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Après 27 ans de querelle : Athènes et Skopje s'accordent sur le nom de
Publié dans Le Maghreb le 14 - 06 - 2018

L'accord conclu mardi entre Athènes et Skopje pour régler leur querelle sur le nom de l'ex-République yougoslave de Macédoine prévoit qu'elle soit rebaptisée "République de Macédoine du Nord", a annoncé le Premier ministre grec, Alexis Tsipras. "Nos voisins sont convenus de rebaptiser leur pays +République de Severna Makedonija+, c'est à dire en grec +République de Macédoine du Nord+", a précisé M. Tsipras dans une adresse télévisée. Ce nouveau nom "opère une claire distinction entre la Macédoine grecque", du nom d'une province septentrionale du pays "et celle de nos voisins du nord", s'est félicité le chef du gouvernement, y voyant un coup d'arrêt définitif à tout "irrédentisme" de Skopje. Il s'agit "d'une grande victoire diplomatique et d'une grande occasion historique" pour la région, "ouvrant une fenêtre d'amitié, de coopération et de co-développement" s'est-il prévalu, dans un message adressé manifestement avant tout à son opinion publique, où les oppositions à un accord restent exacerbées. M. Tsipras a précisé que cet accord devra déboucher sur une révision effective de la Constitution du pays voisin actant les changements convenus pour que la Grèce lève in fine ses réserves à l'entrée de l'Etat voisin dans l'UE et l'Otan. Dans un premier temps, l'accord "devra être ratifié par le Parlement" macédonien pour que la Grèce "soutienne l'ouverture de négociations d'adhésion de la Macédoine du Nord avec l'UE lors du prochain sommet européen" de fin juin et "l'envoi par le sommet de l'Otan", mi-juillet "d'une invitation à l'entrée dans l'Alliance", a-t-il détaillé. Si le gouvernement macédonien échoue à opérer cette révision constitutionnelle, qui suppose une majorité qualifiée dont il ne dispose pas dans l'immédiat, "l'invitation de l'Otan est annulée et les négociations avec l'UE ne bougent pas", a-t-il insisté. Les voisins du nord seront désignés sur leurs documents de voyage comme "Macédoniens-citoyens de Macédoine du Nord", a-t-il précisé. La Grèce, s'est-il prévalu, a aussi obtenu que ses voisins "renoncent à revendiquer toute relation avec la culture grecque antique de Macédoine", incarnée par Alexandre le Grand, sur l'héritage duquel les Grecs revendiquent l'exclusivité. L'accord stipule notamment que la langue du pays voisin, si elle continuera à porter le nom de macédonien, "appartient à la famille des langues slaves du sud", a ajouté M. Tsipras. Le rival conservateur de M. Tsipras, Kyriakos Mitsotakis, a pour sa part dénoncé un "mauvais accord", déniant au Premier ministre la "légitimité d'engager le pays". "L'acceptation de la langue et de la nationalité macédonienne constituent un recul national non acceptable", a-t-il ajouté. L'allié gouvernemental souverainiste de M. Tsipras, le ministre de la Défense Panos Kammenos, avait aussi réaffirmé dans la matinée son opposition à un compromis, sans toutefois menacer directement le Premier ministre, qui a le soutien d'une partie de l'opposition de centre-gauche.

Un accord Après 27 ans
Athènes et Skopje sont arrivés mardi à un accord sur le nom de la Macédoine, a annoncé le Premier ministre grec, après 27 ans de querelle, un règlement susceptible de débloquer l'ancrage de ce petit Etat ex-yougoslave à l'UE et à l'Otan. Engagés dans un marathon de pourparlers pour sceller un accord, Alexis Tsipras et son homologue macédonien Zoran Zaev ont eu dans l'après-midi un nouvel échange téléphonique, après une première conversation la veille. M. Tsipras est ensuite allé rendre compte du résultat de ces conversations au président grec, Procope Pavlopoulos. "Nous avons un accord, un bon accord qui couvre toutes les conditions posées par la Grèce" a annoncé M. Tsipras. Le petit Etat voisin portera un nom composé avec une référence géographique et qui s'appliquera "Erga Omnes", c'est-à-dire à tous les usages, a-t-il ajouté. "Cela signifie, a poursuivi M. Tsipras, qu'ils prennent l'engagement de réviser leur Constitution".

Alexandre le Grand
Les pourparlers bilatéraux avaient été relancés il y a quelques mois après l'arrivée au pouvoir du social-démocrate Zoran Zaev, qui a succédé au nationaliste Nikola Gruevski. L'enjeu d'un règlement pour la Macédoine est de décrocher un feu vert au sommet européen de fin juin pour entamer des négociations d'adhésion avec l'UE et d'obtenir une invitation à rallier l'Otan au sommet de l'Alliance des 11 et 12 juillet. En échange de la possibilité pour son voisin de conserver le mot de Macédoine dans son nouveau nom, assorti d'une précision géographique, Athènes a exigé que Skopje révise sa Constitution pour garantir que ce nom soit utilisé tant à l'international qu'au plan intérieur. Vu d'Athènes, un tel accord devrait sonner le glas de toute revendication de la part de l'Etat voisin de l'héritage du conquérant macédonien Alexandre le Grand, dont la Grèce se prévaut de l'exclusivité. Il doit surtout consacrer l'absence de toute visée territoriale de sa part sur la province grecque frontalière de Macédoine.

Broncas nationalistes
Mais de chaque côté de la frontière, ce compromis est combattu par les franges nationalistes.
Au point que selon Nicholas Tzifakis, qui enseigne les relations internationales à l'Université du Péloponnèse, c'est "le débat interne" plus "que les pourparlers bilatéraux" qui sera déterminant en fin de compte. Pour entrer en vigueur, l'accord doit en effet encore passer le cap d'un référendum annoncé pour l'automne par M. Zaev. Proche de la droite nationaliste, le président macédonien, Gjorge Ivanov avait ainsi considéré mardi en milieu de journée qu'il était "irresponsable que la question du nom (...) soit débattue au téléphone entre les Premiers ministres" et réaffirmé "le besoin d'un consensus national plus large". L'allié gouvernemental de M. Tsipras, le souverainiste ministre de la Défense Panos Kammenos, a quant à lui réitéré dans une conférence de presse son opposition à tout partage du nom de Macédoine, sans que cela ne menace l'accord, grâce au soutien de l'opposition de centre gauche. C'est sur cette position jusqu'au-boutiste que la Grèce avait déclenché la bataille, à l'indépendance en 1991 de l'Ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM), obtenant qu'elle ne soit finalement admise que sous cette appellation provisoire à l'ONU en 1993. Entretemps, 140 pays dont les Etats-Unis et la Russie l'ont reconnue sous le nom de Macédoine et, à l'époque des gouvernements conservateurs de la Nouvelle-Démocratie (2004-2009), la Grèce s'était ainsi décidée à acter la nécessité d'un compromis.


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