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Tournée africaine de Sergueï Lavrov: Ce n'est qu'un début
Publié dans Le Maghreb le 08 - 03 - 2018

Alors que la Russie réaffirme et développe ses positions en Afrique, l'heure est au renforcement des liens avec les partenaires historiques de Moscou sur ce continent. Décryptage des réalités politico-historiques et des perspectives dans les relations russo-africaines.
Des paroles aux actes: voilà comment se traduit la relation entre la Russie et les pays du continent africain. Alors que l'Afrique redevient une priorité de la politique extérieure russe, Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, a commencé sa tournée africaine, lors de laquelle il visitera cinq pays: l'Angola, la Namibie, le Mozambique, le Zimbabwe et l'Ethiopie.
Un choix qui ne doit rien au hasard, histoire oblige: ces cinq pays ont tous ont été des alliés de l'URSS en Afrique durant la Guerre froide.
Ainsi, le parti au pouvoir en Angola, le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), a-t-il été activement soutenu en son temps par Cuba et l'URSS. Grâce à ce soutien, ce pays lusophone a non seulement pu se libérer du colonisateur portugais, mais aussi vaincre l'interventionnisme sud-africain du régime d'apartheid allié à la CIA, qui soutenait à l'époque l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) de Jonas Savimbi, un mouvement qui luttait contre cet allié de l'Union soviétique en Afrique. Au prix d'innombrables victimes et de longues années de guerre, le MPLA a eu le dessus sur l'UNITA. Aujourd'hui, l'Angola est un pays pleinement souverain, dont les citoyens n'immigrent pas ou peu, et qui se permet même d'accueillir un grand nombre de migrants occidentaux, dont pas moins de 200 000 Portugais qualifiés, venus chercher une vie meilleure. Cela sans oublier d'importants investissements angolais dans l'économie de Lisbonne: quelle meilleure revanche sur l'ancienne métropole coloniale ?
Il en est de même pour la Namibie, où le parti au pouvoir, l'Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (SWAPO), était, comme le MPLA angolais et le Congrès national africain (ANC) sud-africain, soutenu par Moscou et La Havane. Et après des années d'occupation par l'armée sud-africaine, le pays accéda à l'indépendance en 1990. Depuis, son gouvernement n'a cessé de rappeler le rôle de la Russie et de Cuba dans l'obtention de sa liberté. Par ailleurs, la Namibie est aussi un pays dont les citoyens n'immigrent pas ou peu, surtout en comparaison avec les pays sous "tutelle" occidentale, pourtant "disposant" eux aussi d'importantes ressources naturelles.
Le Mozambique était à l'époque lui aussi un partenaire privilégié de l'URSS. D'ailleurs, le drapeau et les armoiries du pays sont là pour le rappeler:
En ce qui concerne la symbolique, côté russe, une des rues de Moscou proche de l'Université russe de l'Amitié des Peuples (RUDN) -au passage, l'une des plus internationales au monde- porte le nom de Samora Machel, le père de l'indépendance mozambicaine.
Au Zimbabwe, plusieurs membres du parti au pouvoir, à savoir l'Union nationale africaine du Zimbabwe -Front patriotique (ZANU-PF), sont historiquement liés pour certains à Pékin, pour d'autres à Moscou, et ce depuis la lutte pour l'indépendance.
Enfin et en ce qui concerne l'Ethiopie, au-delà d'avoir été l'un des principaux alliés africains de l'URSS au temps de la Guerre froide, ce pays partage des relations historiques et spirituelles avec la Russie, et ce depuis l'époque des Tsars.
Cela s'est notamment traduit par le soutien accordé par l'Empire russe à l'Ethiopie durant la Première Guerre italo-éthiopienne (1895-1896), qui a permis à cette dernière de rester le seul pays africain à n'avoir jamais été colonisé.
Autre point important, Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, accueille le siège de l'Union africaine (UA), avec laquelle la Russie souhaite développer ses relations. Ainsi, Sergueï Lavrov a-t-il programmé plusieurs rencontres avec de hauts diplomates de l'UA durant sa tournée.
Mais les liens entre la Russie et ces cinq pays ne sont pas uniquement historiques et politiques. De nombreuses entreprises russes opèrent sur place, notamment dans le secteur minier en Angola, en Namibie et au Zimbabwe.
Des projets dans les domaines de l'énergie sont tout à fait possibles au Mozambique. Par ailleurs, le Zimbabwe et l'Ethiopie présentent un intérêt particulier pour les entreprises russes spécialisées dans la production et l'exportation d'engrais, à un moment où la Russie renforce ses partenariats directs avec ses clients sur place, au détriment des intermédiaires, bien souvent ni Russes ni Africains. L'Angola, lui, fait partie des principaux partenaires africains de la Russie dans le domaine de la Défense. Une interaction appelée à croître avec les quatre autres pays cités. Ainsi, la Banque russe pour le commerce extérieur (VTB), deuxième banque de Russie, dispose-t-elle d'un bureau de représentation à Luanda. Tout est donc là pour faciliter les échanges entre la Russie et ces pays.
L'un des grands atouts dont dispose indéniablement la Russie pour la suite de cette collaboration est qu'une large partie des élites politico-économiques de ces pays sont prorusses, notamment pour les raisons mentionnées plus haut.
S'ajoute à cela la poursuite de la formation dans les universités russes d'un grand nombre d'étudiants africains issus de ces pays, une jeunesse appelée à prendre le flambeau des relations russo-africaines.
Le choix des pays de cette tournée de Lavrov en Afrique est donc tout à fait pertinent, mais la Russie ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et interagira activement avec tout pays du continent qui le souhaitera. C'est probablement le message principal de Moscou à destination de l'Afrique: l'alternative russe est bien lancée et ne compte pas reculer.


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