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La légende du terrorisme international
Carlos
Publié dans Le Midi Libre le 14 - 08 - 2013

Démence, passion amoureuse, cupidité, chantage... tour d'horizon des facteurs qui expliquent les agissements de criminels devenus, le temps d'un procès, de véritables vedettes médiatiques.
Démence, passion amoureuse, cupidité, chantage... tour d'horizon des facteurs qui expliquent les agissements de criminels devenus, le temps d'un procès, de véritables vedettes médiatiques.
L'apprentissage du terrorisme
S'il est un criminel parmi les plus recherchés du xxe siècle, Ilich Ramirez Sanchez, dit "Carlos" ou encore "Chacal", est de ceux-là. Redoutable terroriste international, il a été recherché par toutes les polices européennes pour les vols et les attentats commis sur le vieux continent.
Pourtant, rien dans l'enfance ne destine vraiment Carlos à devenir ce clandestin insaisissable, l'un des plus grands terroristes internationaux, capable de frapper là où il souhaite. Né en 1949, il est le fils d'un riche avocat communiste vénézuelien, mais qui reste dans la légalité et n'emprunte aucunement les chemins de la subversion.
Son père lui donne l'un des prénoms de Lénine. Adolescent, le futur Carlos décide pourtant d'apprendre la clandestinité en partant à Cuba. En 1968, Carlos se rend à Moscou où le KGB lui permet de poursuivre des études à l'université Patrice-Lumumba.
Cet établissement sert à former les cadres des pays du tiers-monde. Mais il ne reste pas longtemps car il est considéré comme un étudiant débauché. Sans doute au début des années 70, il entre au Front populaire de libération de la Palestine. En 1973, à Londres, il commence son parcours de terroriste en tirant sur le frère, juif, du président de la chaîne de grands magasins anglais Marks and Spencer.
Peu de temps après, Carlos fait exploser une bombe devant une banque londonienne qu'il juge « sioniste ». L'antisémitisme est au fondement de ses premières actions terroristes.
En 1974, il est l'auteur de plusieurs attentats à Paris : il fait exploser une voiture devant les locaux de plusieurs journaux français, mais surtout, le 15 septembre, il commet un attentat contre le drugstore Publicis Saint-Germain faisant deux morts et trente-quatre blessés. Fin juin 1975, la DST l'a enfin repéré ; deux policiers sont tués par balles au moment de l'arrêter ; un troisième policier du contre-espionnage est gravement blessé. Carlos parvient à s'enfuir.
L'apogée criminel de Carlos
En décembre 1975, il prend en otage et séquestre pendant vingt-quatre heures onze ministres de l'Opep à Vienne. Il est le cerveau d'une opération de commando qui fait trois morts. La même année, il se convertit à l'Islam et part vivre à Beyrouth jusqu'en 1982. Puis, il cavale dans plusieurs pays du Moyen-Orient où il est protégé, essentiellement en Syrie.
Les polices du monde occidental le considèrent comme un terroriste sans pitié à arrêter à tout prix. Au début des années 80, beaucoup le croyaient mort. Il s'est fait oublier jusqu'au jour où il envoie une lettre à l'ambassade de France de La Haye dans laquelle il exige la libération de proches complices, dont sa compagne, Magdalena Kopp.
Ils détenaient alors des kilos d'explosifs. Carlos n'est donc pas mort. Les enquêteurs ont identifié l'origine de la lettre grâce à des empreintes digitales. En 1982, Carlos est accusé d'être responsable de l'attentat du train Le Capitole (cinq morts), puis en 1983, de celui de la gare Saint-Charles de Marseille (deux morts). Entre-temps, il aurait fait exploser une voiture piégée devant le journal Al-Watan al-Arabi à Paris (un mort, soixante-trois blessés).
Il n'a jamais revendiqué l'attentat. En 1985, Carlos est vu à Damas avec sa compagne. Mais très vite, le président syrien reçoit des pressions internationales qui le somment de livrer Carlos. Cela permettrait aux Syriens de sortir de leur isolement diplomatique. En 1991, Carlos est jugé indésirable en Syrie et se rend au Soudan. L'année suivante, la France le condamne par contumace à la prison à vie pour la mort des policiers de la DST. En 1994, celle-ci le capture à Khartoum et le fait extrader vers la France où il purge toujours la peine à perpétuité prononcée en 1992.
En 2004, il a publié une autobiographie. Il est alors défendu par Jacques Vergès et Isabelle Coutant- Peyre, qu'il a d'ailleurs épousée. Carlos est donc devenu une véritable « légende » du terrorisme international. Des surnoms nombreux lui ont été donnés dont celui d'« Insaisissable ».
Les photographies de lui sont très rares ; les plus connues le montrent avec des lunettes noires. Aujourd'hui, chacun de ses gestes est observé dans sa cellule. Chacun de ses déplacements vers un juge ou le tribunal est l'objet d'une surveillance policière sans précédent en France, à la hauteur de la réputation du «Chacal».
Le procès Carlos s'ouvre 29 ans après
En prison depuis 1994, il est jugé devant la Cour d'assises spéciale de Paris pour quatre attentats commis en France en 1982 et 1983. Sur le Ilich Ramirez Sanchez, 62 ans, dit Carlos ou le "Chacal", comparaît à partir de ce lundi devant la Cour d'assises spéciale de Paris pour une série d'attentats commis en France en 1982 et en 1983 et qui ont fait onze morts et plus d'une centaine de blessés. C'est la première fois qu'il est jugé dans l'Hexagone pour des actes de terrorisme.
Celui qui se surnomme le "révolutionnaire professionnel" purge déjà depuis 1994 une peine de réclusion à perpétuité en France pour le meurtre de deux policiers de la DST et d'un indicateur de police à Paris en 1975. Il est accusé d'avoir orchestré cette série d'attentats destinés à obtenir la libération de deux membres de son groupe, sa compagne allemande Magdalena Kopp et le Suisse Bruno Bréguet.
Tous deux avaient été arrêtés à Paris en février 1982. Quelques jours plus tard, le ministère de l'Intérieur recevait une lettre réclamant leur libération sous trente jours, sous peine de "guerre". Document sur lequel Les empreintes digitales de Carlos ont été identifiées. Un mois plus tard, le 29 mars 1982, un premier attentat était perpétré dans un train Paris-Toulouse, faisant 5 morts. Trois autres suivirent, le 22 avril 1982, puis le 31 décembre 1983.
La défense de l'accusé, parmi laquelle figure l'épouse de Carlos, Me Isabelle Coutant-Peyre, ne reconnaît aucun de ces attentats, met en cause la fiabilité de certaines preuves et reproche à la justice française d'avoir négligé d'autres pistes. Trois membres de son groupe seront jugés en leur absence en même temps que lui.
Les Allemands Johannes Weinrich et Christa Frohlich ne seront sûrement pas extradés par leur pays d'origine, le Palestinien Ali Kamal Al Issawi, est en fuite. Les débats devraient durer jusqu'au 16 décembre.
A la veille de son procès, Carlos s'est exprimé dans les colonnes du quotidien vénézuélien El Nacional. Pour la première fois, il a revendiqué plus d'une centaine d'attaques qui ont fait entre 1.500 et 2.000 morts. "J'ai calculé qu'on n'arrive pas à 10%" de pertes civiles, s'est-il félicité. "Parmi les 1.500 à 2.000 morts, il n'y a pas eu plus de 200 victimes civiles"
L'apprentissage du terrorisme
S'il est un criminel parmi les plus recherchés du xxe siècle, Ilich Ramirez Sanchez, dit "Carlos" ou encore "Chacal", est de ceux-là. Redoutable terroriste international, il a été recherché par toutes les polices européennes pour les vols et les attentats commis sur le vieux continent.
Pourtant, rien dans l'enfance ne destine vraiment Carlos à devenir ce clandestin insaisissable, l'un des plus grands terroristes internationaux, capable de frapper là où il souhaite. Né en 1949, il est le fils d'un riche avocat communiste vénézuelien, mais qui reste dans la légalité et n'emprunte aucunement les chemins de la subversion.
Son père lui donne l'un des prénoms de Lénine. Adolescent, le futur Carlos décide pourtant d'apprendre la clandestinité en partant à Cuba. En 1968, Carlos se rend à Moscou où le KGB lui permet de poursuivre des études à l'université Patrice-Lumumba.
Cet établissement sert à former les cadres des pays du tiers-monde. Mais il ne reste pas longtemps car il est considéré comme un étudiant débauché. Sans doute au début des années 70, il entre au Front populaire de libération de la Palestine. En 1973, à Londres, il commence son parcours de terroriste en tirant sur le frère, juif, du président de la chaîne de grands magasins anglais Marks and Spencer.
Peu de temps après, Carlos fait exploser une bombe devant une banque londonienne qu'il juge « sioniste ». L'antisémitisme est au fondement de ses premières actions terroristes.
En 1974, il est l'auteur de plusieurs attentats à Paris : il fait exploser une voiture devant les locaux de plusieurs journaux français, mais surtout, le 15 septembre, il commet un attentat contre le drugstore Publicis Saint-Germain faisant deux morts et trente-quatre blessés. Fin juin 1975, la DST l'a enfin repéré ; deux policiers sont tués par balles au moment de l'arrêter ; un troisième policier du contre-espionnage est gravement blessé. Carlos parvient à s'enfuir.
L'apogée criminel de Carlos
En décembre 1975, il prend en otage et séquestre pendant vingt-quatre heures onze ministres de l'Opep à Vienne. Il est le cerveau d'une opération de commando qui fait trois morts. La même année, il se convertit à l'Islam et part vivre à Beyrouth jusqu'en 1982. Puis, il cavale dans plusieurs pays du Moyen-Orient où il est protégé, essentiellement en Syrie.
Les polices du monde occidental le considèrent comme un terroriste sans pitié à arrêter à tout prix. Au début des années 80, beaucoup le croyaient mort. Il s'est fait oublier jusqu'au jour où il envoie une lettre à l'ambassade de France de La Haye dans laquelle il exige la libération de proches complices, dont sa compagne, Magdalena Kopp.
Ils détenaient alors des kilos d'explosifs. Carlos n'est donc pas mort. Les enquêteurs ont identifié l'origine de la lettre grâce à des empreintes digitales. En 1982, Carlos est accusé d'être responsable de l'attentat du train Le Capitole (cinq morts), puis en 1983, de celui de la gare Saint-Charles de Marseille (deux morts). Entre-temps, il aurait fait exploser une voiture piégée devant le journal Al-Watan al-Arabi à Paris (un mort, soixante-trois blessés).
Il n'a jamais revendiqué l'attentat. En 1985, Carlos est vu à Damas avec sa compagne. Mais très vite, le président syrien reçoit des pressions internationales qui le somment de livrer Carlos. Cela permettrait aux Syriens de sortir de leur isolement diplomatique. En 1991, Carlos est jugé indésirable en Syrie et se rend au Soudan. L'année suivante, la France le condamne par contumace à la prison à vie pour la mort des policiers de la DST. En 1994, celle-ci le capture à Khartoum et le fait extrader vers la France où il purge toujours la peine à perpétuité prononcée en 1992.
En 2004, il a publié une autobiographie. Il est alors défendu par Jacques Vergès et Isabelle Coutant- Peyre, qu'il a d'ailleurs épousée. Carlos est donc devenu une véritable « légende » du terrorisme international. Des surnoms nombreux lui ont été donnés dont celui d'« Insaisissable ».
Les photographies de lui sont très rares ; les plus connues le montrent avec des lunettes noires. Aujourd'hui, chacun de ses gestes est observé dans sa cellule. Chacun de ses déplacements vers un juge ou le tribunal est l'objet d'une surveillance policière sans précédent en France, à la hauteur de la réputation du «Chacal».
Le procès Carlos s'ouvre 29 ans après
En prison depuis 1994, il est jugé devant la Cour d'assises spéciale de Paris pour quatre attentats commis en France en 1982 et 1983. Sur le Ilich Ramirez Sanchez, 62 ans, dit Carlos ou le "Chacal", comparaît à partir de ce lundi devant la Cour d'assises spéciale de Paris pour une série d'attentats commis en France en 1982 et en 1983 et qui ont fait onze morts et plus d'une centaine de blessés. C'est la première fois qu'il est jugé dans l'Hexagone pour des actes de terrorisme.
Celui qui se surnomme le "révolutionnaire professionnel" purge déjà depuis 1994 une peine de réclusion à perpétuité en France pour le meurtre de deux policiers de la DST et d'un indicateur de police à Paris en 1975. Il est accusé d'avoir orchestré cette série d'attentats destinés à obtenir la libération de deux membres de son groupe, sa compagne allemande Magdalena Kopp et le Suisse Bruno Bréguet.
Tous deux avaient été arrêtés à Paris en février 1982. Quelques jours plus tard, le ministère de l'Intérieur recevait une lettre réclamant leur libération sous trente jours, sous peine de "guerre". Document sur lequel Les empreintes digitales de Carlos ont été identifiées. Un mois plus tard, le 29 mars 1982, un premier attentat était perpétré dans un train Paris-Toulouse, faisant 5 morts. Trois autres suivirent, le 22 avril 1982, puis le 31 décembre 1983.
La défense de l'accusé, parmi laquelle figure l'épouse de Carlos, Me Isabelle Coutant-Peyre, ne reconnaît aucun de ces attentats, met en cause la fiabilité de certaines preuves et reproche à la justice française d'avoir négligé d'autres pistes. Trois membres de son groupe seront jugés en leur absence en même temps que lui.
Les Allemands Johannes Weinrich et Christa Frohlich ne seront sûrement pas extradés par leur pays d'origine, le Palestinien Ali Kamal Al Issawi, est en fuite. Les débats devraient durer jusqu'au 16 décembre.
A la veille de son procès, Carlos s'est exprimé dans les colonnes du quotidien vénézuélien El Nacional. Pour la première fois, il a revendiqué plus d'une centaine d'attaques qui ont fait entre 1.500 et 2.000 morts. "J'ai calculé qu'on n'arrive pas à 10%" de pertes civiles, s'est-il félicité. "Parmi les 1.500 à 2.000 morts, il n'y a pas eu plus de 200 victimes civiles"


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