Les participants à la 8e édition du Festival international du couscous, ont souligné samedi à Timimoun, que cette manifestation est l'occasion de valoriser les différents genres de ce plat traditionnel.Initiée sous le patronage des ministères du Tourisme et de l'Artisanat et de la Culture et des Arts, sous le signe «Plat de convivialité, mémoire et innovation», ce festival international (11-14 décembre) regroupe des cuisiniers et des chercheurs en gastronomie de dix (10) pays, dont le Sahara Occidental, invité d'honneur. L'évènement, qu'organise la société «Chohra Prod» depuis 2018, vise à mettre en valeur le plat du couscous et à raffermir les relations culturelles entre l'Algérie et les pays du monde, selon les organisateurs. Approchée par l'APS, Ismahane Bandaikha, chef de Tissemsilt, spécialisée dans les plats traditionnels, a indiqué que ce festival revêt une bonne opportunité de développer les échanges et expériences culinaires, de cuisiniers du pays et de l'étranger, notamment en matière de préparation du couscous, «un plat qui reflète la richesse de la gastronomie algérienne». Elle a expliqué qu'elle entendait, à travers ce festival, promouvoir ce patrimoine culinaire traditionnelle, à l'instar du «couscous à l'origan et la menthe sauvage» et le «couscous fumé» (h'moum). Mme Hadjila Ouali, représentante de la région de Cherchell (Tipasa), qui expose un autre type de couscous usité dans sa région, en l'occurrence le «Couscous au caroube», un plat autrefois servi avec du lait, a affirmé qu'elle cherche, lors de cette manifestation, à ressusciter ce plat. Bouchra Adhamou, de la wilaya de Touggourt, a présenté, de son côté, un plat de «coucous au Bendreg» (pourpier) de la viande, très répandu et apprécié dans sa région. Le président de la délégation irakienne présente au festival, Hocine Abdelkadhem, s'est dit «content» de cette manifestation qui met en valeur la riche gastronomie séculaire algérienne, et le rôle de la femme dans la préparation de ce plat qui traduit la profondeur de la culture algérienne avec ses valeurs authentiques, telle l'hospitalité. Pour sa part, le chef-cuisinier camerounais Axel Mbetcha Tiezan, a dit avoir «apprécié» ce festival qui a connu une large participation nationale et des représentations étrangères, et «a permis de présenter les meilleurs plats de couscous produits par la femme algérienne, et les valeurs qu'il véhicule, dont l'amitié et la solidarité». Le chef cuisinier libanais Haidar Khalil Daikh a estimé, pour sa part, que les manifestations de ce type sont mises à profit pour «nouer des relations et échanger des expériences en gastronomie de différentes cultures». Pour rappel, le festival vient aussi célébrer le 5ème anniversaire du classement par l'Unesco, au nom de l'Algérie et d'autres pays du Maghreb, du couscous patrimoine immatériel de l'humanité (16 décembre 2020), a affirmé la directrice de la société «Chohra Prod» (partie organisatrice), Chahrazed Aiouaz, à l'ouverturede l'événement. A cette occasion, Ouiza Gallèze, chercheure en anthropologie et facilitatrice à l'Unesco, est revenue, dans son exposé, sur l'origine du couscous, en tant que «plat ancien à forte dimension sociale, reflétant la culture sociétale de l'algérien à travers ses moments de fête et de peine, la présence de la femme au de cette société et les valeurs de partage, d'entraide et de solidarité qu'il inspire». Mme. Gallèze, qui a contribué à la confection du dossier de classement du couscous à l'Unesco, a estimé au sujet de ce plat, «qu'il s'agit là du grain et non de la sauce», ajoutant que «la culture du blé en Algérie est plus que millénaire, et était répandue dans la région méditerranéenne». «L'unique plat dans le monde qui a ses propres ustensiles, notamment le couscoussier». La cérémonie d'ouverture a donné lieu aussi à une séance de dégustation de différents types de couscous, au cours de laquelle les participants ont pu apprécier des variétés traditionnelles de ce plat, préparées par des cuisiniers professionnels d'Algérie, Tunisie, Sahara Occidental et de pays africains où ce plat est répandu.