Les Bourses européennes ont globalement progressé mardi, l'optimisme généré par les élections américaines étant renforcé par la bonne surprise d'une forte progression des ventes au détail aux Etats-Unis en octobre. "Ceux qui parient sur une hausse des marchés ne semblent pas prêts à abandonner le combat", a commenté Patrick O'Hare de Briefing dans une note. Le bond de 0,8% des ventes de détail en octobre aux Etats-Unis (contre 0,6% attendu) a témoigné du dynamisme de la consommation des ménages, principal moteur de l'économie américaine, qui a aussi permis au spécialiste du bricolage Home Depot de relever ses prévisions de ventes après un bond trimestre. "La dynamique de consommation aux Etats-Unis demeure très solide", ont commenté les économistes d'Unicredit. "La situation boursière reste favorable à court terme, malgré des convictions partagées selon les secteurs d'activité", a pour sa part observé Thierry Claudé, de Barclays Bourse. En novembre, l'activité manufacturière dans la région de New York a rebondi plus que prévu, et en Allemagne, le baromètre ZEW des investisseurs s'est nettement amélioré. Au Royaume-Uni, l'inflation d'octobre (0,9% sur un an, contre 1,1% attendu) a "dopé les actions des multinationales", selon Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. L'Eurostoxx 50 a progressé de 0,33% A Paris, l'indice CAC 40 a gagné 0,62% à 4.536,53 points. Total a grimpé (+3,21% à 43,52 euros), grâce au rebond des cours du brut. Le pétrolier va par ailleurs équiper, d'ici cinq ans, quelque 5.000 de ses stations-service de panneaux photovoltaïques. Vallourec a gagné 2,28% à 4,94 euros après avoir finalisé la montée à 70% du capital du chinois Anhui Tianda Oil Pipe Company. Les banques ont terminé en ordre dispersé. Société Générale a fini stable (+0,02% à 40,48 euros)après une information du quotidien Les Echos selon laquelle Bercy veut revenir sur la ristourne fiscale de 2,2 milliards d'euros accordée après l'affaire Kerviel. Crédit Agricole a progressé de 0,32% à 10,89 euros, BNP Paribas lâchant en revanche 0,31% à 55,49 euros. A Londres, l'indice FTSE-100 a pris 0,59% à 6.792,74 points. EasyJet (+5,33% à 1.087 pence) a été jugée solide face aux multiples turbulences du secteur aérien, malgré une baisse de son bénéfice avant impôt. La société immobilière Land Securities a grimpé de 1,73% à 1.002 pence, grâce une hausse de son dividende, même si son premier semestre s'est soldé par une perte. British American Tobacco (BAT) a gagné 0,46% à 4.300,50 pence, peu affecté par des informations de presse indiquant que l'américain Reynolds a refusé son offre de rachat à 47 milliards de dollars. Vodafone (-1,08% à 202,40 pence) a doublé sa perte nette au premier semestre en raison de lourdes dépréciations d'actifs en Inde. Le géant minier Anglo American (-6,68% à 1.096,50 pence) a subi des prises de bénéfices après les fortes hausses des derniers jours favorisées par l'espoir de grands travaux aux Etats-Unis. A Francfort, l'indice Dax a engrangé 0,39% à 10.738.00 points. L'énergéticien RWE a rebondi (+2,60% à 12,22 euros), l'agence Standard and Poor's ayant relevé lundi soir sa notation, de négative à stable. Par contagion, son concurrent EON a pris 2,18% à 6,39 euros. Merck KGaA a en revanche lâché 2,0% à 93,04 euros, terminant bon dernier, malgré un troisième trimestre meilleur qu'escompté et le relèvement de prévisions 2016 de bénéfice brut d'exploitation (Ebitda hors exceptionnels) désormais attendu entre 4,45 et 4,6 milliards d'euros, contre 4,25 à 4,4 milliards d'euros jusqu'ici. A Amsterdam, l'indice AEX a fini en hausse de 0,85% à 450,54 points. Le groupe de forage pétrolier et gazier SBM a grimpé de 3,77% à 13,50 euros et le fournisseur de cuves pour l'industrie chimique et pétrolière Vopak a de 3,35% à 43,32 euros. A la baisse, la holding Altice a perdu 1,23% à 16,10 euros. A Bruxelles, l'indice BEL 20 a au contraire cédé 0,25% à 3 486.33 points. Le bancassurreur KBC a subi la plus forte baisse: -2,54% à 56,90 euros. Parmi les douze valeurs dans le vert, le groupe de grande distribution Colruyt a progressé de 1,62% à 47,27 euros. A Madrid, l'indice Ibex-35 a pris 0,33% à 8.687,10 points, confirmant un retour au calme après les baisses ayant suivi l'élection de Trump aux Etats-Unis. Le géant pétrolier Repsol a grimpé de 1,98%, à 12,36 euros, grâce au bond des cours du pétrole. A Milan, l'indice FTSE Mib a terminé à l'équilibre (- 0,02%) à 16.683 points. Dans le haut du tableau, le spécialiste des forages pétroliers Saipem a gagné 4,44% à 0,4043 euro, devant le groupe de spiritueux Campari (+2,27% à 8,795 euros) et le géant pétrolier Eni (+1,96% à 12,5 euros). A Lisbonne, l'indice PSI a monté de 0,76% à 4.404,16 points, dopé par les valeurs énergétiques. Galp Energia (pétrole et gaz) a grimpé de 4,61% à 12,03 euros, Energias de Portugal de 1,82% à 2,68 euros et sa filiale pour les énergies renouvelables EDP Renovaveis de 0,10% à 5,91 euros. Autres gagnants, la banque BCP (+1,23% à 1,26 euro) et le distributeur Jeronimo Martins (+1,68% à 14,79 euros). A l'inverse, la holding Pharol, issue de la scission de Portugal Telecom, a chuté de 11,48% à 0,18 euro. Nouveau record à Wall Street Wall Street a terminé en hausse mardi, profitant de bons indicateurs américains et de l'espoir d'un plan de relance budgétaire après l'élection de Donald Trump: le Dow Jones a progressé, pour la 7e séance consécutive, de 0,29% et le Nasdaq de 1,10%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 54,37 points à 18.923,06 points, son plus haut niveau jamais atteint en clôture et le Nasdaq, à dominante technologique, a engrangé 57,23 points à 5.275,62 points. L'indice élargi S&P 500 a gagné 16,19 points, ou 0,75%, à 2.180,39 points. "Tout cela est dû aux bonnes nouvelles économiques du jour et bien sûr à la poursuite de la hausse liée à Donald Trump", a expliqué Peter Cardillo économiste en chef de First Standard Financial. Principal chiffre publié mardi, les ventes de détail ont accéléré de 0,8% en octobre, de bon augure puisque la consommation est le principal pilier de l'économie américaine. "La solidité du mois d'octobre montre que les consommateurs ont ignoré l'incertitude politique élevée liée à l'élection présidentielle et les prix à la pompe en hausse", a estimé Chris G. Christopher de IHS Global Insight dans une note, anticipant également un bon mois de novembre avec l'aide des promotions de fin d'année. Les prix à l'importation ont également augmenté, comme l'activité manufacturière dans la région de New York, considérée comme un baromètre du reste du pays, qui est revenue en territoire positif en novembre selon l'indice Empire State publié par l'antenne régionale de la Réserve fédérale (Fed). Cette salve d'indicateurs américains, meilleurs que ne les attendaient les analystes, a permis au mouvement de hausse lié à l'élection du candidat républicain de perdurer. Le secteur pétrolier en hausse Contrairement aux séances précédentes, le Nasdaq a plus profité de la perspective de relance budgétaire et de réglementations allégées promises par Donald Trump que le Dow Jones, qui avait certes déjà beaucoup monté. Ainsi, les titres phares du secteur ont fortement rebondi comme Amazon (+3,36% à 743,24 dollars), Facebook (+1,84% à 117,20 dollars), Apple (+1,32% à 107,11 dollars) et, la maison mère de Google, Alphabet (+2,91% à 775,16 dollars). Parmi les autres valeurs, les entreprises pétrolières comme Chevron (+2,22% à 108,96 dollars) et ExxonMobil (+1,81% à 86,82 dollars) ont quant à elles particulièrement profité d'un bond des cours du pétrole, le baril de WTI prenant 2,49 dollars à New York. Le géant chinois du commerce en ligne JD.com, coté à New York a bondi de 11,39% à 26,41 dollars après avoir fait état d'une hausse de son chiffre d'affaire de 38% au dernier trimestre. Le spécialiste du bricolage et de l'aménagement de la maison Home Depot a relevé sa prévision de bénéfice annuel, grâce des provisions fiscales moins élevées qu'anticipé, mais a laissé ses objectifs de ventes inchangés et a reculé de 2,56% à 124,40 dollars. Après l'annonce de l'entrée à leur capital de Berkshire Hathaway, la holding du milliardaire Warren Buffett, les compagnies aériennes ont progressé. American Airlines a pris 3,23% à 44,80 dollars et Delta Air Lines 0,38% à 47,65 dollars. United Airlines, qui a de plus annoncé n'accepter plus qu'un bagage sur ses vols à bas coûts et le report de commandes de nouveaux appareils, a gagné 4,96% à 66,06 dollars. Southwest Airlines a monté de 1,98% à 45,25 dollars, la chaine d'informations financières CNBC ayant indiqué que le milliardaire avait également investi dans son capital. Après avoir beaucoup baissé dans la foulée de l'élection, le marché obligataire se reprenait un peu. Vers 21H40 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,228% contre 2,251% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,966% contre 3,003% précédemment.