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Le patrimoine, histoire d'un concept
Il est célébré chaque année durant un mois
Publié dans Le Midi Libre le 08 - 05 - 2010

On entend beaucoup parler, ces dernières années, de la notion de patrimoine. La notion, si elle est beaucoup plus ancienne, est, cependant, en vogue chez nous depuis que l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), l'a vulgarisée et l'a imposée comme une norme de gestion au niveau mondial.
On entend beaucoup parler, ces dernières années, de la notion de patrimoine. La notion, si elle est beaucoup plus ancienne, est, cependant, en vogue chez nous depuis que l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), l'a vulgarisée et l'a imposée comme une norme de gestion au niveau mondial.
En Algérie on célèbre chaque année le «mois du patrimoine» que l'on fait tenir entre le 18 avril et le 18 mai, chaque pays pouvant organiser le sien à la période de sa convenance. Que recouvre la notion de patrimoine ? Quel sens conférer à cette notion chez nous au moment où le pays semble séduit par les grands ensembles régionaux (Europe, Monde arabe, Oumma islamique) ? C'est dire que la fascination pour Dubaï ou Londres est plus prégnante que celle qu'on est tenté d'éprouver envers la Casbah d'Alger ou la vallée du Mzab. Que reste-il de notre patrimoine à l'heure où l'on veut ressembler au monde « civilisé » en reproduisant ses villas, ses HLM et même sa langue ?
Etymologiquement, le mot «Patrimoine» provient du latin patrimonium; de pater, père. Il désigne, selon le Larousse, l' «ensemble des biens hérités du père et de la mère; ensemble des biens de famille. Bien, héritage commun d'une collectivité, d'un groupe humain. (Génétique) patrimoine génétique, héréditaire : génome ». D'après Lintz Yannick, «d'abord synonyme de l'ensemble des biens de la famille, le patrimoine incarne aujourd'hui l'héritage commun d'une collectivité ».
Misère et grandeur du patrimoine
La première idée qui vient à l'esprit quand on évoque le patrimoine est qu'il a partie liée avec le sacré. Tout ce qui nous est transmis par nos aïeuls nous avons envie de le préserver afin peut-être de ressusciter les morts et de les garder vivants auprès de nous. John Ruskin soutenait que « la conservation des monuments du passé n'est pas une simple question de convenance ou de sentiment. Nous n'avons pas le droit d'y toucher. Ils ne nous appartiennent pas. Ils appartiennent en partie à ceux qui les ont construits, en partie à toutes les générations d'hommes qui viendront après nous. Les morts ont encore droit sur eux, et nous n'avons pas le droit de détruire le but de leur labeur, que ce soit la louange de l'effort réalisé, l'expression d'un sentiment religieux ou toute autre pensée dont ils auront voulu voir le témoignage permanent en cet édifice qu'ils édifiaient. Ce que nous-mêmes nous aurons construit, libre à nous de l'anéantir ; mais ce que d'autres hommes ont accompli au prix de leur vigueur, de leur richesse et de leur vie, reste leur bien : leurs droits ne se sont pas éteints avec leur mort. Ces droits, ils n'ont fait que nous en investir. Ils appartiennent à tous leurs successeurs. » Pour autant l'histoire contredit ce schéma. Les princes de l'époque ancienne n'éprouvaient que rarement le désir de restaurer les monuments légués par leurs pères encore moins de dépenser de l'argent à cet effet. Ils pouvaient le faire seulement si les populations continuaient à les utiliser. Des legs à l'intérieur d'une même culture ont été même voués à la disparition. Les Babyloniens et les Egyptiens rasaient les capitales qui capitulaient sous leurs armes. Au Xe siècle, Tlemcen périt sous les coups de boutoir des Sanhadja. L'islam orthodoxe a cherché à détruire les cultes païens, l'église à gommer les cultes passés, en démolissant les édifices qui incarnaient les croyances qui lui ont préexistées. Les anciens rois n'accordaient pour ainsi dire que peu d'intérêt aux anciens monuments. Ces derniers perçus comme des biens propres des monarques n'appartenaient pas encore à la Nation. Certains princes ne songeaient qu'à détruire les édifices de ceux qui les ont précédés. Pour effacer leur souvenir, ils n'hésitaient pas à démolir ce qu'ils avaient construit érigeant en leurs lieu et place des palais plus majestueux et plus beaux.
Vers la mondialisation d'un concept
L'idée que les monuments anciens font partie de la collectivité nationale ne va émerger du reste qu'avec la révolution française. On commence alors à recenser et à répertorier les divers éléments composant le «patrimoine national». Mais jusqu'ici, seuls les spécialistes, les historiens de l'art notamment se préoccupaient de la protection du patrimoine. A partir des années 1960, les sociétés civiles européennes allaient s'en mêler. En 1972, l'UNESCO établit une liste du patrimoine mondial, répertoriant des centaines de sites dans le monde.
La notion de patrimoine s'affine avec l'invention dès le début des années 1990 sous l'impulsion toujours de l'UNESCO du patrimoine «immatériel» qui désigne «les traditions orales, les coutumes, les langues, la musique, la danse, les rituels, les festivités, la médecine et la pharmacopée traditionnelle, les arts de la table et les savoir-faire» par opposition au patrimoine matériel centré sur les aspects matériels de la culture. En 1997 le patrimoine gagne en précision avec la définition d'un «patrimoine oral de l'humanité».
En Algérie on célèbre chaque année le «mois du patrimoine» que l'on fait tenir entre le 18 avril et le 18 mai, chaque pays pouvant organiser le sien à la période de sa convenance. Que recouvre la notion de patrimoine ? Quel sens conférer à cette notion chez nous au moment où le pays semble séduit par les grands ensembles régionaux (Europe, Monde arabe, Oumma islamique) ? C'est dire que la fascination pour Dubaï ou Londres est plus prégnante que celle qu'on est tenté d'éprouver envers la Casbah d'Alger ou la vallée du Mzab. Que reste-il de notre patrimoine à l'heure où l'on veut ressembler au monde « civilisé » en reproduisant ses villas, ses HLM et même sa langue ?
Etymologiquement, le mot «Patrimoine» provient du latin patrimonium; de pater, père. Il désigne, selon le Larousse, l' «ensemble des biens hérités du père et de la mère; ensemble des biens de famille. Bien, héritage commun d'une collectivité, d'un groupe humain. (Génétique) patrimoine génétique, héréditaire : génome ». D'après Lintz Yannick, «d'abord synonyme de l'ensemble des biens de la famille, le patrimoine incarne aujourd'hui l'héritage commun d'une collectivité ».
Misère et grandeur du patrimoine
La première idée qui vient à l'esprit quand on évoque le patrimoine est qu'il a partie liée avec le sacré. Tout ce qui nous est transmis par nos aïeuls nous avons envie de le préserver afin peut-être de ressusciter les morts et de les garder vivants auprès de nous. John Ruskin soutenait que « la conservation des monuments du passé n'est pas une simple question de convenance ou de sentiment. Nous n'avons pas le droit d'y toucher. Ils ne nous appartiennent pas. Ils appartiennent en partie à ceux qui les ont construits, en partie à toutes les générations d'hommes qui viendront après nous. Les morts ont encore droit sur eux, et nous n'avons pas le droit de détruire le but de leur labeur, que ce soit la louange de l'effort réalisé, l'expression d'un sentiment religieux ou toute autre pensée dont ils auront voulu voir le témoignage permanent en cet édifice qu'ils édifiaient. Ce que nous-mêmes nous aurons construit, libre à nous de l'anéantir ; mais ce que d'autres hommes ont accompli au prix de leur vigueur, de leur richesse et de leur vie, reste leur bien : leurs droits ne se sont pas éteints avec leur mort. Ces droits, ils n'ont fait que nous en investir. Ils appartiennent à tous leurs successeurs. » Pour autant l'histoire contredit ce schéma. Les princes de l'époque ancienne n'éprouvaient que rarement le désir de restaurer les monuments légués par leurs pères encore moins de dépenser de l'argent à cet effet. Ils pouvaient le faire seulement si les populations continuaient à les utiliser. Des legs à l'intérieur d'une même culture ont été même voués à la disparition. Les Babyloniens et les Egyptiens rasaient les capitales qui capitulaient sous leurs armes. Au Xe siècle, Tlemcen périt sous les coups de boutoir des Sanhadja. L'islam orthodoxe a cherché à détruire les cultes païens, l'église à gommer les cultes passés, en démolissant les édifices qui incarnaient les croyances qui lui ont préexistées. Les anciens rois n'accordaient pour ainsi dire que peu d'intérêt aux anciens monuments. Ces derniers perçus comme des biens propres des monarques n'appartenaient pas encore à la Nation. Certains princes ne songeaient qu'à détruire les édifices de ceux qui les ont précédés. Pour effacer leur souvenir, ils n'hésitaient pas à démolir ce qu'ils avaient construit érigeant en leurs lieu et place des palais plus majestueux et plus beaux.
Vers la mondialisation d'un concept
L'idée que les monuments anciens font partie de la collectivité nationale ne va émerger du reste qu'avec la révolution française. On commence alors à recenser et à répertorier les divers éléments composant le «patrimoine national». Mais jusqu'ici, seuls les spécialistes, les historiens de l'art notamment se préoccupaient de la protection du patrimoine. A partir des années 1960, les sociétés civiles européennes allaient s'en mêler. En 1972, l'UNESCO établit une liste du patrimoine mondial, répertoriant des centaines de sites dans le monde.
La notion de patrimoine s'affine avec l'invention dès le début des années 1990 sous l'impulsion toujours de l'UNESCO du patrimoine «immatériel» qui désigne «les traditions orales, les coutumes, les langues, la musique, la danse, les rituels, les festivités, la médecine et la pharmacopée traditionnelle, les arts de la table et les savoir-faire» par opposition au patrimoine matériel centré sur les aspects matériels de la culture. En 1997 le patrimoine gagne en précision avec la définition d'un «patrimoine oral de l'humanité».


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