La compagnie d'électricité tchèque CEZ, majoritairement détenue par l'Etat, a annoncé avant-hier avoir vu son bénéfice net 2012 reculer de 1,5% à 40,2 milliards de couronnes (1,56 milliard d'euros). Le chiffre d'affaires de CEZ (Ceske Energeticke Zavody) a augmenté l'an dernier de 2,5%, à 215,1 milliards CZK (8,39 milliards d'euros), et le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a baissé de 2,1%, à 85.5 milliards CZK (3,33 milliards d'euros). En 2011, CEZ avait réalisé un bénéfice net de 40,8 milliards CZK (1,6 milliard d'euros), chiffre en baisse de 13% comparé à 2010. Pour l'exercice 2013, la compagnie table sur une nouvelle baisse du bénéfice net, à environ 37 milliards de couronnes (1,44 milliard d'euros). Ce recul attendu du bénéfice reflète une évolution défavorable sur les marchés européens de l'énergie, a indiqué CEZ, dans un communiqué. Coté en Bourse en République tchèque et en Pologne, le groupe CEZ est présent dans une dizaine de pays d'Europe. Les résultats de 2012 reflètent entre autres l'évolution en Albanie où CEZ s'est vu retirer sa licence en janvier. Le groupe a annoncé qu'il allait prochainement lancer une procédure d'arbitrage international contre ce pays. CEZ se heurte à des problèmes aussi en Bulgarie où l'Agence de régulation de l'énergie (DAKEVR) doit prendre le 16 avril une décision sur la licence accordée au groupe tchèque, suite à d'importantes manifestations à travers le pays contre les prix élevés de l'énergie. CEZ est le fournisseur exclusif d'électricité dans l'ouest de la Bulgarie. Toutes les grandes compagnies énergétiques en Europe se heurtent à des difficultés dues à un milieu instable, à une forte baisse des prix de gros de l'électricité et à un avenir difficile à prévoir, a déclaré jeudi le directeur général de CEZ, Daniel Benes. Le groupe CEZ gère entre autres les deux centrales nucléaires tchèques, Dukovany (sud-est) et Temelin (sud-ouest). L'américain Westinghouse (groupe Toshiba) et le consortium MIR 1 200 formé par les russes Atomstroïexport et Gidropress avec le tchèque Skoda JS (contrôlé par le russe OMZ), sont en course pour la construction de deux tranches supplémentaires à Temelin, alors que le groupe français Areva continue à contester sa récente élimination de l'appel d'offres. Ce contrat est évalué à entre 8 et 12 milliards d'euros. La mise en service des deux nouveaux réacteurs de Temelin est prévue vers 2025. La part du nucléaire dans la production d'électricité en République tchèque est censée augmenter à 50-55% avec la construction de ces deux nouveaux réacteurs, ce qui devrait permettre la fermeture de plusieurs centrales au charbon vétustes.