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Quand une vie se retrouve dans une valise en bord de route...
Les souvenirs, court métrage de khadidja majour
Publié dans Le Midi Libre le 03 - 10 - 2012

En cette journée, dédiée au troisième âge, nous avons eu l'agréable surprise de découvrir, par le plus grand des hasards, un véritable petit bijou, un cadeau que s'est fait un bonheur de leur offrir l'artiste incontestable, Khadidja Madjour .
En cette journée, dédiée au troisième âge, nous avons eu l'agréable surprise de découvrir, par le plus grand des hasards, un véritable petit bijou, un cadeau que s'est fait un bonheur de leur offrir l'artiste incontestable, Khadidja Madjour .
Le 1er octobre la communauté internationale a célébré avec flons flons et beaux discours lyriques, comme chaque année, la Journée internationale des personnes âgées et tout de suite après -la conscience tranquillisée - on s'empresse d'oublier ces mal-aimés qui dérangent en s'obstinant à ne pas mourir alors qu'ils ont été largement « amortis », tant par la société que par des enfants obnubilés par les seuls désirs du moment où des parents n'ont aucune place. En cette journée, dédiée au troisième âge, nous avons eu l'agréable surprise de découvrir, un véritable petit bijou, un cadeau que s'est fait un bonheur de leur offrir l'artiste incontestable, Madjour Khadidja. Cette dernière, étudiante au centre de formation professionnel des arts audio-visuels de Ouled Fayet, a choisi pour son thème de fin d'études ce sujet même si, ou plutôt justement parce qu'il dérange. Le court métrage, les Souvenirs, de Khadidja est d'une rare puissance émotionnelle, où les dialogues laissent résolument place à l'intensité des regards, les mots se révélant bien souvent impuissants devant les grandes tragédies. L'œuvre réalisée est digne des plus grands et on peut d'ores et déjà dire que la relève en matière de production cinématographique est assurée avec l'apport de jeunes artistes aussi talentueux. Cette œuvre fait penser à des tableaux de grands maîtres défilant en flash back sur l'écran de nos mémoires, que nous préférerions amnésiques, des tableaux tout en finesse et nuances avec un décor et jeu dépouillés, sans grands effets de manche ni dialogues grandiloquents, laissant les visages des acteurs et surtout les regards exprimer des sentiments bouleversants. Le sujet choisi par cette jeune étudiante est un sujet poignant, mais intemporel, puisqu'il est aussi vieux que le monde et a déjà fait l'objet de maints et maints débats. Ce drame des vieux parents abandonnés dans des maisons de vieillesse, où ils se laissent mourir pour oublier leur douleur ou peut-être se remémorent-ils, eux-mêmes, des images fugaces et très lointaines d'un vieux père ou d'une vieille mère avec son baluchon en bord de route et dont on a choisi d'ignorer les larmes.
Le logement, cause de tous les maux
Dans la vraie vie on est loin de la légende d'énée portant son vieux père Anchise sur son dos pour fuir Troie en proie aux flammes. Les grands sentiments ne font plus commerce dans une société où on veut tout et tout de suite, la priorité étant le logement, et vu la crise en la matière on ne peut que mettre au rebut des parents qui résistent à l'usure du temps. Ces parents (jetés après usage) n'ont toutefois jamais de mots durs pour condamner, ils se contentent de se laisser mourir et se faire oublier au plus vite par une société qui refuse d'assumer la charge de ses aînés. Il ne faut surtout pas croire que ce phénomène soit nouveau chez nous, il est vrai qu'il y a quelques décennies encore la cellule familiale était bien plus soudée, du moins en apparence, en effet pour éviter les on-dits on était tenu de laisser mourir, dans un coin, ses vieux parents, mais combien d'entre eux auraient préféré rejoindre un asile plus clément ? martyrisés qu'ils étaient en silence par chaque membre de la famille, même par les enfants, souvent les plus cruels. Aujourd'hui la situation a nettement évolué et plus question de céder à ces contraintes d'un "autre âge", les jeunes couples aspirent à pouvoir vivre seuls et ne s'encombrent d'aucun préjugé. Et c'est là que le bât blesse car la société aurait dû suivre cette émancipation effrénée, somme toute légitime, mais totalement irresponsable en l'absence d'infrastructures décentes d'accueil ou de services d'assistance à domicile, ceci quand le parent a la chance d'avoir son propre toit, car c'est souvent de ce même toit qu'il est chassé manu militari.
Ne plus occulter ce drame !
Dans pareils cas on est trop souvent enclins à jeter la pierre aux brus qui ont toujours le mauvais rôle, à tort ou à raison, là n'est pas la question, car le plus urgent est de ne plus occulter ce fléau bien réel, et pouvoir offrir aux personnes âgées l'accompagnement qui s'impose. Il ne faut pas se leurrer car on ne peut imposer aux enfants des parents dont ils ne veulent plus, ceci dans l'intérêt même de ces derniers. Rien n'a été fait pour soulager ce phénomène, sinon quelques discours conjoncturels à effets d'annonces, la cellule familiale a fini par se calquer sur ce mépris général envers des personnes "qui ne sont plus bonnes à rien". Posons-nous les questions qui s'imposent... combien avons-nous d'hôpitaux en gériatrie ? Y a-t-il des endroits dédiés à la détente pour nos aînés ? organise-t-on des voyages
pour eux ? Hormis bien sûr le hadj ou la omra, que beaucoup ne peuvent même pas envisager, vu les pensions ridicules qu'ils perçoivent, à peine de quoi s'offrir le journal quotidien qui les accompagne dans leur errance quotidienne avec de longues pauses dans les jardins publics qu'ils disputent aux décharges sauvages et aux délinquants. Madjour Khadidja a traité ce sujet douloureux de façon magistrale, sans toutefois tomber dans une sensiblerie larmoyante. Les images tournées par Khadidja sont empreintes d'une émotion à fleur de peau, les yeux des personnages se passent de tout langage et parviennent à nous communiquer une indicible émotion. L'image du fils ouvrant la malle de son véhicule pour en sortir la vieille valise du vieux père et la poser sur un trottoir se passe de tout commentaire et là on ne peut s'empêcher de ressentir fortement la dualité des sentiments de ces deux personnes que tout rapproche mais que la vie sépare pour de mauvaises raisons. Le père, dont toute la vie se retrouve dans la petite valise à ses pieds, le fils faisant violence à ses sentiments et arrivant à se persuader de la justesse de son choix cornélien. On peut juste fermer les yeux et se projeter quelques dizaines d'années dans le temps pour imaginer ce même fils sur le même trottoir avec peut-être la même valise (la vie n'étant qu'un mirage, et la vieillesse une réalité pour tous).
Une œuvre d'utilité publique
Merci à Madjour Khadidja pour ce beau cadeau produit avec l'assistance éclairée de Athman Abban, son encadreur, qui n'a pas lésiné sur les efforts et conseils pour la guider dans l'accomplissement de son projet, un projet qui devrait être classé "œuvre d'utilité publique" pour le message d'amour véhiculé et on devrait l'offrir à chaque enfant majeur, cela pourrait contribuer à éviter bien de drames. Il reste à souhaiter à cette jeune artiste talentueuse un avenir professionnel qui ne peut être, au vu de cette première production, qu'exceptionnel, pour peu bien sûr qu'elle trouve l'aide qui lui permettra d'exploiter à bon escient son immense talent. Nous, on aime et on en redemande !
Le 1er octobre la communauté internationale a célébré avec flons flons et beaux discours lyriques, comme chaque année, la Journée internationale des personnes âgées et tout de suite après -la conscience tranquillisée - on s'empresse d'oublier ces mal-aimés qui dérangent en s'obstinant à ne pas mourir alors qu'ils ont été largement « amortis », tant par la société que par des enfants obnubilés par les seuls désirs du moment où des parents n'ont aucune place. En cette journée, dédiée au troisième âge, nous avons eu l'agréable surprise de découvrir, un véritable petit bijou, un cadeau que s'est fait un bonheur de leur offrir l'artiste incontestable, Madjour Khadidja. Cette dernière, étudiante au centre de formation professionnel des arts audio-visuels de Ouled Fayet, a choisi pour son thème de fin d'études ce sujet même si, ou plutôt justement parce qu'il dérange. Le court métrage, les Souvenirs, de Khadidja est d'une rare puissance émotionnelle, où les dialogues laissent résolument place à l'intensité des regards, les mots se révélant bien souvent impuissants devant les grandes tragédies. L'œuvre réalisée est digne des plus grands et on peut d'ores et déjà dire que la relève en matière de production cinématographique est assurée avec l'apport de jeunes artistes aussi talentueux. Cette œuvre fait penser à des tableaux de grands maîtres défilant en flash back sur l'écran de nos mémoires, que nous préférerions amnésiques, des tableaux tout en finesse et nuances avec un décor et jeu dépouillés, sans grands effets de manche ni dialogues grandiloquents, laissant les visages des acteurs et surtout les regards exprimer des sentiments bouleversants. Le sujet choisi par cette jeune étudiante est un sujet poignant, mais intemporel, puisqu'il est aussi vieux que le monde et a déjà fait l'objet de maints et maints débats. Ce drame des vieux parents abandonnés dans des maisons de vieillesse, où ils se laissent mourir pour oublier leur douleur ou peut-être se remémorent-ils, eux-mêmes, des images fugaces et très lointaines d'un vieux père ou d'une vieille mère avec son baluchon en bord de route et dont on a choisi d'ignorer les larmes.
Le logement, cause de tous les maux
Dans la vraie vie on est loin de la légende d'énée portant son vieux père Anchise sur son dos pour fuir Troie en proie aux flammes. Les grands sentiments ne font plus commerce dans une société où on veut tout et tout de suite, la priorité étant le logement, et vu la crise en la matière on ne peut que mettre au rebut des parents qui résistent à l'usure du temps. Ces parents (jetés après usage) n'ont toutefois jamais de mots durs pour condamner, ils se contentent de se laisser mourir et se faire oublier au plus vite par une société qui refuse d'assumer la charge de ses aînés. Il ne faut surtout pas croire que ce phénomène soit nouveau chez nous, il est vrai qu'il y a quelques décennies encore la cellule familiale était bien plus soudée, du moins en apparence, en effet pour éviter les on-dits on était tenu de laisser mourir, dans un coin, ses vieux parents, mais combien d'entre eux auraient préféré rejoindre un asile plus clément ? martyrisés qu'ils étaient en silence par chaque membre de la famille, même par les enfants, souvent les plus cruels. Aujourd'hui la situation a nettement évolué et plus question de céder à ces contraintes d'un "autre âge", les jeunes couples aspirent à pouvoir vivre seuls et ne s'encombrent d'aucun préjugé. Et c'est là que le bât blesse car la société aurait dû suivre cette émancipation effrénée, somme toute légitime, mais totalement irresponsable en l'absence d'infrastructures décentes d'accueil ou de services d'assistance à domicile, ceci quand le parent a la chance d'avoir son propre toit, car c'est souvent de ce même toit qu'il est chassé manu militari.
Ne plus occulter ce drame !
Dans pareils cas on est trop souvent enclins à jeter la pierre aux brus qui ont toujours le mauvais rôle, à tort ou à raison, là n'est pas la question, car le plus urgent est de ne plus occulter ce fléau bien réel, et pouvoir offrir aux personnes âgées l'accompagnement qui s'impose. Il ne faut pas se leurrer car on ne peut imposer aux enfants des parents dont ils ne veulent plus, ceci dans l'intérêt même de ces derniers. Rien n'a été fait pour soulager ce phénomène, sinon quelques discours conjoncturels à effets d'annonces, la cellule familiale a fini par se calquer sur ce mépris général envers des personnes "qui ne sont plus bonnes à rien". Posons-nous les questions qui s'imposent... combien avons-nous d'hôpitaux en gériatrie ? Y a-t-il des endroits dédiés à la détente pour nos aînés ? organise-t-on des voyages
pour eux ? Hormis bien sûr le hadj ou la omra, que beaucoup ne peuvent même pas envisager, vu les pensions ridicules qu'ils perçoivent, à peine de quoi s'offrir le journal quotidien qui les accompagne dans leur errance quotidienne avec de longues pauses dans les jardins publics qu'ils disputent aux décharges sauvages et aux délinquants. Madjour Khadidja a traité ce sujet douloureux de façon magistrale, sans toutefois tomber dans une sensiblerie larmoyante. Les images tournées par Khadidja sont empreintes d'une émotion à fleur de peau, les yeux des personnages se passent de tout langage et parviennent à nous communiquer une indicible émotion. L'image du fils ouvrant la malle de son véhicule pour en sortir la vieille valise du vieux père et la poser sur un trottoir se passe de tout commentaire et là on ne peut s'empêcher de ressentir fortement la dualité des sentiments de ces deux personnes que tout rapproche mais que la vie sépare pour de mauvaises raisons. Le père, dont toute la vie se retrouve dans la petite valise à ses pieds, le fils faisant violence à ses sentiments et arrivant à se persuader de la justesse de son choix cornélien. On peut juste fermer les yeux et se projeter quelques dizaines d'années dans le temps pour imaginer ce même fils sur le même trottoir avec peut-être la même valise (la vie n'étant qu'un mirage, et la vieillesse une réalité pour tous).
Une œuvre d'utilité publique
Merci à Madjour Khadidja pour ce beau cadeau produit avec l'assistance éclairée de Athman Abban, son encadreur, qui n'a pas lésiné sur les efforts et conseils pour la guider dans l'accomplissement de son projet, un projet qui devrait être classé "œuvre d'utilité publique" pour le message d'amour véhiculé et on devrait l'offrir à chaque enfant majeur, cela pourrait contribuer à éviter bien de drames. Il reste à souhaiter à cette jeune artiste talentueuse un avenir professionnel qui ne peut être, au vu de cette première production, qu'exceptionnel, pour peu bien sûr qu'elle trouve l'aide qui lui permettra d'exploiter à bon escient son immense talent. Nous, on aime et on en redemande !


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