'emplois de plus de 35.000) avec une concentration de plus de 52% toujours pour les actifs pour trois banques. De ce fait, le passage du Remdoc au crédit documentaire Crédoc, introduit par les lois de finances 2009/2010 comme seul mode de financement, outre qu'il ne garantit pas la traçabilité existante déjà au niveau du Remdoc, procédure normale sous d'autres cieux, peut devenir d' une efficacité limitée pénalisant bon nombre de PMe/PMI majoritaires en Algérie qui n'ont pas de couvertures financières suffisantes, et obligeant bon nombre de grandes entreprises publiques faute de management stratégique, à des surstocks coûteux. La raison fondamentale est que le système financier algérien bureaucratisé (guichets administratifs) est déconnecté des réseaux internationaux expliquant d'ailleurs le peu d'impact de la crise financière mondiale sur l'Algérie, démontrant une économie sous perfusion de la rente des hydrocarbures, les banques prenant peu de risques dans l'accompagnement des investisseurs potentiels. 10.- Nous assistons à un environnement des affaires contraignant. Dans son rapport du 9 septembre 2010, le World Economic Forum (WEF-Forum économique mondial), classe l'Algérie la 86ème place avec un score de 3,96 pour sa compétitivité. La Deutsche Bank à partir de critères dont la stabilité macroéconomique et socio- politique , la diversité et la solidité du secteur bancaire et financier, le climat des affaires, l'ouverture économique, le cadrage juridique des investissements étrangers qui après avoir estimé dans son rapport de 2007 que l'Algérie est en passe de devenir une puissance émergente au sein de la région du Maghreb, revoit sa position dans son rapport de 2010 et déclassera l'Algérie qui occupe dorénavant le dernier rang du classement des pays de l'Afrique du Nord , juste devant la Libye. .La Compagnie française d'assurance spécialisée dans l'assurance-crédit à l'exportation (Coface), a mis sous surveillance négative de la note B, environnement des affaires de l'Algérie dans son rapport de fin juillet 2010, précisant que " les politiques restrictives à l'égard des importations et des Investissements Directs Etrangers justifient, la mise sous surveillance négative de la note B environnement des affaires ". La Coface indique avoir observé depuis juillet 2009, une dégradation du climat des affaires que des dispositions plus récentes n'ont fait que confirmer. "Les mesures prises pour limiter les importations et les sorties de capitaux, pénalisent les opérateurs, en renchérissant et en retardant leurs approvisionnements. Elles ont, en outre, accru le poids d'une bureaucratie déjà trop importante. Le climat des affaires pâtit également et des restrictions s'appliquant aux investissements étrangers, qui rend le pays de moins en moins attractif, alors que l'économie en a le plus grand besoin pour créer des emplois et de la croissance", souligne la Coface. Ces diagnostics vont dans le même sens que le rapport établi par le groupe de la Banque mondiale (BM) " Investing Across Borders 2010 ", soulignant que des lois trop restrictives ou encore désuètes sont des obstacles aux investissements, soulignant que leur mise en œuvre peut engendrer des coûts additionnels pour les investisseurs et celui de Doing Business dans son édition 2010 qui apprécie encore une fois assez négativement l'économie algérienne, notamment dans ses deux chapitres liés au climat des affaires en Algérie soustrayant même deux points à l'Algérie par rapport à 2009, la reléguant à la 136ème place sur les 183 évalués dans le cadre du classement des meilleurs élèves dans le domaine des facilités accordées à l'investissement. De plus, il est à noter que le classement 2010 ne prend pas en considération les mesures prises dans le cadre de la LFC 2009 intervenues alors que les données du Doing Business étaient déjà collectées, ce qui laisse présager que le classement de 2011 favorisera encore moins l'Algérie. Selon ce rapport, l'Algérie se doit d'améliorer sa compétitivité du point de vue de la sophistication des affaires (128ème place), de l'efficience du marché du travail (127ème place), de l'efficience du marché des biens (126ème place), du développement technologique (123ème place), du point de vue des institutions (115ème place) , de l'innovation (114ème place) et de l'enseignement supérieur et de la formation (102ème place). Le rapport note une détérioration du climat des affaires en 2009 où l'Etat algérien émet des signaux contradictoires particulièrement en matière de la promotion de l'investissement privé national et étranger. A part le secteur des hydrocarbures, celui des télécommunications, certains segments des services à rentabilité immédiate, l'Algérie ne semble guère intéresser les investisseurs étrangers. 11- L'indice du développement humain beaucoup plus fiable que le produit intérieur brut (PIB), voilant d'importantes disparités tant intersectorielles que socio- professionnelles lui préférant l'indice du développement humain, indicateur beaucoup plus fiable où l'Algérie a perdu 4 places, passant de la 100 ème place, en 2008, à la 104ème en 2009, lit-on dans le rapport du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) de 2010.
Abderrahmane MEBTOUL Expert International professeur d'Université en management docteur d'Etat (1974) et diplômé " de l'Institut supérieur de gestion de Lille- France - (1973)Ancien président du Conseil algérien des privatisations et directeur et premier conseiller (magistrat) à la cour des Comptes Algérie- Directeur d'Etudes -Ministères Energie/Sonatrach 1974/1979-1990/1996-2000/2006, consultant au conseil économique et social 1996/2004 et 2007/2008 .


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