Il était toujours dit que l'Algérie est le pays le plus riche en textes. On fait d'ailleurs une corrélation entre l'année où il y a le plus de textes avec l'année où il y a le plus de nominations. En quelque sorte, Chacun veut laisser des textes pour marquer son passage. Plus haut, chaque pouvoir veut ses textes. Chaque président donne des instructions dans ce sens. On n'a pas cessé de créer des commissions, y compris des commissions d'enquête. Alors, des questions se posent continuellement. Il y a eu tout un séminaire sur la sécurité alimentaire organisé par la …commission défense du Sénat. Il y a eu des assises sur la politique industrielle. Commission de réforme des missions des institutions de l'Etat. Commission de réforme de la justice. Une continuité ? Une prolongation de la stabilité ? Le programme continue dans sa mise en œuvre. Il n'y aura pas de programme qui succèdera à celui-ci. Le programme demeure. Les mêmes populations de jeunes demeurent. Les mêmes problèmes pour ce qui concerne l'emploi et le logement, car il n'y a pas de miracle en la matière. La question se pose de savoir quelles leçons seront tirées de ces émeutes ? Que faudrait il en penser ? Pense-t-on que tout a été parfait ou que tout a été raté ? Dans un de ses discours, le Président lui-même avait mis l'accent sur les insuffisances, mais il est quand même à reconnaitre qu'il n'est pas simple qu'en quelque temps, soit construit un Etat de droit, soit instaurée la démocratie, soit développé le pays, soient réglées toutes les crises, mais l'important est qu'au moins apparaissent les indices que les solutions sont trouvées et que les démarches appropriées sont mises en œuvre. C'est l'espoir qu'il faudrait créer pour que les jeunes soient convaincus que leur avenir n'est pas ailleurs que chez eux, que n'augmente pas la criminalité, que les facteurs des insécurités soient traités en amont, vraiment en amont de leur survenance, que les emplois soient durables. Sans que cela ne soit assimilé à un abandon des orientations politiques et économiques, presque à un repentir, une correction de trajectoire est peut être indispensable, dans la mesure où il est apparu que les espoirs fondés sur la venue des investisseurs et des IDE sont complètement déçus, que le processus de privatisation n'a pas répondu aux attentes, que l'économie de marché s'est avérée dévoyée car celle qui est mise en place ne fonctionne que sur les dépenses publiques, étant très loin de ce qu'elle devrait être, à savoir capable de financer le développement en substitution justement à la dépense publique et à l'endettement étatique. Nous sommes également dans un contexte où la relance de notre économie n'aura pas tellement à compter sur les pays étrangers, occidentaux plus particulièrement, ces derniers connaissant une récession économique qui a suivi la crise financière internationale, leur marché n'étant pas tellement ouvert à nos produits hors hydrocarbures, alors que leur disponibilité à venir investir chez nous est vraiment amoindrie.