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Bouteflika manœuvre, joue et perd
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 19 - 02 - 2014


Ecrit par Rédaction El Watan 2014
Qui menace réellement l'unité de l'Armée si ce n'est Bouteflika lui-même. Analyse.
A deux reprises en une semaine, le président Abdelaziz Bouteflika prend la défense de l'armée et de son unité. Mais qui a donc menacé «l'unité» de l'armée pour que le chef de l'Etat passe à la barre, distribuant accusations et menaces ? Amar Saadani, secrétaire général du FLN, a attaqué de manière ouverte le général de corps d'armée Mohamed-Lamine Médiène, directeur du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), l'accusant d'incompétence. Amar Saadani s'exprimait bien au nom du FLN et de l'entourage du président Bouteflika. Or, cet entourage est resté silencieux au moment où les propos inattendus de Saadani soulevaient une vague de commentaires et d'interrogations dans tout le pays et à l'étranger. Bouteflika n'a rien dit, autant que le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale (MDN) et chef d'état-major de l'armée.
Gaïd Salah ne défend pas Toufik ?
Les deux responsables ont laissé la polémique prendre une ampleur inquiétante. En tiraient-ils profit d'une manière ou d'une autre ? Pourtant, l'état-major de l'armée s'en est pris à la presse en la menaçant, à travers un éditorial dans la revue El Djeich dont le ton rappelait les années de plomb, après la publication il y a quelques mois d'un billet dans le journal El Khabar. Or, l'opinion nationale n'a pas souvenir que le MDN ait pris «la défense» du directeur du DRS ou engagé des poursuites pénales contre Amar Saadani.
La planète Mars
Et voilà que Bouteflika, vingt ans après la dernière pluie, profite de la Journée du chahid pour s'attaquer, dans un message, lui aussi, à la presse en adoptant curieusement le langage de celui qui n'est pas du tout concerné, de celui qui n'est pour rien dans tout ce qui se passe, de celui qui est au-dessus de la mêlée. Bouteflika sait-il réellement ce qui se passe et se trame à la Présidence, lui qui est complètement effacé de la scène politique algérienne ? Bouteflika s'installe donc dans le balcon le plus haut et annonce : «Je demande, en vertu de mes pouvoirs de président de la République,ministre de la Défense nationale et chef suprême des forces armées, à tous les citoyens de prendre conscience des véritables enjeux qui se cachent derrière les opinions et les commentaires faits au nom de la liberté d'expression, mais visant, en réalité, des objectifs autrement plus sournois, qui ciblent la stabilité et l'affaiblissement du système de défense et de sécurité nationales». A qui la faute? A la liberté d'expression ? A l'incapacité des citoyens de comprendre les enjeux ? Et puis, qui veut affaiblir «le système de défense et de sécurité» : le Venezuela ? Le Tchad ? Israël ? L'Ukraine ? La planète Mars ? La deuxième galaxie ?
Saïd B.
Bouteflika, qui n'a jamais porté les médias algériens dans son cœur, qui n'a jamais consacré ne serait-ce qu'une seule conférence de presse aux journalistes algériens, tire à boulets rouges sur les journaux : «Contrairement aux allégations et aux spéculations rapportées par voie de presse au préjudice de la stabilité de l'Etat et de l'Armée nationale populaire, le Département du renseignement et de la sécurité reste pleinement mobilisé pour la bonne exécution des missions qui lui incombent, à l'instar des autres composantes de l'Armée nationale populaire», dit-il.
Mais au nom de qui a parlé Saadani ? Saadani a bel et bien déclaré que le général Mediène est contre le quatrième mandat pour Bouteflika. En évoquant «la stabilité de l'Etat» érigée désormais en une nouvelle religion dans la sécheresse politique algérienne, Bouteflika veut éloigner les soupçons qui entourent son frère, Saïd, accusé d'être derrière la campagne ciblant le DRS, perçu comme un obstacle devant le maintien de l'actuel locataire d'El Mouradia au pouvoir pour cinq nouvelles années. Bouteflika veut également défendre le général Gaïid Salah, son principal appui au sein de l'armée.
Neutralité ?
Pour beaucoup d'analystes, la cohésion et l'unité de l'armée sont menacées par au moins deux choses : le cumul de fonctions entre chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, privilège offert par Bouteflika, «ministre de la Défense nationale et chef suprême des forces armées», au général Ahmed Gaïd Salah. Ce haut gradé est le seul responsable à avoir été reçu au moins huit fois par le chef de l'Etat. Aucune explication politique – et logique – n'a été donnée à cet autre privilège, comme s'il n'existait plus aucune institution dans ce pays. Deuxièmement, l'unité de l'armée est menacée par une volonté clairement affichée de l'impliquer dans le soutien du projet d'un quatrième mandat pour Bouteflika. Il n'y aucune raison d'accorder du crédit aux déclarations qu'aurait faites le général Ahmed Gaïd Salah à Louisa Hanoune, chef du Parti des travailleurs, sur «la neutralité» de l'armée lors la présidentielle du 17 avril 2014. Cette neutralité est déjà mise à rude épreuve par le fait même d'accorder audience à une responsable de parti sans le faire pour les autres partis. Neutralité neutralisée également par le fait que le général Ahmed Gaïd Salah siège au gouvernement en tant que vice-ministre de la Défense en tenue réglementaire parce qu'il est toujours chef d'état-major de l'armée. A partir de là, l'armée aura aussi à assumer l'échec du gouvernement comme elle peut tirer profit des réussites. Il s'agit donc d'un engagement presque total de l'armée dans la vie politique nationale.
Tout compte fait, celui qui joue et perd dans ce ping-pong politico-maniaque est bel et bien Abdelaziz Bouteflika, qui s'accroche au pouvoir malgré l'âge et la maladie. Que d'autres «forces» parlent en son nom est encore plus grave. La stabilité du pays est, cette fois-ci, bien menacée par cette dualité, cette opacité, cette non-gouvernance.
Invalides
Dans son message, Bouteflika évoque «la restructuration» du DRS. Or, il n'existe à ce jour aucun texte, aucun communiqué, aucune déclaration annonçant cette «restructuration». Comme le monde est réglé à l'horloge de février 2014, le président de la République d'un Etat qui se respecte doit expliquer, motiver et détailler les décisions qu'il prend par rapport à l'organisation des services de sécurité. Ce n'est pas un tabou. Or, depuis son arrivée au pouvoir, il y a quinze ans, Bouteflika, qui sort du brouillard des années 1970, a toujours pris des décisions sans rien dire, rien expliquer à l'opinion nationale tenue dans le mépris total. Mais Bouteflika ne s'empêchait pas de le faire pour des dirigeants et des journalistes étrangers. D'ailleurs, ne s'est-il pas réuni dans une enceinte militaire étrangère pour discuter des affaires internes de l'Etat algérien ? A-t-on oublié la rencontre Bouteflika-Gaïd Salah-Sellal aux Invalides à Paris ? La mémoire présidentielle souffre visiblement de beaucoup de trous…
Fayçal Métaoui


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