La France a émis, hier, près de huit milliards d'euros de dette à moyen terme à un coût inférieur à celui du mois d'avril lors de la première adjudication de titres d'une durée de deux à cinq ans depuis l'élection de François Hollande à la présidence de la République. Le Btan de référence à 5 ans a été servi au taux moyen de 1,72%, un plus bas historique lors d'une adjudication d'un benchmark 5 ans. En avril, l'Agence France Trésor, qui gère la dette de l'Etat, avait émis le même Btan au taux moyen de 1,83%. Le Btan de référence à deux ans a été adjugé au taux moyen de 0,74% contre 0,85% en avril. L'aft a émis au total 7,996 milliards d'euros, soit l'objectif maximum annoncé qui était de 8,0 milliards. La demande globale a été forte, totalisant 23,675 milliards d'euros, ce qui donne un ratio de couverture (montant demandé sur montant servi) élevé de 2,96 contre 2,58 en avril et une moyenne de 2,38 en 2011. "De très bonnes adjudications françaises. La demande a été très forte sur le deux ans et le cinq ans", résume Peter Chatwell, stratégiste taux chez Crédit agricole CIB. "Si vous devez investir en euro, la France est une proposition beaucoup plus attractive que l'Allemagne. Le ratio de couverture est énorme", estime Marc Oswald, stratégiste chez Monument Securities à Londres, ajoutant toutefois que cela ne veut pas dire que les craintes entourant la France et la zone euro ont disparu. "La question, c'est de savoir si la France va faire défaut dans les trois ou quatre prochaines années. Je réponds catégoriquement non et, sur cette base, le rendement français relativement à l'Allemagne est attractif", souligne-t-il. L'Allemagne, référence sur le marché des dettes souveraines de la zone euro, a adjugé de son côté, hier, 4,1 milliards d'euros de Bund 10 ans, pour un montant annoncé de 5,0 milliards d'euros, le ratio de couverture s'étant établi à 1,5 contre une moyenne de 1,36 depuis le début de l'année. Le Bund souffre de son succès comme valeur refuge de la zone euro. L'émission s'est faite à un taux historiquement bas de 1,47%. Sur le marché secondaire, le rendement du Bund 10 ans était tombé à 1,43% mardi, un plus bas record alors que l'aversion au risque gagne ainsi que l'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro. Des stratégistes soulignent que la demande n'est pas "fantastique" mais qu'elle est solide compte tenu du très faible rendement du Bund. Pour Michaël Leister, stratégiste à la DZ Bank à Francfort, si les écarts de rendement entre les emprunts français et allemands ont augmenté, en raison de l'impasse politique en Grèce et du regain d'inquiétudes concernant la zone euro, "dans l'ensemble les obligations françaises bénéficient aussi de l'incertitude". L'AFT a également émis, hier, 1,182 milliard d'euros d'obligations assimilable du Trésor indexées sur l'inflation française (OATi) et sur l'inflation de la zone euro (OATei) d'échéances 2022, 2023 et 2027, soit dans le haut des objectifs annoncés (1,2 milliard). La demande s'est élevée à 3,467 milliards d'euros, ce qui donne un ratio de couverture de 2,9. Les créations d'entreprises ont baissé de 9,8% en avril Les créations d'entreprises ont baissé en avril de 9,8% par rapport au mois précédent si l'on tient compte des auto-entrepreneurs, a annoncé, hier, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Hors auto-entrepreneurs, le solde des créations d'entreprises a reculé de 3,5%, en données corrigées des variations saisonnières et du nombre de jours ouvrables, précise l'Insee dans son communiqué. Au total, 46 042 entreprises ont vu le jour en avril, parmi lesquelles, en données corrigées, 20 035 entreprises "classiques". Les auto-entrepreneurs sont donc à l'origine de plus d'une création d'entreprise sur deux (26 007 en données brutes). L'Insee précise ne pas connaître suffisamment le profil saisonnier des auto-entrepreneurs, régime créé relativement récemment (en janvier 2009), pour en corriger le nombre en fonction des saisons. Le nombre cumulé de créations au cours des mois de février, mars et avril 2012 est en légère hausse par rapport à la même période de l'an dernier (+0,8%). Les secteurs qui contribuent le plus à cette hausse sont l'information et la communication ainsi que la construction. Le nombre de créations au cours des 12 mois achevés fin avril est en baisse par rapport aux 12 mois précédents (-4,0%).