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8 mai 1945: Des jeunes bravent le colonialisme français
Publié dans Le Maghreb le 08 - 05 - 2019

Au moment où beaucoup acceptaient avec fatalité la prétendue ''invincibilité'' du colonialisme, des jeunes assoiffés de liberté et pétris de courage et de patriotisme ont manifesté massivement le 8 mai 1945 à Guelma et ont bravé vaillamment la machine de mort française qui ne distinguait point entre enfants, femmes et vieillards, assurent des témoins de cet épisode charnière de l'histoire contemporaine nationale.
Bien que 74 ans se soient écoulés depuis ces évènements ensanglantés, les témoignages de proches d'acteurs décédés ou ceux de personnes encore en vie relèvent l'implication des jeunes qui se trouvaient durant ces manifestations aux premiers rangs et furent les premières cibles des exécutions, des arrestations et des tortures. Agé de 93 ans, Ahmed El-Hadi Tirouche a été un de ces manifestants à Oued Zenati (40 km à l'ouest de Guelma).
Il avait alors 19 ans et assure que plus de 10.000 Algériens ont déferlé ce jour-là des diverses localités occidentales de la wilaya dont Tamlouka, Ain Makhlouf et Ain Reggada vers la paisible localité de Oued Zenati, ajoutant que le mardi 8 mai 1945, la marche massive, pacifique et très organisée a eu lieu dans l'après-midi et le drapeau national y a été fièrement brandi.
"Tous scandaient des chants patriotiques derrière cheikh Mouloud Mehri, jeune imam de 35 ans officiant à l'unique mosquée de la cité, et par son ami Abderrahmane Belagoun", a confié ce moudjahid affirmant qu'il a été lui-même arrêté avec le nationaliste, moudjahid et politicien Abdelhamid Mehri, qui avait alors 19 ans, tandis que les jeunes Abdelkader Touil et Mohamed Meghzi furent tués.
Dans leurs témoignages transcrits en 1985, les cheikhs Mouloud Mehri et Abderrahmane Belagoun rapportent que ce fut eux qui avaient prononcé deux discours devant la foule des manifestants et s'étaient engagés devant le sous-préfet de Oued Zenati à garantir le caractère pacifique de la manifestation. "A la fin de la marche, les Français sont revenus sur leurs engagements en procédant à des centaines d'arrestations de villageois sur le chemin du retour dans leurs localités", ont assuré les deux témoins.

les Milices françaises "chassent" les jeunes encadreurs des marches
Dans la ville de Guelma, le spectacle fut plus tragique, où les gendarmes et les miliciens français tuaient et interpelaient les jeunes qui furent le moteur des manifestations pourtant pacifiques qui avaient débuté extramuros à El-Karamat avec la participation de plus de 2.000 Algériens. Alarmés par cette marée humaine "pacifique", les Français répondirent sauvagement et le premier martyr fut Abdallah Boumaâza, alias Hamed, âgé à peine de 15 ans. Selon le témoignage de hadja Atra Abda, âgée aujourd'hui de 97 ans, les Français avaient au cours de ces massacres exécuté ses deux frères Ali et Ismaïl âgés respectivement 17 et 20 ans. Ismaïl qui fréquentait l'école de l'association des oulémas algériens à Constantine arborait ce jour-là le drapeau national que cette nonagénaire affirme avoir elle-même cousu en utilisant les robes de son trousseau de mariage qu'elle avait célébré deux années auparavant (1943). L'exécution de ses deux frères est d'ailleurs attestée par un document des archives françaises conservées par l'association "8 mai 1945". Il s'agit d'une correspondance officielle adressée par le commandant de la brigade mobile de Guelma, appelé Buisson, au directeur de la sûreté générale à Alger en date du 23 mai 1945 dans laquelle il est affirmé que l'opération d'exécution de participants à la marche a été effectuée par balles et qu'il s'agit, entre autres, des nommés Belazoug Saïd, les deux frères Ali et Ismaïl Abda, Bensouileh Abdelkarim, Douaouria Mohamed, Chorfi Messaoud, Oumerzoug Mohand Ameziane, Ouartsi Amar et Ouartsi Mabrouk.Tous étaient âgés entre 17 et 28 ans, excepté Ouartsi Mabrouk qui avait 40 ans.
Témoin des atrocités coloniales, le moudjahid Sassi Benhamla qui fut président de l'association du 8 mai 1945 à Guelma avait déclaré à l'APS en 2013 peu avant sa mort que le chef de la milice européenne, l'instituteur Henri Garrivet a été le premier à répondre à la demande du sous-préfet André Achiary d'établir la liste des candidats pour les exécutions sommaires en lui demandant: "permettez-moi de commencer par la liste de mes anciens élèves". En effet, ajoute le moudjahid Benhamla, Henri Garrivet avait mentionné ses élèves de la classe de l'année 1935 qui furent arrêtés puis exécutés le 11 mai 1945 à l'intérieur de l'ancienne caserne du centre-ville de Guelma, ainsi que 9 militants nationalistes avant que leurs corps ne soient incinérés dans le four de gypse du colon Marcel Lavie à Héliopolis. Certains manifestants blessés ont été même incinérés vivants, a affirmé le moudjahid Benhamla.

18 000 chouhada et 11 stèles "pour que nul n'oublie"
Des militants de l'association "8 mai 1945 à Guelma", créée en 1995, ont rapporté beaucoup d'autres atrocités commises par des milices de colons français et européens, dont l'exécution et l'incinération de Mme Zahra Regui après avoir mutilé son corps et assassiné également ses deux frères Mohamed et Hafidh, ainsi que la crucifixion de Moumni par des gros clous sur le mur du bureau de la gendarmerie de Guelma jusqu'à la mort.
Les chiffres de l'association "8 mai 1945" estiment à plus de 18 000 le nombre des personnes tuées durant ces massacres à Guelma et dans les communes voisines.
Onze (11) stèles ont été érigées sur des sites de ces atrocités dans les communes de Belkheir, Boumahra, Héliopolis, Oued Cheham et Khezara pour que les générations futures se souviennent de ce que leurs aïeuls ont enduré pour que le pays recouvre son indépendance.


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