Les Bourses européennes ont fini vendredi en hausse, dans un marché soutenu par l'espoir, jusqu'en début de soirée, d'une éclaircie dans les tensions commerciales sino-américaines. "Le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine se poursuit mais en l'absence de nouvelle guerre des mots les investisseurs sont repassés à l'achat sur le marché", a relevé David Madden, analyste chez CMC Markets. Au cours de la semaine écoulée, Washington et Pékin se sont dits prêts à reprendre le dialogue pour éviter une escalade dans leur guerre commerciale, qui commence à faire souffrir les entreprises américaines implantées en Chine. "Ces annonces, associées aux propos toujours rassurants du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, sur la croissance ont maintenu l'élan engendré par les propos de Michel Barnier sur le Brexit", a détaillé Alexandre Baradez, un analyste d'IG France. Mais à Wall Street les indices ont soudainement reculé vendredi en cours de séance après la parution d'informations affirmant que le président américain Donald Trump avait demandé la mise en œuvre d'une nouvelle salve de tarifs douaniers sur des produits chinois. Vers 16H25 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 0,18% à 26.099,92 points et le Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 0,29% à 7.990,57 points.
L'Eurostoxx 50 en hausse de 0,33% A Paris, l'indice CAC 40 a gagné 0,46%, avançant de 24,45 points à 5.352,57 points dans un volume d'échanges moyen de 3 milliards d'euros. Les titres technologiques ont été bien orientés. STMicroelectronics a gagné 2,02% à 15,91 euros et Soitec 4,29% à 64,45 euros. Valeo a pris 4,62% à 37,35 euros, Renault 2,86% à 73,73 euros et Peugeot 0,17% à 23,79 euros. ArcelorMittal a gagné 1,56% à 25,12 euros. JCDecaux s'est adjugé 0,81% à 29,80 euros. A Londres, la Bourse a terminé en hausse de 0,31%, l'indice FTSE-100 prenant 22,47 points à 7.304,04 points. Le secteur minier a profité de l'apaisement commercial. Anglo American a pris 2,28% à 1.545,00 pence, Antofagasta 1,63% à 784,60 pence, BHP Billiton 0,68% à 1.530,40 pence et Rio Tinto 1,03% à 3.596,50 pence. Le groupe de luxe Burberry a gagné 3,36% à 2.153,00 pence, et le spécialiste des produits d'hygiène Reckitt Benckiser 2,67% à 6.680,00 pence. Barratt Developmements a pris 0,58% à 556,40 pence et Taylor Wimpey 0,12% à 170,10 pence. La Bourse de Francfort a fini aussi en hausse, le Dax gagnant 0,57% pour finir à 12.124,33 points. Le MDax des valeurs moyennes a de son côté pris 0,29%, à 26.337,08 points. Infineon (+2,12% à 19,77 euros) a continué à rebondir, après avoir souffert d'une étude sectorielle pessimiste. L'énergéticien EON (-0,45% à 8,78 euros) a été pénalisé par l'avertissement sur résultats du britannique SSE mercredi. Dans le même secteur, RWE a cependant fini en hausse de 0,37% à 21,56 euros. La Bourse suisse a terminé la semaine sur une note prudente. L'indice SMI des valeurs vedettes a clôturé à 8.970,00 points (+ 0,11%) après une journée sans grande nouvelle. La plupart des titres ont terminé dans le vert, mais le groupe pharmaceutique Roche (-0,54% à 238,40 francs suisses), l'un des trois poids lourds de la cote, a pesé sur l'indice. Du côté des gagnants, le groupe horloger Swatch (+0,92% à 384,70 francs suisses) et le groupe de luxe Richemont (0,91% à 81,78 francs suisses) ont terminé en haut du tableau. Le fabricant suisse d'équipements sanitaires Geberit (+0,88% à 448,80 francs suisses) était également recherché. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,19% à 540,53 points. A la hausse, le spécialiste de l'éclairage Signify (ex-Philips Lighting) a gagné 3,56% à 24,43 euros et l'assureur NN a pris 1,97% à 37,74 euros. A la baisse, le géant néerlando-belge de la distribution Ahold Delhaize a chuté de 4,41% à 19,50 euros et l'éditeur RELX Plc a perdu 0,89% à 17,78 euros. À Madrid, l'indice Ibex 35 a clôturé en hausse de 0,39% à 9.365,30 points. Dans le secteur bancaire, Banco Santander a avancé de 0,36% à 4,28 euros, BBVA de 0,20% à 5,45 euros, CaixaBank de 1,24% à 4,08 euros et Bankia de 0,41% à 3,39 euros. Parmi les poids lourds, le géant de la fast fashion Inditex a progressé de 0,30% à 26,62 euros et le groupe énergétique Iberdrola de 0,06% à 6,25 euros. Le groupe de télécoms Telefonica a en revanche chuté de 0,09% à 6,68 euros et le pétrolier Repsol de 0,18% à 16,95 euros. Principale hausse de la séance, le groupe de grande distribution DIA a progressé de 2,98% à 1,92 euro. A Milan, l'indice FTSE Mib a gagné 0,19% à 20.885 points. Saipem a réalisé la meilleure performance avec +3,48% à 4,67 euros, suivi de StMicroelectronics, +1,86% à 15,895 euros et de Moncler, +1,85% à 37,95 euros. Recordati Ord a enregistré la plus forte baisse avec -2,06% à 29,97 euros, suivi de Telecom Italia, -0,90% à 0,5286 euro et d'Atlantia, -0,53% à 17,815 euros. La Bourse de Bruxelles a avancé de 0,47%, l'indice Bel-20 des valeurs vedettes s'affichant en clôture à 3.709,56 points. La société de biotechnologies arGEN-X a tiré l'indice vers le haut: +5,96%, à 81,80 euros. Parmi les cinq valeurs dans le rouge, la plus mauvaise performance a été celle de l'opérateur Telenet: -3,97%, à 47,90 euros. Allant à contre-courant de la tendance générale, Lisbonne a reculé, l'indice PSI 20 perdant 0,56% à 5.285,32 points. Le distributeur Jeronimo Martins a pris 0,94% à 12,89 euros. Côté énergétiques, Galp Energia a reculé de 0,72% à 16,53 euros alors qu'EDP a grappillé 0,06% à 3,24 euros. Sa filiale dans les renouvelables EDP Renovaveis a quant à elle reculé de 2,06% à 8,33 euros.
Wall Street hésite Wall Street a terminé vendredi près de l'équilibre, tiraillée entre une nouvelle frayeur sur les négociations commerciales et une salve de statistiques sur les Etats-Unis reflétant une économie en forme et une inflation sous contrôle. L'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones Industrial Average, s'est apprécié de 0,03% à 26.154,67 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,05% à 8.010,04 points. L'indice élargi S&P 500 a grappillé 0,03% à 2.904,98 points. La Bourse de New York a soudainement fléchi à la mi-séance après la parution d'informations affirmant que le président américain avait demandé la mise en œuvre d'une nouvelle salve de tarifs douaniers sur des produits chinois. De quoi éloigner la perspective d'un accord imminent entre Pékin et Washington alors même que des responsables des deux pays se disent prêts à reprendre officiellement le dialogue. Mais la dernière menace en date de Donald Trump "entre tout à fait dans la logique de sa technique de négociations", a estimé Quincy Krosby de Prudential. Et le marché s'est "habitué à déchiffrer les arrière-pensées du président sur le commerce". Aussi n'est-il pas étonnant selon elle que les indices aient rebondi en fin de journée. En début de séance, les investisseurs s'étaient montrés un peu hésitants face à une salve de diverses statistiques. Après des chiffres montrant un recul surprise des prix à la production et une progression modeste des prix à la consommation en août, les autorités américaines ont indiqué que les prix des produits importés aux Etats-Unis avaient baissé de 0,6% sur la même période. "Ces données suggèrent que l'inflation n'est pas en train de s'emballer et que la Fed pourrait par conséquent relever plus lentement que prévu ses taux directeurs", a relevé Mme Krosby. Garante de la stabilité des prix, la banque centrale américaine peut en effet accélérer ou ralentir la remontée en cours des taux d'intérêt en fonction de la situation. Or les courtiers de Wall Street, qui ont largement profité des faibles taux ces dernières années, redoutent de voir cette manne s'éloigner. La production industrielle a de son côté augmenté en août pour le troisième mois d'affilée. Et si les ventes au détail ont progressé moins que prévu ce même mois, les autorités ont fortement révisé à la hausse les chiffres de juillet. L'indice de l'Université du Michigan sur la confiance des consommateurs a pour sa part montré que le moral des ménages s'améliore nettement en septembre. Le marché obligataire se tendait: le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans montait vers 20H20 à 2,992%, contre 2,970% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,132%, contre 3,107% à la précédente clôture. Sur la semaine les indices ont enregistré une hausse de 0,9% pour le Dow Jones, de 1,4% pour le Nasdaq et de 1,2% pour le S&P 500.