Journée nationale du Moudjahid à Mascara: ouverture de la première édition des journées historiques " Le prix de la liberté"    Assainissement: l'ONA lance une campagne nationale de nettoyage des réseaux et canalisations    Brahim Ghali: le plan de règlement ONU-UA est le seul cadre pour la décolonisation du Sahara occidental    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'élève à 62.192 martyrs    Foot/ CHAN-2024 (décalé à 2025): la sélection algérienne à pied d'oeuvre à Zanzibar    M. Sayoud préside une réunion sur les préparatifs de son secteur pour contribuer à la réussite de l'IATF    Le CRA lance un programme national de caravanes médicales de solidarité    Secousse tellurique de 3,0 degrés dans la wilaya de Tébessa    Transport universitaire: Sayoud insiste sur la disponibilité des bus et le renouvellement de la flotte    Le ministre de la Culture et des Arts préside l'ouverture des "Journées du film révolutionnaire" à Alger    Khenchela: Ouverture de la 2ème édition du festival culturel de la chanson et de la musique chaouies    El-Qods occupée: des dizaines de colons prennent d'assaut la mosquée d'Al-Aqsa    Des dizaines de colons prennent d'assaut Al-Aqsa    Après la défaite, l'effondrement ?    Ouverture à Oran de la deuxième partie de la manifestation    22 foyers enregistrés à travers plusieurs wilayas    Report de la rentrée des enseignants au 14 septembre prochain et du personnel administratif au 7 septembre    Le message du Général d'Armée Saïd Chanegriha    EMS Algérie, 14e mondiale et leader au Maghreb dans la livraison express    Sonelgaz a eu recours à l'utilisation des nouvelles technologies    70 morts en moins de 170 heures    Conseil de sécurité: l'Algérie réaffirme son engagement ferme à mettre en œuvre la stratégie onusienne de lutte contre le terrorisme    Festival de Mini Basket : 400 jeunes basketteurs de 15 pays attendus à Jijel    L'ONSC organise une rencontre interactive de concertation à Ouled Djellal    La République sahraouie prend part à la TICAD 9    Haltérophilie/Championnat d'Afrique : l'Algérie totalise 22 médailles dont six en or    Encore un journaliste assassiné    Accompagnement des jeunes porteurs de projets touristiques    Ligue 2 : La JSM Tiaret prépare la nouvelle saison à Oran    Championnat de Libye : Kheïreddine Madoui, nouvel entraîneur d'Al-Nasr    Le Bahreïn remporte son premier titre en battant l'Algérie    Conférence sur «la dimension unitaire dans le Congrès de la Soummam»    Une stratégie coloniale répressive après le congrès de la Soummam    Hamlaoui met en exergue, depuis Biskra, l'importance de la formation dans le domaine du travail associatif    Merad rend visite à des familles de victimes à Biskra et Ouled Djellal et leur présente ses condoléances    Chute d'un bus dans l'Oued El Harrach Les dépouilles mortelles de 3 victimes inhumées au cimetière de Biskra    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Morsi frappe l'armée à la tête
Egypte, Coup de théâtre
Publié dans Le Midi Libre le 14 - 08 - 2012

Le cobra a frappé le premier. Dans l'éternel combat du cobra contre la mangouste, la seule chance de survie du reptile est de mordre le redoutable mammifère avant que ce dernier ne le saisisse à la gorge. C'est ce qu'a fait le président islamiste Mohamed Morsi face à l'armée.
Le cobra a frappé le premier. Dans l'éternel combat du cobra contre la mangouste, la seule chance de survie du reptile est de mordre le redoutable mammifère avant que ce dernier ne le saisisse à la gorge. C'est ce qu'a fait le président islamiste Mohamed Morsi face à l'armée.
Depuis l'élection de M. Morsi en juin, toute l'Egypte attendait une confrontation entre la confrérie des Frères musulmans, dont est issu le premier chef d'Etat civil de l'histoire du pays, et l'institution militaire, colonne vertébrale du régime depuis l'avènement de la république en 1952. Annoncé pour septembre, après le Ramadan et avant la fin des travaux de l'Assemblée constituante, le choc a finalement eu lieu plus tôt que prévu. Dimanche 12 août, Mohamed Morsi a pris les Egyptiens par surprise en faisant annoncer la mise à la retraite – avec effet immédiat – du maréchal Tantaoui, ministre de la Défense et chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute d'Hosni Moubarak à la suite de la révolution de janvier-février 2011.
Ce limogeage en bonne et due forme, compensé par un poste honorifique de conseiller à la présidence, s'est accompagné de la mise sur la touche de Sami Enan, le chef d'état-major de l'armée et numéro deux du CSFA. Le président Morsi a également annulé la déclaration constitutionnelle du CSFA de juin, attribuant de larges pouvoirs aux militaires, notamment celui de légiférer, après la dissolution, entre les deux tours de la présidentielle, du Parlement – largement dominé par les islamistes – sur décision de justice.
Tantaoui était devenu un symbole de l'ancien régime
M. Morsi s'est octroyé le pouvoir de légiférer, en attendant l'élection d'un nouveau Parlement, qui devrait suivre l'adoption d'une nouvelle Constitution. Il s'est aussi accordé, d'après le décret présidentiel publié dimanche, la possibilité de dissoudre la commission constituante et d'en nommer une nouvelle si l'actuelle ne parvient pas à "achever son travail".
Dernière annonce, passée au second plan dans cette journée riche en rebondissements : la nomination d'un vice-président en la personne du juge Mahmoud Mekki, particulièrement actif lors de la fronde des magistrats contre le régime Moubarak en 2005. Dès l'annonce de ces limogeages, les sympathisants islamistes ont commencé à se rassembler place Tahrir afin de soutenir le président Morsi et célébrer le départ du maréchal Tantaoui, honni par une partie de l'opinion car devenu, au fil des mois, un symbole de l'ancien régime. Cet homme, âgé de 76 ans, a fait toute sa carrière dans le sillage de Hosni Moubarak dont il a été le ministre de la Défense depuis 1991 jusqu'à sa chute.
A la tête du CSFA, il a couvert les milliers d'arrestations, les actes de torture et les procès militaires expéditifs à l'encontre des manifestants de la place Tahrir. Lors du procès d'Hosni Moubarak pour l'assassinat de quelque 800 personnes durant les trois semaines de soulèvement populaire, il avait cherché à disculper le raïs déchu. Mais sa nomination comme conseiller présidentiel, tout comme celle de Sami Enan, devrait leur épargner d'éventuelles poursuites judiciaires.
Réputé terne et effacé, le président Morsi a fait preuve, dans cette manœuvre périlleuse, d'un doigté et d'un sens audacieux du timing. Son "coup de force" intervient, en effet, en pleine offensive de l'armée contre les groupes terroristes du Sinaï, après l'assassinat, le 6 août, de seize gardes-frontières postés entre Israël et la bande de Gaza. Le nouveau chef de l'Etat n'a pas attendu que l'armée tire bénéfice de cette opération.
Le général Abdel Fattah Al-Sissi, chef des renseignements militaires a été nommé au ministère de la défense. Le général Sedki Sobhi prend la tête de l'état-major.
Les changements au Caire sont en revanche un coup dur pour l'Arabie Saoudite, qui ne voit pas d'un bon œil l'ascension des Frères musulmans qui font concurrence à son leadership religieux. Ce n'est pas non plus une bonne nouvelle pour Israël, qui assiste impuissant au départ de tous les tenants de l'ancien régime égyptien.
Reste à savoir quelle sera la réaction des militaires et si le venin du cobra sera suffisamment puissant pour terrasser la mangouste.
Depuis l'élection de M. Morsi en juin, toute l'Egypte attendait une confrontation entre la confrérie des Frères musulmans, dont est issu le premier chef d'Etat civil de l'histoire du pays, et l'institution militaire, colonne vertébrale du régime depuis l'avènement de la république en 1952. Annoncé pour septembre, après le Ramadan et avant la fin des travaux de l'Assemblée constituante, le choc a finalement eu lieu plus tôt que prévu. Dimanche 12 août, Mohamed Morsi a pris les Egyptiens par surprise en faisant annoncer la mise à la retraite – avec effet immédiat – du maréchal Tantaoui, ministre de la Défense et chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute d'Hosni Moubarak à la suite de la révolution de janvier-février 2011.
Ce limogeage en bonne et due forme, compensé par un poste honorifique de conseiller à la présidence, s'est accompagné de la mise sur la touche de Sami Enan, le chef d'état-major de l'armée et numéro deux du CSFA. Le président Morsi a également annulé la déclaration constitutionnelle du CSFA de juin, attribuant de larges pouvoirs aux militaires, notamment celui de légiférer, après la dissolution, entre les deux tours de la présidentielle, du Parlement – largement dominé par les islamistes – sur décision de justice.
Tantaoui était devenu un symbole de l'ancien régime
M. Morsi s'est octroyé le pouvoir de légiférer, en attendant l'élection d'un nouveau Parlement, qui devrait suivre l'adoption d'une nouvelle Constitution. Il s'est aussi accordé, d'après le décret présidentiel publié dimanche, la possibilité de dissoudre la commission constituante et d'en nommer une nouvelle si l'actuelle ne parvient pas à "achever son travail".
Dernière annonce, passée au second plan dans cette journée riche en rebondissements : la nomination d'un vice-président en la personne du juge Mahmoud Mekki, particulièrement actif lors de la fronde des magistrats contre le régime Moubarak en 2005. Dès l'annonce de ces limogeages, les sympathisants islamistes ont commencé à se rassembler place Tahrir afin de soutenir le président Morsi et célébrer le départ du maréchal Tantaoui, honni par une partie de l'opinion car devenu, au fil des mois, un symbole de l'ancien régime. Cet homme, âgé de 76 ans, a fait toute sa carrière dans le sillage de Hosni Moubarak dont il a été le ministre de la Défense depuis 1991 jusqu'à sa chute.
A la tête du CSFA, il a couvert les milliers d'arrestations, les actes de torture et les procès militaires expéditifs à l'encontre des manifestants de la place Tahrir. Lors du procès d'Hosni Moubarak pour l'assassinat de quelque 800 personnes durant les trois semaines de soulèvement populaire, il avait cherché à disculper le raïs déchu. Mais sa nomination comme conseiller présidentiel, tout comme celle de Sami Enan, devrait leur épargner d'éventuelles poursuites judiciaires.
Réputé terne et effacé, le président Morsi a fait preuve, dans cette manœuvre périlleuse, d'un doigté et d'un sens audacieux du timing. Son "coup de force" intervient, en effet, en pleine offensive de l'armée contre les groupes terroristes du Sinaï, après l'assassinat, le 6 août, de seize gardes-frontières postés entre Israël et la bande de Gaza. Le nouveau chef de l'Etat n'a pas attendu que l'armée tire bénéfice de cette opération.
Le général Abdel Fattah Al-Sissi, chef des renseignements militaires a été nommé au ministère de la défense. Le général Sedki Sobhi prend la tête de l'état-major.
Les changements au Caire sont en revanche un coup dur pour l'Arabie Saoudite, qui ne voit pas d'un bon œil l'ascension des Frères musulmans qui font concurrence à son leadership religieux. Ce n'est pas non plus une bonne nouvelle pour Israël, qui assiste impuissant au départ de tous les tenants de l'ancien régime égyptien.
Reste à savoir quelle sera la réaction des militaires et si le venin du cobra sera suffisamment puissant pour terrasser la mangouste.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.