Bien au-delà d'un certain anathème pavlovien, on constate que la préparation de la prochaine élection présidentielle bat son plein au niveau de l'Etat. La matière politique abondante ainsi dispensée par le chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah pour l'amorce d'un dialogue inclusif à la sortie de crise a vu s'exprimer des acteurs de qualité au sein de la classe politique et des personnalités, tous ceux qui s'intéressent un tant soit peu à l'impasse politique récente de l'Algérie. Ce dialogue présenté avec modération toute politique dans l'expression, ne ménage rien ni personne. Il ne dissimule rien à qui veut bien prêter. Le récent discours adressé à la nation par le chef de l'Etat à l'occasion de la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse traduit la volonté des pouvoirs publics d'en finir avec cette crise politique à travers le dialogue inclusif. Le message du chef de l'Etat a exposé sans fard l'indispensable sortie de crise à travers un dialogue inclusif et ainsi évité le pire au pays, pour tous. Ce message d'une grande lucidité et d'une grande sincérité a été salué par la classe politique. C'est probablement pour cela que le Forum national du dialogue qui s'est tenu le 6 juillet dernier a en quelque sorte adhéré à ce dialogue qui offre une occasion unique d'examiner les possibilités de changer rapidement la mauvaise situation actuelle du pays. Les conclusions du Forum ont été dominées par une certaine unanimité à mettre en relief à savoir la nécessité de revenir dans les meilleurs délais au processus électoral et de réunir les conditions idoines pour réussir une présidentielle intègre consacrant la volonté populaire. Selon ce qui a été écrit dans la résolution finale, l'objectif est d'arriver à un consensus entre les différentes initiatives politiques, la mise en place d'une plateforme de sortie de crise qui sera utilisée pour le dialogue avec les autorités. Une base pour un dialogue global qui doit aboutir à la mise en place de garanties d'un scrutin transparent régulier et crédible, a indiqué Abdelaziz Rahabi coordinateur de ce Forum. Sur la voie de la solution de crise, le dialogue est à même de contribuer à l'élaboration d'un pacte politique entre l'Etat et les élites politiques. Les compromis doivent ainsi s'enraciner dans la réalité actuelle de l'Algérie pour pouvoir porter des fruits et durer. La vision immédiate a d'ores et déjà posé ses jalons en ce sens, et appuyé la stratégie de sortie de crise. La présidence de la République dans un communiqué rendu à la suite de la rencontre du chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah et le Premier ministre, Noureddine Bedoui, consacrée à l'examen de la situation politique, économique et sociale du pays, où il est indiqué : les personnalités nationales qui conduiront le processus de dialogue inclusif auquel a appelé le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, pour l'organisation de la prochaine élection présidentielle, " seront prochainement connues ". Dans cette voie royale de sortie de crise, le chef de l'Etat, la classe politique, les personnalités et la société civile, pour inverser la tendance, semblent vouloir pratiquer un "protectionnisme " politique intelligent et tirer parti des perspectives et initiatives dans un cadre d'approche mutuelle. Tout dialogue amorcé doit de fait viser le développement d'une stratégie commune. Cela suppose que l'Etat et la classe politique contrôlent et appliquent ensemble, en toute transparence et compétence, cette sortie de crise, et fassent toujours ensemble de preuve de capacités stratégiques. Cela implique également que des consultations approfondies soient régulièrement menées avec la société civile, dont la voix doit être entendue durant la formulation des initiatives. Le consensus national recherché à cette impasse politique, sa gestion intelligente et la " performance " des efforts à y consacrer sont les piliers de la transformation démocratique. Le principe de bonne volonté, qui s'enracine dans le dialogue national inclusif constitue de fait une forme inédite de démocratie participative. Il maintient la dynamique nationaliste expérimentée par la nation depuis des décennies. Le thème de ce consensus national ne peut être autre que "Inclusivité, solidarité et unité " faisant écho au concept global de changement. Pour s'y faire, il faudra qu'émerge un front capable de s'adapter et de transformer l'Algérie qui n'attende pas la venue de " vents favorables ". Un front national qui suscite en général des vents qui le progressent à changer le cours politique du pays, le cours économique et social et de l'histoire de la patrie malgré les écueils et les orages. Ainsi, l'Etat, la classe politique, les personnalités et la société civile ont l'opportunité qui s'offre à eux pour changer l'image de l'Algérie qui est restée relativement pauvre en démocratie et en développement économique et social durant un quart de siècle. La diligence, la motivation et l'engagement de tous établiront et maintiendront sans nul doute l'environnement propice à la tenue de l'élection présidentielle à venir dans de meilleures conditions. L'Etat et la classe politique ont la responsabilité d'accroître leur rapprochement, leur niveau de compétence en vue d'améliorer le climat politique qui devra ensuite faire la réussite de la conjoncture actuelle. Le dialogue national constitue, à cet égard, un cadre de responsabilité permettant d'évaluer honnêtement les principes guidant la relation Etat- classe politique pour une sortie de crise consensuelle. Enfin, la confiance mutuelle, le courage et la foi sont d'autant plus indispensables que les succès, les résultats pourraient se faire entendre dans l'immédiat.