Pour analyser les causes de l'inaboutissement de tout programme économique, et quand on dit de tout programme économique, il faudrait remonter à toutes les décennies et ne pas discriminer, car le constat est toujours le même, faudrait-il chercher à démontrer que les causes sont politiques ? Chaque époque a eu ses intellectuels qui donnaient un contenu scientifique à tous les discours officiels, ne remettant pas en cause les éléments liés à la nature du système politique. Serait-il rationnel de fonder une vision économique pour le pays en mettant en hors jeu le champ politique et donc les partis politiques alors que la conception même du multipartisme est fondée sur les élections et les programmes partisans ? Soutenir la thèse selon laquelle les partis doivent sacrifier leurs propres programmes reviendrait à dénaturer l'existence même des partis politiques et finalement même la démocratie. Serait-il possible que n'existent des partis politiques qu'uniquement pour se constituer en agence de sous-traitance pour appliquer un programme qui n'est pas le leur mais dont ils disent qu'il reprend très largement leurs propre programme ? Peut-être cela serait-il validé par le soutien apporté au président, mais serait-il validé par le soutien apporté au programme de l'ancien président ? Si les programmes des deux présidents pouvaient être pratiquement semblables, cela expliquerait que ce soit les mêmes partis qui seraient chargés de les appliquer. Cela ne serait pas le cas si les deux programmes divergeaient. Si on se réfère, par exemple, à l'époque de la création du RND, les discours de ce dernier et ceux du parti de feu Nahnah ne pouvaient pas se prévaloir des mêmes orientations politiques et même économiques pour le pays. Le HMS se prévalait d'une internationale islamiste et on dit même que bien avant la création de ce parti, son leader avait contribué à envoyer ceux qui allaient être appelés plus tard les " afghans algériens ". Par rapport à la distance politique, idéologique qui les séparait, lequel aujourd'hui a fait un pas en direction de l'autre en " mettant de l'eau dans son vin " ou bien faudrait-il accréditer la thèse selon laquelle ces deux partis auraient été instruits à l'effet de se rapprocher et de mettre une sourdine sur ce qui les sépare, avec des différences qui définissent leur propre identité dans le champ politique et qui étaient appelés à se menacer en permanence.
