La Suisse, à l'instar de l'Allemagne, a décidé depuis la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, de sortir progressivement du nucléaire, mais d'autres Etats font toujours confiance à l'atome et certains veulent même s'y mettre. Lors d'une votation dimanche, les Suisses ont rejeté un calendrier accéléré, défendu par les Verts et les partis de gauche, prévoyant la fermeture de 3 de ses 5 réacteurs dès l'an prochain. Les autorités helvétiques n'ont pas fourni de date précise pour un abandon du nucléaire, s'engageant simplement à fermer les réacteurs au fur et à mesure qu'ils approchent de leur fin de vie. Elles proposent une nouvelle politique énergétique, axée notamment sur les énergies hydrauliques et des nouvelles énergies renouvelables. Revue de la situation des autres pays. Ceux qui n'en veulent pas - L'Allemagne, où huit réacteurs sont encore en activité, va arrêter d'ici 2022 toutes ses centrales nucléaires. Au lendemain de la catastrophe, la chancelière Angela Merkel avait décidé d'arrêter immédiatement ses huit plus vieux réacteurs nucléaires et ensuite de condamner les neuf autres d'ici la fin 2022, devenant la première grande puissance industrielle à renoncer à l'énergie nucléaire après Fukushima. L'Allemagne veut couvrir 80% de ses besoins en électricité avec les renouvelables à l'horizon 2050, contre environ un tiers à l'heure actuelle. - L'Italie a décidé après Fukushima de ne pas relancer le nucléaire, abandonné en 1987 après la catastrophe de Tchernobyl. En 2008, le gouvernement avait décidé de revenir sur cet abandon, mais en juin 2011, une écrasante majorité d'Italiens s'est prononcée par referendum contre ce retour à l'énergie nucléaire. - La Belgique a confirmé une loi adoptée en 2003 qui prévoyait une sortie progressive du nucléaire. Il a été décidé qu'elle s'étalerait entre 2016 et 2025. Ceux qui veulent continuer Le Japon qui avait fermé toutes ses centrales après Fukushima, vise 20 à 22% de l'électricité d'origine nucléaire. Depuis l'accident et le durcissement des normes, le pays ne parvient pas à remettre en service ses réacteurs dans les proportions souhaitées par le gouvernement. Sur un parc de 42 unités (contre 54 avant mars 2011), seuls deux réacteurs sont opérationnels. D'autres pays ont confirmé leur volonté d'avoir recours à l'énergie nucléaire, pour garantir leur approvisionnement énergétique sans dépendre d'énergies fossiles importées, ou parce qu'ils y voient un moyen incontournable de réduire leurs émissions de CO2. Cela inclut la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine, l'Inde et les Etats-Unis. Certains de ces pays sont même engagés dans des programmes très importants de construction de nouvelles centrales. C'est le cas de la Chine, mais aussi du Royaume-Uni qui veut renouveler l'ensemble de son parc nucléaire. L'Afrique du Sud, qui abrite la seule centrale nucléaire d'Afrique, compte construire six à huit réacteurs qui viendront s'ajouter aux deux de la centrale de Koeberg. Mais la relance de son programme est sans cesse retardée. L'Iran qui possède un réacteur nucléaire sur le site de Bouchehr (en service depuis 2011), prévoit d'en construire une vingtaine d'autres. Les travaux de deux nouveaux réacteurs ont débuté en septembre 2016, en collaboration avec la Russie. Le programme nucléaire iranien, qui a longtemps inquiété la communauté internationale, est strictement encadré suite à l'accord historique de 2015. La Suède a décidé en juin 2016 le maintien du nucléaire et le remplacement des réacteurs en fin de vie, reniant ainsi ses engagements en faveur d'une sortie progressive de l'atome, décidée en 2014. Ceux qui veulent s'y mettre Toute une série de pays veulent actuellement se doter de l'énergie nucléaire, notamment des Etats du Golfe qui produisent actuellement leur électricité à partir de pétrole ou de gaz et cherchent à préserver leurs ressources en hydrocarbures. Cela comprend, à des stades plus ou moins avancés, des pays comme la Pologne, la Turquie, la Jordanie, l'Egypte, les Emirats Arabes Unis ou encore l'Arabie saoudite.