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Pour une nouvelle gouvernance : neuf questions au Gouvernement algérien à propos du Re-Engineering
Publié dans Le Maghreb le 25 - 03 - 2011

Les monarchies du golfe, elles l'ont vite compris et mis en application. Les petites industries de transformation n'ont pas non plus connu un véritable soutien à l'instar de pays comme l'Italie des années 70, plus récemment dans les années 80, l'Inde, le Brésil, la Turquie où, soit les régions soit l'etat central offraient d'importantes facilités aux PMI pour leur assurer une croissance rapide et une intégration dans les processus d'industrialisation. Dans les années 80, ces trois derniers pays offraient à leurs citoyens non résidants des soutiens financiers sans pareil pour séduire ces entrepreneurs venus en particulier d'Allemagne, UK et USA et maitrisant un savoir-faire. où se placent-ils aujourd'hui ces pays dans le classement de la BIRD ? Depuis 1969, nous parlons de transfert de technologies, qu'avons-nous réellement transféré et que maitrisent parfaitement aujourd'hui, nos ingénieurs, nos techniciens et nos entreprises ? Sérieusement, pouvons-nous éluder une telle question ? La priorité aujourd'hui est de bien penser nos actions et cesser de réitérer les mêmes erreurs : faire mal et refaire, faire faux et continuer, emprunter une impasse et persister.
4/ Le grand défi de l'Algérie n'est-il pas le défi à la mondialisation et dans l'après hydrocarbures?
Notre prenons le train de la mondialisation en retard et y sommes accrochés sans y être installés. La chute est possible à tout moment. Notre salut nous le trouverons par l'application d'une politique volontaire et pragmatique de qualification de tout notre système de gouvernance. Toute l'Algérie a besoin de retourner à l'école. En premier lieu, l'administration est progressivement devenue un pole de médiocrité et de toutes les dérives. Il s'agit d'abord de réunir les conditions pour attirer les meilleurs cadres de la nation pour transformer notre administration en moteur du développement. La formation continue doit être généralisée à tous les niveaux et l'ordre de mérite devenir le levier de la promotion sociale. Aucun gouvernement n'a affiché comme ultime priorité : la qualification et l'intégration.
C'est le moyen le plus sûr de prévenir la chute. Dès 1969, l'Algérie a formé, tout azimut, des dizaines de milliers de techniciens en URSS, USA et Europe mais ne s'était pas penché sérieusement sur leur intégration dans le pays et leur placement aux postes clés. En définitive, ce potentiel est allé, en grande partie, renforcer l'élite de ces mêmes pays. Ce cycle persiste à ce jour et personne ne tire la sonnette d'alarme. Si nous en restons là, nous ne pourrons jamais affronter les défis de la mondialisation. Qu'en est-il donc pour l'après hydrocarbures ? Tout le monde en parle mais personne ne veut s'y plonger sérieusement car cela donne des frissons. Pour l'ensemble du monde l'énergie est un problème stratégique. Les événements planétaires qui ont changé le cours de l'histoire des nations, tout le monde savait que cela allait se produire mais nous nous sommes toujours trompés quant à leur échéance : Cela arrive toujours plus tôt que prévu. Souvenez-vous, la réunification de l'Allemagne, l'avènement de l'Union Européenne, la fin de l'apartheid, la chute de régimes dictatoriaux et d'autres... L'Algérie procède aujourd'hui à l'importation de gasoil. L'épuisement pour l'Algérie est dans 40 ans pour certaines estimations, pour d'autres experts moins de 20/30 ans et certains membres du gouvernement récemment annonçaient de nouvelles découvertes et repoussaient encore plus loin l'échéance, mais en fait tout dépendant des vecteurs coûts / prix internationaux et de la concurrencé des énergies substituables. Eh bien, après-demain, comment allons-nous vivre ou survivre ? Quelles ressources de devises trouver pour que l'Algérie puisse équilibrer sa balance commerciale ? Ces questions d'actualité sont éludées dans tous les débats et les programmes politiques et nous ne pouvons cacher notre grande inquiétude pour notre pays si nous n'entreprenons pas immédiatement des réformes structurelles permettant un Ré-Engineering profond de l'Algérie durant les 10-15 prochaines années et menées à pas soutenus.
5/ Qu'est ce que le Ré-Engineering ?
Faut-il le rappeler qu'après l'indépendance, il s'agissait de recouvrer nos ressources naturelles et construire une économie algérienne prospère et durable. Le système économique colonial ne pouvait se poursuivre dans une Algérie indépendante. Les fameux plans (quadriennal et quinquennal) basés sur les exportations de pétrole et gaz ont permis certes à l'Algérie de dégager des ressources financières appréciables permettant de lancer un programme étatique volontariste d'industrialisation tout azimut. Mais après ? L'Algérie s'est-elle industrialisée ? Le schéma directeur des industries industrialisantes des années 70 est mort. Le schéma directeur de la production en substitution aux importations est frappé de désuétude. Plus récemment, les autres schémas de la Privatisation totale ou des Investissements Directs Etrangers (IDE) ont montré leurs limites. Aujourd'hui, d'aucun pense encore que l'entrée à l'OMC ou l'adhésion improbable à UE pourraient tirer d'affaires l'Algérie. Arrêtons l'errance et comme dit l'adage " il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut rien entendre ". Nous n'avons ni plan A, ni plan B, ni 3ème voie. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous ne changeons pas de système. L'Algérie économique et sociale est à repenser comme après l'indépendance. Nous ne pouvons pas continuer avec le système des années 70. Le Ré-Engineering est une notion du BCG (Boston Consulting Group) qui préconise pour les sociétés qui n'ont pas su se transformer dans la continuité face aux changements extérieurs doivent alors faire une mue franche, totale et dans des délais limités ou disparaître. L'observation de quatre pays, L'Inde, le Brésil, la Corée et la RP de Chine où j'ai soit résidé soit effectué des " study tours " m'a permis de " mettre en équation " les fondements du développement de l'activité industrielle dans ces pays nouvellement développés : Formation-Education FE, Bonne Gouvernance BG, Partenariat Public-Privé PPP, Veille Technologique VT, Implication des Non-Résidents INR, Niches d'excellence NE, Sous Traitance Internationale STI. Nous pouvons ainsi bâtir pour l'Algérie une matrice avec nos données spécifiques (FE, BG, PPP, VT, INR, NE, STI) et produire un master plan, associant les principaux pôles économiques et qui puisse engager notre pays dans une dynamique de développement/accumulation technologique par objectifs et c'est ainsi qu'on pourrait enfin entrevoir l'esquisse réelle de l'Algérie de l'après hydrocarbures. L'Algérie est actuellement dans une situation critique, il ne faut plus attendre, sinon il sera trop tard.
6/ Comment réformer l'actuelle gouvernance ?
Nous observons qu'en matière de choix des dirigeants, nous puisons dans un même jeu de dominos les pièces pour jouer une partie puis on les mélange pour engager une nouvelle partie. Serions nous plus perspicaces que d'aucuns qui ont déjà affirmé qu'aucun changement ne viendra sans une modification radicale du mode de gouvernance qui a traversé successivement quatre décennies, d'un système qui paralyse l'initiative et qui reproduit inéluctablement les mêmes schémas. Nos intellectuels croient fortement qu'aucune réforme n'aboutira sans changements profonds de l'Etat, du système et des organes qui l'articulent. Nous sommes tous convaincus aussi que la bonne gouvernance devra accompagner ces changements sans précipitation, certes mais sûrement en associant des algériens de diverses sensibilités et compétences, y compris les non résidents. L'Algérie sera sauvée par le génie des algériens et tant qu'on n'adhérera pas à ce principe de base nous vivrons une errance économique qui conduira à notre ruine. Nous disposons de compétences suffisantes en Algérie et à l'étranger pour nous en sortir à condition cependant de savoir bien jouer nos cartes, de développer une stratégie économique basée sur nos capacités propres, d'opérer les choix judicieux avec nos partenaires étrangers et enfin d'utiliser nos richesses pour un développement durable. Il s'agit donc de préparer l'avenir des générations futures et donc de donner un espoir à la jeunesse. Se mentir les uns les autres ou se cacher la réalité nous entrainera irrésistiblement vers d'autres épreuves tragiques. Nous restons constructifs en disant que tout n'est pas perdu mais le temps presse pour redresser le bateau Algérie et l'éloigner enfin de la zone de tempête où il se trouve. Pour cela nous devons procéder sans complaisance à un examen très lucide de la situation et dresser le cas échéant un constat d'échec pour mieux réagir dans plusieurs segments de la vie économique et sociale tels: éducation-formation, santé, stratégie industrielle, modernisation de l'agriculture, culture financière des acteurs économiques, efficacité de l'administration, relance et croissance des entreprises, réduction des déséquilibres régionaux et inégalités sociales, formation civique et politique de la jeunesse et tant d'autres domaines. Nous croyons que le peuple algérien a d'énormes ressources en lui-même et serait capable de réagir à l'instar d'autres peuples d'Asie ou d'Europe de l'Est qui ont su conjuguer la modernité, l'émancipation par le travail et la mise à niveau mais souvent après un changement radical de type de gouvernance. Nous osons imaginer une Algérie où les nouvelles générations vivraient confiantes et heureuses dans leur pays et où nous assisterons à un retour volontaire progressif des cadres expatriés. Pour finir, nous retenons ce que nous a dit un ancien ambassadeur accrédité en Algérie : " Savez-vous monsieur ce que j'envie le plus à votre pays ? Non ce n'est pas vos ressources énergétiques mais vos ressources humaines ". Avec cela dit, nous ne pouvons qu'y croire…
Suite et fin.
(*)Abderrahmane Mebtoul est docteur d'Etat Es Sciences Economiques (1974) est professeur des Universités et expert international. Il a été conseiller et directeur d'Etudes Ministère Energie Sonatrach 1974/1979/1990/1995-2001/2006- Premier Conseiller à la Cour des Comptes 1980/1983- Président du Conseil des Privatisations avec rang de Ministre Délégué de 1996/2000 et expert à la présidence de la république 2007/2008 ayant dirigé des audits d'intérêt national.
Lies Goumiri est docteur d'Etat ès-sciences physiques de l'Institut National Polytechnique de Grenoble (France) et diplômé de Sciences Po Paris. Il a occupé d'importants postes dans l'administration centrale, CEO dans plusieurs entreprises publiques et privées et institutions internationales. Il a été associé à plusieurs missions de l'ONUDI et enfin consultant pour divers organismes et sociétés étrangères asiatiques.


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