Deux problèmes, et pas des moindres sont souvent cités par les chefs d'entreprise comme étant de véritables entraves à l'investissement en Algérie. Il s'agit du dossier du foncier industriel et de l'accès aux crédits bancaires. Dans ce sillage, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohand Saïd Nait Abdelaziz, a réitéré l'appel de son organisation à plus de souplesse de la part des banquiers. Pour lui, c'est le " cheval de bataille du patronat ", ajoutant que des "améliorations sont en effet constatées mais beaucoup reste à faire dans ce domaine ". Naït Abdelaziz qui dirige une organisation forte de 11 000 opérateurs économiques, estime qu'il ne s'agit pas seulement de rendre publics les chiffres sur les montants des crédits. " Le plus important est de savoir quel est le quota réservé aux PME ". Le président de la CNPA résume la situation dans cette phrase : "Le problème du financement est récurrent ", a-t-il déclaré hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. L'invité de la radio n'a pas manqué de souligner que les banques n'ont plus aujourd'hui d'alibi à mettre en avant après que le président de la République ait annoncé la dépénalisation de l'acte de gestion. Attendant plus d'ouverture de la part des banques, il salue néanmoins la décision du gouvernement. Le deuxième problème soulevé par Naït Abdelaziz concerne l'accès au foncier industriel qui reste à régler, et l'une des solutions prises, par le gouvernement récemment, à laquelle " adhère la CNPA, est le gré à gré qui convient aux chefs d'entreprise". Concernant le programme de mise à niveau des entreprises, il a souligné que celle-ci "nous a coûté 10 années qui se sont soldées par un échec". Parmi les griefs retenus, Naït Abdelaziz citera le chevauchement des prérogatives entre les départements ministériels. L'Etat qui entend prendre en charge l'opération de mise à niveau est du goût de la CNPA, qui rappelle que cette décision est inscrite dans le Pacte économique et social. Le montant de la mise à niveau, a-t-il dit, est de " 5,5 milliards de dollars, qui toucheront 20 000 entreprises. Mais au préalable il faut créer les conditions adéquates pour la réussite de l'opération ". Autre condition qui nécessite une prise en charge, poursuit Nait Abdelaziz, pour que la mise à niveau donne des résultats probants, est d'améliorer l'administration qui, elle aussi, demande une mise à niveau. A propos du dialogue avec le gouvernement, il annonce qu'une rencontre est prévue à la fin du mois courant avec le Premier ministre. Enfin, Nait Abdelaziz réitère son appel aux autres organisations patronales en vue de créer une coordination avec une présidence tournante. Un appel qui n'a pas encore trouvé d'écho.