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L'intégration du Maghreb, pont entre l'Europe et l'Afrique : une donnée stratégique
Publié dans Le Midi Libre le 01 - 07 - 2012

Fondée le 17 février 1989 à Marrakech, l'UMA ne cesse, depuis, de faire du surplace et force est de constater, que l'organisation régionale n'a jamais eu qu'une existence virtuelle. Pourtant, les pays et les peuples du Maghreb sont liés par une longue histoire commune. Le rêve des populations maghrébines plus mûres que leurs dirigeants qui peut devenir réalité est de réaliser l'intégration magrébine loin des polémiques stériles.
Fondée le 17 février 1989 à Marrakech, l'UMA ne cesse, depuis, de faire du surplace et force est de constater, que l'organisation régionale n'a jamais eu qu'une existence virtuelle. Pourtant, les pays et les peuples du Maghreb sont liés par une longue histoire commune. Le rêve des populations maghrébines plus mûres que leurs dirigeants qui peut devenir réalité est de réaliser l'intégration magrébine loin des polémiques stériles.
1.-Lors de la rencontre internationale organisée à Tunis le 23 juin 2012, où je suis intervenu en tant qu'expert international, sur le renforcement de l'intégration maghrébine, une des recommandations , en présence d'experts internationaux et des représentants des ambassades maghrébines, outre la dynamisation de la banque d'investissement qui sera l'objet de la réunion des chefs d'Etat durant le dernier trimestre 2012 à Tunis, avait été suggérée la libre circulation des biens et des personnes afin de permettre, notamment le renforcement des échanges commerciaux, des investissements à valeur ajoutée en commun, et culturelles fondement des échanges. Et ce, afin de favoriser des relations contractuelles au lieu des relations informelles qui représentent plus de 50% de la superficie économique des pays de l'UMA, favorisant la contrebande aux frontières. Il est toutefois à noter que pour le cas spécifique du Maroc, la lutte contre la drogue doit être une priorité. La sphère informelle occupe une place énorme au Maghreb comparée aux autres pays où ce secteur ne dépasse pas les 20 % et un manque à gagner considérable pour l'Etat. Elle représente dans des sociétés organisées comme la Suisse (8% de l'économie globale), le Canada (15%) ou encore la Norvège (20%) ; l'Italie, pays de la « combinazione », affiche quant à elle avant son intégration à l'Union européenne où ce taux dépassait 50%, un taux de 27%. Il semblerait que la décision, en date du 26 juin 2012, annoncée par Abdallah Triki, secrétaire d'Etat chargé des Affaires arabes et africaines tunisien lors d'une conférence organisée par l'association tuniso-libyenne «Awassol » de permettre aux Maghrébins avec seulement une carte d'identité, sans passeport, de circuler, aille dans le sens de nos recommandations.
2.-Le Maghreb a une population qui dépasse 90 millions d'habitants en 2012 sans compter d'autres pays de l'Afrique du Nord comme l'Egypte (82,5 millions). C'est que les échanges commerciaux inter maghrébins ne dépassent pas 2/3%, une goutte dans un océan, à les comparer aux 21 % de l'Asean, aux 19 % du Mercosur et aux 10,7 % de la Cedeao dont le PIB est plus élevé. Le produit intérieur brut de l'ensemble des pays du Maghreb a été évalué en 2011 par le FMI à 409,445 milliards de dollars en 2011 contre 387,712 milliards de dollars US en 2010. Ce PIB global est artificiellement gonflé par la Libye et l'Algérie du fait du poids des hydrocarbures et les phosphates pour le Maroc. Ainsi le PIB du Maghreb représente en 2011 0,57% du PIB mondial, 2,40% du PIB de la communauté économique européenne et 2,72% du PIB américain étant légèrement supérieur au PIB de la Grèce qui connait une très gave crise d'endettement pour environ 12 millions d'habitants. Comparé à la population et au PIB allemand (3.328 milliards de dollars pour 82 millions d'habitants) et français (2.808 milliards de dollars pour 65 millions d'habitants), on mesure l'important écart. Le PIB maghrébin doit à l'horizon 2020 quadrupler (1550 milliards de dollars à prix constants 2010) au minimum si l'on veut éviter des tensions sociales de plus en plus vives au niveau de l'espace Maghreb. Selon les rapports du FMI, seulement 0,7 % des exportations algériennes sont destinées à ses voisins maghrébins, alors que 0,8 % de ses importations en sont originaires. De même, le Maroc n'importe que 1,4 % depuis l'Algérie et la Tunisie et ne leur expédie que 1 % de ses exportations. Il en est ainsi pour la Tunisie dont les importations, issues des voisins maghrébins, sont estimées à 1,1 %, alors que les exportations qui y sont destinées sont de 1,9 %. Ainsi le Maghreb du fait de la non intégration a un poids insignifiant au sein tant de la région méditerranéenne qu'au sein de l'économie mondiale.
3. L'émergence d'une économie et d'une société mondialisées et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l'empire soviétique, remettent en cause la capacité des Etats- nations à faire face à ces bouleversements d'où l'urgence de grands espaces. Aussi, le Maghreb est-il soumis, face à ses choix d'investissements, aux contraintes internationales où l'économie mondiale est passée d'une accumulation matérielle de masse à une accumulation personnalisée fondée sur le savoir, d' organisations hiérarchiques à des organisations en réseaux. Il s'agira donc pour le Maghreb face à ce monde incertain d'intégrer la théorie de l'intelligence économique pour maîtriser les incertitudes. Des créneaux porteurs nouveaux vont faire leur apparition notamment dans les industries écologiques, de nouvelles dynamiques productives sur la base d'une approche sectorielle maghrébine. Cela peut être une opportunité pour enclencher de nouveaux investissements dans des segments des énergies renouvelables. Le Maghreb peut être une plateforme dans le développement des énergies renouvelables présentant d‘importants avantages dont le solaire, en coopération avec des initiatives américaines, asiatiques ou européennes dont Desertec. Car le coût de la non intégration a pour conséquence le faible niveau d'investissement productif au niveau interne permettant de faire face à la concurrence internationale. Comme conséquence, le faible attrait des investissements directs étrangers-IDE où pour l'ensemble des pays de l'UMA, pour 2010, ils totalisent 8, 941 milliards de dollars soit 0,6% des IDE estimés à 1500 milliards de dollars devant aller à plus de 2.000 milliards de dollars horizon 2013. Deuxièmement, cela a des répercussions sur le niveau du chômage souvent surestimé par les données officielles et donc sur les tensions sociales. Ce que montre bien l'indice du développement humain IRH beaucoup plus fiable que le PIB par tête d'habitant où selon le rapport du 05 novembre 2011 du PNUD, l'indice moyen pour la Tunisie étant classée 94e, l'Algérie 96e, le Maroc 130e et la Mauritanie 159e.
En conclusion, le Maghreb a toutes les potentialités pour devenir une grande puissance régionale. Pour cela, des stratégies d'adaptation au nouveau monde sont nécessaires. Face aux menaces communes et aux défis lancés à la société des nations et à celles des hommes, les stratégies de riposte doivent être collectives, donc magrébines. Incluse dans une sous-région qui n'en finit pas de vouloir se construire et évoluant dans un environnement géopolitique régional que des acteurs majeurs façonnent aujourd'hui à partir de leurs intérêts, le Sahel, une région explosive, le Maghreb, pont entre l'Europe et l'Afrique, est appelé de se déterminer par rapport à des questions cruciales et de relever des défis dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils dépassent en importance et en ampleur les défis qu'il a eu à relever jusqu'à présent. La démocratisation de la région, tenant compte de son anthropologie culturelle, devrait favoriser l'intégration car le Maghreb sera ce que les Maghrébins et leurs dirigeants voudront qu'il soit. Les bouleversements géostratégiques 2015/2020 qui s'annoncent nous imposent, sauf à aller vers un suicide collectif, d'entreprendre ensemble. Et dans ce cadre, comment ne pas rappeler l'aide apportée notamment par les pays maghrébins à la guerre de Libération nationale en Algérie.
*Expert international Professeur des universités membre du Club Europe/Maghreb
1.-Lors de la rencontre internationale organisée à Tunis le 23 juin 2012, où je suis intervenu en tant qu'expert international, sur le renforcement de l'intégration maghrébine, une des recommandations , en présence d'experts internationaux et des représentants des ambassades maghrébines, outre la dynamisation de la banque d'investissement qui sera l'objet de la réunion des chefs d'Etat durant le dernier trimestre 2012 à Tunis, avait été suggérée la libre circulation des biens et des personnes afin de permettre, notamment le renforcement des échanges commerciaux, des investissements à valeur ajoutée en commun, et culturelles fondement des échanges. Et ce, afin de favoriser des relations contractuelles au lieu des relations informelles qui représentent plus de 50% de la superficie économique des pays de l'UMA, favorisant la contrebande aux frontières. Il est toutefois à noter que pour le cas spécifique du Maroc, la lutte contre la drogue doit être une priorité. La sphère informelle occupe une place énorme au Maghreb comparée aux autres pays où ce secteur ne dépasse pas les 20 % et un manque à gagner considérable pour l'Etat. Elle représente dans des sociétés organisées comme la Suisse (8% de l'économie globale), le Canada (15%) ou encore la Norvège (20%) ; l'Italie, pays de la « combinazione », affiche quant à elle avant son intégration à l'Union européenne où ce taux dépassait 50%, un taux de 27%. Il semblerait que la décision, en date du 26 juin 2012, annoncée par Abdallah Triki, secrétaire d'Etat chargé des Affaires arabes et africaines tunisien lors d'une conférence organisée par l'association tuniso-libyenne «Awassol » de permettre aux Maghrébins avec seulement une carte d'identité, sans passeport, de circuler, aille dans le sens de nos recommandations.
2.-Le Maghreb a une population qui dépasse 90 millions d'habitants en 2012 sans compter d'autres pays de l'Afrique du Nord comme l'Egypte (82,5 millions). C'est que les échanges commerciaux inter maghrébins ne dépassent pas 2/3%, une goutte dans un océan, à les comparer aux 21 % de l'Asean, aux 19 % du Mercosur et aux 10,7 % de la Cedeao dont le PIB est plus élevé. Le produit intérieur brut de l'ensemble des pays du Maghreb a été évalué en 2011 par le FMI à 409,445 milliards de dollars en 2011 contre 387,712 milliards de dollars US en 2010. Ce PIB global est artificiellement gonflé par la Libye et l'Algérie du fait du poids des hydrocarbures et les phosphates pour le Maroc. Ainsi le PIB du Maghreb représente en 2011 0,57% du PIB mondial, 2,40% du PIB de la communauté économique européenne et 2,72% du PIB américain étant légèrement supérieur au PIB de la Grèce qui connait une très gave crise d'endettement pour environ 12 millions d'habitants. Comparé à la population et au PIB allemand (3.328 milliards de dollars pour 82 millions d'habitants) et français (2.808 milliards de dollars pour 65 millions d'habitants), on mesure l'important écart. Le PIB maghrébin doit à l'horizon 2020 quadrupler (1550 milliards de dollars à prix constants 2010) au minimum si l'on veut éviter des tensions sociales de plus en plus vives au niveau de l'espace Maghreb. Selon les rapports du FMI, seulement 0,7 % des exportations algériennes sont destinées à ses voisins maghrébins, alors que 0,8 % de ses importations en sont originaires. De même, le Maroc n'importe que 1,4 % depuis l'Algérie et la Tunisie et ne leur expédie que 1 % de ses exportations. Il en est ainsi pour la Tunisie dont les importations, issues des voisins maghrébins, sont estimées à 1,1 %, alors que les exportations qui y sont destinées sont de 1,9 %. Ainsi le Maghreb du fait de la non intégration a un poids insignifiant au sein tant de la région méditerranéenne qu'au sein de l'économie mondiale.
3. L'émergence d'une économie et d'une société mondialisées et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l'empire soviétique, remettent en cause la capacité des Etats- nations à faire face à ces bouleversements d'où l'urgence de grands espaces. Aussi, le Maghreb est-il soumis, face à ses choix d'investissements, aux contraintes internationales où l'économie mondiale est passée d'une accumulation matérielle de masse à une accumulation personnalisée fondée sur le savoir, d' organisations hiérarchiques à des organisations en réseaux. Il s'agira donc pour le Maghreb face à ce monde incertain d'intégrer la théorie de l'intelligence économique pour maîtriser les incertitudes. Des créneaux porteurs nouveaux vont faire leur apparition notamment dans les industries écologiques, de nouvelles dynamiques productives sur la base d'une approche sectorielle maghrébine. Cela peut être une opportunité pour enclencher de nouveaux investissements dans des segments des énergies renouvelables. Le Maghreb peut être une plateforme dans le développement des énergies renouvelables présentant d‘importants avantages dont le solaire, en coopération avec des initiatives américaines, asiatiques ou européennes dont Desertec. Car le coût de la non intégration a pour conséquence le faible niveau d'investissement productif au niveau interne permettant de faire face à la concurrence internationale. Comme conséquence, le faible attrait des investissements directs étrangers-IDE où pour l'ensemble des pays de l'UMA, pour 2010, ils totalisent 8, 941 milliards de dollars soit 0,6% des IDE estimés à 1500 milliards de dollars devant aller à plus de 2.000 milliards de dollars horizon 2013. Deuxièmement, cela a des répercussions sur le niveau du chômage souvent surestimé par les données officielles et donc sur les tensions sociales. Ce que montre bien l'indice du développement humain IRH beaucoup plus fiable que le PIB par tête d'habitant où selon le rapport du 05 novembre 2011 du PNUD, l'indice moyen pour la Tunisie étant classée 94e, l'Algérie 96e, le Maroc 130e et la Mauritanie 159e.
En conclusion, le Maghreb a toutes les potentialités pour devenir une grande puissance régionale. Pour cela, des stratégies d'adaptation au nouveau monde sont nécessaires. Face aux menaces communes et aux défis lancés à la société des nations et à celles des hommes, les stratégies de riposte doivent être collectives, donc magrébines. Incluse dans une sous-région qui n'en finit pas de vouloir se construire et évoluant dans un environnement géopolitique régional que des acteurs majeurs façonnent aujourd'hui à partir de leurs intérêts, le Sahel, une région explosive, le Maghreb, pont entre l'Europe et l'Afrique, est appelé de se déterminer par rapport à des questions cruciales et de relever des défis dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils dépassent en importance et en ampleur les défis qu'il a eu à relever jusqu'à présent. La démocratisation de la région, tenant compte de son anthropologie culturelle, devrait favoriser l'intégration car le Maghreb sera ce que les Maghrébins et leurs dirigeants voudront qu'il soit. Les bouleversements géostratégiques 2015/2020 qui s'annoncent nous imposent, sauf à aller vers un suicide collectif, d'entreprendre ensemble. Et dans ce cadre, comment ne pas rappeler l'aide apportée notamment par les pays maghrébins à la guerre de Libération nationale en Algérie.
*Expert international Professeur des universités membre du Club Europe/Maghreb


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