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Sommet Europe Afrique : L'esclavage en Libye thème majeur de l'événement
Publié dans Le Maghreb le 03 - 12 - 2017

Le 5e sommet Europe-Afrique a débouché mercredi soir sur une série de mesures d'urgence pour mettre un terme à l'esclavage de migrants en Libye, devenu un des thèmes centraux des débats.
Evacuation d'urgence des Africains désirant quitter la Libye, "task force" policière et de renseignement, commission d'enquête mais aussi une communication pour dissuader les jeunes de tenter l'exode sont prévus, a annoncé le président français Emmanuel Macron à l'issue d'une réunion d'urgence de neuf pays sur le sujet. Après le scandale international né de la diffusion d'images de marché aux esclaves en Libye, l'immigration s'est imposée comme le thème majeur du sommet qui réunissait environ 80 chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que 5.000 délégués à Abidjan mercredi et jeudi. Les dirigeants se sont mis d'accord pour mener des "opérations d'évacuation d'urgence dans les prochains jours ou semaines", a dit M. Macron. "Il a été décidé de mettre en place une coopération renforcée sur le plan sécurité et intelligence pour démanteler les réseaux de trafiquants (...) une coopération étroite sera mise en place avec une task force opérationnelle associant les services de police et d'intelligence(...) pour démanteler les réseaux et leur financement", a-t-il précisé rappelant que les "trafiquants d'être humains" étaient "profondément liés" aux trafiquants d'armes, de drogue et aux mouvements terroristes qui opèrent dans toute la bande sahélo-sahelienne". Une commission d'enquête de l'Union africaine va être mise en place sur le sujet, a révélé M. Macron, soulignant qu'une "communication volontariste à destination de la jeunesse" était nécessaire pour "décourager ceux qui ont cédé aux sirènes des passeurs".
Il a aussi estimé "qu'in fine, il est indispensable de reconstituer un Etat pérenne" en Libye.
Auparavant, lors de l'ouverture du sommet, le président ivoirien Alassane Ouattara avait appelé les jeunes "à ne pas (se) lancer à l'aventure au péril de (leurs) vies".
60% de la population africaine a moins de 25 ans, et des centaines de milliers de jeunes désespérés par le chômage, la pauvreté et l'absence de perspectives dans leurs pays - en dépit de taux de croissance enviables pour certains d'entre eux - tentent d'émigrer vers l'Europe chaque année.
"Ce sommet doit être le point de départ d'une action résolue contre cette tragédie" de l'immigration et de ses conséquences, a lancé le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki.

Que des promesses
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a relevé que la "croissance économique impressionnante" en Afrique durant la dernière décennie était "insuffisamment inclusive", autrement dit que les inégalités de revenus restent trop importantes, ce qui pousse les jeunes à continuer d'émigrer. Mardi, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, avait déclaré vouloir proposer un "plan Marshall" pour le développement de l'Afrique, notamment pour investir massivement dans ses infrastructures.
"Cela fait des années que nous dénonçons comment les migrants en Libye sont victimes de détention arbitraire, de torture, de viol, d'exploitation", a rappelé Amnesty International appelant les dirigeants africains à "se réveiller". "Ce ne sont pas des promesses vides qui créeront les 22 millions de nouveaux emplois annuels dont l'Afrique a besoin", a fustigé la directrice Afrique de l'ONG ONE (fondée par le chanteur Bono), Rudo Kwaramba-Kayombo. "Les dirigeants de l'UA et de l'UE doivent investir dans le développement à long terme et comprendre qu'en donnant la priorité à l'éducation, l'emploi et l'émancipation des jeunes". La question de la sécurité a aussi être abordée, au moment où l'Afrique de l'Ouest en particulier connaît une montée en puissance de groupes jihadistes, en partie liée à la désespérance de la jeunesse africaine.
L'UE affiche son soutien au G5 Sahel, (Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad) qui s'efforce de mettre en place une force antijihadiste dans cette région, mais le financement de cette force est encore largement insuffisant. Seule la moitié de son budget a été réuni, bien qu'il ait été divisé par deux, à 240 millions d'euros. "Le G5 Sahel a besoin d'une force africaine capable d'imposer la paix, dotée d'un mandat à la hauteur des menaces et d'un financement pérenne", a plaidé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Gutteres.

Le casse-tête du rapatriement des migrants
"Rapatrier tous les migrants de Libye": l'objectif fixé au sommet Europe-Afrique est des plus complexes dans un pays en proie à l'anarchie, face à des réseaux organisés de trafiquants d'être humains et alors que les migrants sont difficiles à recenser.
Quelque 3.800 personnes vont être rapatriées d'urgence dans les prochains jours, a annoncé Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), soulignant qu'il s'agissait là des seuls migrants se trouvant dans un camp près de Tripoli, la zone la plus facile d'accès, alors que la Libye est ravagée par des guerres intestines, et infestée de groupes armés aux buts politiques, religieux ou simplement crapuleux.
Ces 3.800 sont un grain de sable par rapport à l'immensité de la tâche dans le désert libyen.
Moussa Faki estime que le nombre des migrants va "entre 400.000 et 700.000": une fourchette allant du simple au double qui en dit long sur le flou qui entoure la mission que se sont donnés les dirigeants africains et européens à Abidjan. "Le gouvernement libyen nous a dit qu'il y a 42 camps. Certainement, il y en a plus que cela", a précisé M. Faki, qu ne se fait pas d'illusion.
Selon les dernières statistiques de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 15.000 migrants croupissent dans des centres de rétention officieusement contrôlés par le gouvernement d'union nationale libyen (GNA). La plupart de ces centres sont en effet contrôlés par des milices loyales au GNA.
Des milliers de migrants sont emprisonnés dans des centres en dehors de tout contrôle, que ce soit des autorités libyennes ou des organisations internationales. Certains de ces lieux de détention "illégaux" sont tenus par des milices qui enlèvent les migrants dans les villes et les torturent avant de téléphoner aux familles sommées de payer des rançons. Ce trafic est devenu un commerce lucratif pour plusieurs milices qui ont mis en place un réseau bien organisé avec des ramifications dans des pays africains pour le transfert des fonds. C'est aussi dans ces centres qu'on "vend" les migrants.
Mais il faut d'abord commencer par rapatrier ceux qui sont dans les camps facile d'accès, souligne-t-on à l'UA.

13.600 rapatriés
"Vider les camps est une avancée positive (...) je crois que cela aura aussi un impact sur l'esclavage", estime William Lacy Swing, le directeur de l'OIM. Il souligne que 13.600 migrants en difficulté ont déjà été rapatriés cette année. Son directeur Europe Eugenio Ambrosi estime que le rapatriement des 15.000 migrants internés dans des camps du GNA pourrait se faire en "six semaines à deux mois". On pourrait faire appel à des avions affrétés par le Maroc, a-t-on appris auprès de l'Union africaine. M. Ambrosi pose toutefois une condition: que "les pays d'où ils viennent fournissent les documents nécessaires". C'est justement un des casse-tête du dossier. Une grande partie de migrants n'ont pas de papiers, soit parce que leurs pays ont des administrations faibles, soit parce qu'ils ne veulent pas rentrer chez eux. Concrètement, il faut que les pays concernés envoient des émissaires qui identifient leurs ressortissants, leurs fournissent des papiers avant qu'on puisse les rapatrier. "On ne peut que rapatrier les volontaires", rappelle M. Swing. Recenser les ressortissants, "c'est un travail de fourmis. Il faut rencontrer chaque migrant là-bas. Notre ambassadeur a dû faire un travail gigantesque dans des conditions difficiles", expliquait Issiaka Konaté, directeur des Ivoiriens de l'étranger, lors du rapatriement de 600 Ivoiriens au début du mois. Et encore la Côte d'Ivoire, le Sénégal ou d'autres ont-il une attitude volontaire, mais des sources auprès des ONG soulignent sous couvert de l'anonymat que certains pays ne voient pas forcément d'un bon oeil le retour des migrants ayant échoué, ceux-ci n'ayant pas de travail et les conditions pour les accueillir n'étant pas réunies... Il est donc impératif d'aider ces Etats pour les retours, souligne une source auprès de l'Union africaine.


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