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Sources de vie et... d'espoir pour le renouveau de la vieille médina
Les fontaines de la Casbah d'Alger
Publié dans Le Midi Libre le 19 - 05 - 2012

Voir l'eau couler des quelques rares fontaines encore en fonction dans les ruelles de La Casbah d'Alger avec leur décoration originelle propre à l'époque ottomane, quoique défraîchie par endroits, atteste que le cœur de l'ancienne médina ne s'est pas arrêté de battre faisant oublier un instant ce fait que les grands travaux de restauration de la cité tardent à démarrer.
Six seulement des quelque deux cents fontaines datant du XVIe siècle ont résisté à l'usure du temps et continuent d'alimenter les gens en eau potable fraîche : Aïn Sidi Ramdan, Aïn M'zaouqua, Aïn Bir Djebah, Aïn Sidi M'hamed Chérif, Aïn Sidi Benali et Aïn Bir Chebana.
Ces "sources de vie" d'antan, qui portent des noms calligraphiés sur de la céramique pour certaines, des carreaux de faïence d'origine ou encore des colonnes en marbre pour d'autres, coulent en continu pour le plus grand bonheur des riverains comme des simples passants.
Très appréciée comme durant des siècles, l'eau pure qui jaillit de ces fontaines sert toujours malgré le raccordement de toutes les demeures au réseau moderne d'alimentation en eau potable mais leur état de conservation mériterait peut-être plus d'attention, s'accorde-t-on à dire.
Les six fontaines donnent, à première vue, l'apparence de petits monuments historiques bien conservés n'étaient-ce les touffes de mousse qui les envahissent ici et là, les carreaux de faïence fissurés pour certaines ou carrément décollés par endroits pour d'autres. En plus, les robinets bon marché montés sur ces ouvrages séculaires cadrent mal avec l'esthétique de la décoration d'origine.
Selon des natifs de la Casbah, c'est un peu le résultat de "l'indifférence" de la population en place composée majoritairement d'"indus occupants" des maisons encore debout.
Servie gracieusement par la nature et destinée à de petits usages, l'eau des fontaines est outrageusement utilisée aussi pour divers nettoyages et autres grands travaux par simple branchement, peste Hadj Zoubir, pour qui, "au delà de la restauration du bâti de la Casbah, le civisme de sa population est aussi à l'origine de pas mal de désagréments".
Fontaines disparues,
souvenirs vivaces
L'historien Abderrahmane Khelifa, auteur de plusieurs livres sur des villes algériennes, rappelle que la Casbah d'Alger comptait à l'origine 175 fontaines intégrées dans un système hydraulique "très élaboré" et alimentées par quatre aqueducs. En plus, note-t-il, elles étaient "toutes bien décorées avec des inscriptions mentionnant la date de leur fondation".
Selon lui, la remise en service et la restauration des quelques fontaines taries est "quelque chose de facile" car il s'agit d'édifices "non compliqués".
A ce propos, l'architecte Nabila Chérif, qui a mené en 2008 une recherche sur les bains et les fontaines d'Alger de l'époque ottomane, affirme qu'il n'y a aucune difficulté technique à restaurer une fontaine même si cela nécessite un vrai travail d'artisan, tout en jugeant utile d'identifier d'abord "très clairement" la valeur historique ainsi que la toponymie de chaque fontaine.
Pour récupérer les fontaines disparues, dont les emplacements se sont transformés pour la grande majorité, selon ses dires, en "dépotoirs", elle propose d'essayer d'imaginer des scénographies de manière à rappeler l'emplacement d'une fontaine disparue à partir du réseau d'alimentation en eau.
S'abreuver d'eau fraîche à volonté, remplir chaque jour des jarres entières pour ravitailler la famille, rencontrer les amis et voisins autour d'une source d'eau naturelle, voilà les premiers souvenirs qui se bousculent dans l'esprit encore vif du vieux Abderrahmane Hammou lorsqu'il évoque la fontaine Aïn Bir Chebana, tout près de chez lui dans cette médina qui l'a vu naître en 1927.
Quand il parle de cette fontaine encore en marche, c'est le savoir-vivre et la cohésion sociale dans laquelle baignaient les habitants du vieil Alger ainsi que la douce nonchalance des porteurs d'eau, appelés "Biskris", qui lui reviennent, car ces scènes reflètent pour lui des moments irremplaçables d'une vie modeste, paisible et sereine.
Remplir de l'eau de cette fontaine faisait partie des tâches qu'il accomplissait avec plaisir à la sortie de l'école, sans bousculade ni longue queue, encore moins de chamailleries. "Tout allait de soi, à l'époque", résume-t-il avec nostalgie.
Entre utilité, efficacité, esthétique et nostalgie, les fontaines encore "vivantes" de la Casbah d'Alger interpellent les regards, font oublier, le temps d'une visite, l'état délabré dans lequel se trouve la plus grande partie de l'ancienne médina et redonnent l'espoir de revoir un jour ce site historique renaître de ses cendres.
Voir l'eau couler des quelques rares fontaines encore en fonction dans les ruelles de La Casbah d'Alger avec leur décoration originelle propre à l'époque ottomane, quoique défraîchie par endroits, atteste que le cœur de l'ancienne médina ne s'est pas arrêté de battre faisant oublier un instant ce fait que les grands travaux de restauration de la cité tardent à démarrer.
Six seulement des quelque deux cents fontaines datant du XVIe siècle ont résisté à l'usure du temps et continuent d'alimenter les gens en eau potable fraîche : Aïn Sidi Ramdan, Aïn M'zaouqua, Aïn Bir Djebah, Aïn Sidi M'hamed Chérif, Aïn Sidi Benali et Aïn Bir Chebana.
Ces "sources de vie" d'antan, qui portent des noms calligraphiés sur de la céramique pour certaines, des carreaux de faïence d'origine ou encore des colonnes en marbre pour d'autres, coulent en continu pour le plus grand bonheur des riverains comme des simples passants.
Très appréciée comme durant des siècles, l'eau pure qui jaillit de ces fontaines sert toujours malgré le raccordement de toutes les demeures au réseau moderne d'alimentation en eau potable mais leur état de conservation mériterait peut-être plus d'attention, s'accorde-t-on à dire.
Les six fontaines donnent, à première vue, l'apparence de petits monuments historiques bien conservés n'étaient-ce les touffes de mousse qui les envahissent ici et là, les carreaux de faïence fissurés pour certaines ou carrément décollés par endroits pour d'autres. En plus, les robinets bon marché montés sur ces ouvrages séculaires cadrent mal avec l'esthétique de la décoration d'origine.
Selon des natifs de la Casbah, c'est un peu le résultat de "l'indifférence" de la population en place composée majoritairement d'"indus occupants" des maisons encore debout.
Servie gracieusement par la nature et destinée à de petits usages, l'eau des fontaines est outrageusement utilisée aussi pour divers nettoyages et autres grands travaux par simple branchement, peste Hadj Zoubir, pour qui, "au delà de la restauration du bâti de la Casbah, le civisme de sa population est aussi à l'origine de pas mal de désagréments".
Fontaines disparues,
souvenirs vivaces
L'historien Abderrahmane Khelifa, auteur de plusieurs livres sur des villes algériennes, rappelle que la Casbah d'Alger comptait à l'origine 175 fontaines intégrées dans un système hydraulique "très élaboré" et alimentées par quatre aqueducs. En plus, note-t-il, elles étaient "toutes bien décorées avec des inscriptions mentionnant la date de leur fondation".
Selon lui, la remise en service et la restauration des quelques fontaines taries est "quelque chose de facile" car il s'agit d'édifices "non compliqués".
A ce propos, l'architecte Nabila Chérif, qui a mené en 2008 une recherche sur les bains et les fontaines d'Alger de l'époque ottomane, affirme qu'il n'y a aucune difficulté technique à restaurer une fontaine même si cela nécessite un vrai travail d'artisan, tout en jugeant utile d'identifier d'abord "très clairement" la valeur historique ainsi que la toponymie de chaque fontaine.
Pour récupérer les fontaines disparues, dont les emplacements se sont transformés pour la grande majorité, selon ses dires, en "dépotoirs", elle propose d'essayer d'imaginer des scénographies de manière à rappeler l'emplacement d'une fontaine disparue à partir du réseau d'alimentation en eau.
S'abreuver d'eau fraîche à volonté, remplir chaque jour des jarres entières pour ravitailler la famille, rencontrer les amis et voisins autour d'une source d'eau naturelle, voilà les premiers souvenirs qui se bousculent dans l'esprit encore vif du vieux Abderrahmane Hammou lorsqu'il évoque la fontaine Aïn Bir Chebana, tout près de chez lui dans cette médina qui l'a vu naître en 1927.
Quand il parle de cette fontaine encore en marche, c'est le savoir-vivre et la cohésion sociale dans laquelle baignaient les habitants du vieil Alger ainsi que la douce nonchalance des porteurs d'eau, appelés "Biskris", qui lui reviennent, car ces scènes reflètent pour lui des moments irremplaçables d'une vie modeste, paisible et sereine.
Remplir de l'eau de cette fontaine faisait partie des tâches qu'il accomplissait avec plaisir à la sortie de l'école, sans bousculade ni longue queue, encore moins de chamailleries. "Tout allait de soi, à l'époque", résume-t-il avec nostalgie.
Entre utilité, efficacité, esthétique et nostalgie, les fontaines encore "vivantes" de la Casbah d'Alger interpellent les regards, font oublier, le temps d'une visite, l'état délabré dans lequel se trouve la plus grande partie de l'ancienne médina et redonnent l'espoir de revoir un jour ce site historique renaître de ses cendres.


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