En cette phase délicate que traverse le pays sur le plan financier et économique, le mot d'ordre au besoin est la domination économique et ses instruments, ce sont le travail et la productivité. L'outil en lui-même doit changer. Le changement, lui-même, doit être multiforme et aux racines diverses : politique et économique, bien sûr, mais aussi toutes les fois que c'est possible et nécessaire et la productivité. L'Etat en pilote responsable du développement national, les citoyens eux-mêmes, directement sur le terrain. La doctrine de la phase actuelle, c'est cela. La race d'une génération qui règle ses problèmes, entre elle, par le dialogue, la concertation, et la réflexion efficace et cadrée qui ne sont d'ailleurs que l'arme suprême d'une bien plus vaste panoplie de perspectives et d'embellie socio-politique. Celles-là mêmes visées par les grands axes de la Constitution amendée afin que naisse et se développe, au cœur de la société algérienne, le sentiment qu'il n'y a pas de défense contre une situation spécifique difficile que collective et concertée. Que naisse et se développe ce sentiment, que s'élabore donc une doctrine qui s'organise en action et en mouvement ! Les Algériens le doivent à eux-mêmes, s'ils ne veulent pas mériter plus longtemps les retards envers un monde politique et socio-économique en pleine métamorphose. Cela signifie s'atteler ensemble à l'énorme et multiple entreprise qui consiste à modifier progressivement l'actuel base économique du pays. Pour la rendre plus avantageuses à de nouvelles mutations favorables au progrès et à la prospérité de tous. La capacité de dégager un véritable sursaut et des sentiers pour résoudre les questions essentielles du moment sur le plan politique, économique et social sur lesquelles bute tout citoyen conscient et responsable contribuera à résister à l'épreuve de l' " environnement " mondial. Sous la pression de cet environnement, il est indispensable d'inculquer à l'économie nationale une orientation séduisante qui corresponde aux réalités et aux exigences du moment. Progressivement, un concept plus réaliste, est à rechercher et à propager à tous les secteurs et tous les domaines de la vie nationale. Une évolution qui permette le développement de nouvelles idées et outils novateurs. Aujourd'hui pour éviter les foudres du FMI et de l'endettement extérieurs, il faut faire plus, beaucoup plus. Les conditions s'y prêtent d'ailleurs amplement que par le passé. A l'image du monde qui ne reconnaît plus toujours ses petits, l'Algérie a profondément changé. La prise de conscience des véritables enjeux et défis du XXIe siècle s'affirme au jour le jour. La prétention des uns de détenir la vérité, partant du postulat que celui-ci est " nationaliste ", a cédé le pas au pragmatisme, à la tolérance, à un souci de revenir à la devise selon laquelle était placé l'avènement de la Réconciliation nationale : " Ce qui unit est plus fort que ce qui divise ". Et dans le même temps, le programme politique en vigueur manifeste fortement son existence, son importance et sa force potentielle. Les utopistes et les réalistes. Non par la victoire d'une idéologie sur une autre ; mais la recherche commune d'une société algérienne empreinte de tolérance. Une société dans laquelle le recours à l'authenticité tiendrait compte et s'appuierait sur le progrès technologique et scientifique, dans laquelle l'effort commun serait primordial dans les domaines politique, économiques, sociaux et culturels deviendrait réaliste et dans laquelle aussi la liberté d'expression favoriserait enfin la création intellectuelle.Vision trop optimiste ? Peut-être. Mais réaliste aussi, car, comme l'ont prouvé ces années précédentes, l'évolution de l'Algérie dépend beaucoup plus de sa stabilité politique. Au sein de la société algérienne existe aujourd'hui des forces réelles qui poussent au progrès et à la démocratie. Des forces qui décupleront avec la nouvelle Constitution amendée.