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Algérie : retraités à 50 ans et moins, hauts fonctionnaires à 80 ans et plus...Le grand paradoxe
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 05 - 06 - 2014

En Algérie, hélas, le travail est loin de représenter un culte. Au fil des ans s'est développée une mentalité qui ne met pas en valeur l'effort et ne semble pas s'embarrasser par l'ennui et le désœuvrement qu'apporte la retraite. Les lois renforcent cette tendance. Les gens s'empressent à prendre leur retraite pour, pensent-ils, pouvoir la savourer royalement. On croise des retraités âgés d'à peine 50 ans qui passent leur journée, un chapelet à la main, trainant les pieds pour joindre la mosquée, et finissent leur soirée en regardant les matchs de football ou en jouant aux longues et houleuses parties de Dominos. Ils croient qu'ils profitent de la vie alors qu'ils la gâchent bêtement et ne font qu'attendre le passage du temps. Dans la plupart des pays du monde, on plaide pour le prolongement de l'âge de la retraite au-delà de 65 ans pour des raisons économiques, démographiques, sociales, etc. En Algérie, on plaide le contraire. La facture sera salée pour les futures générations. Malheureusement, personne n'a l'air de s'en inquiéter. Au contraire, on se plait bien dans cette oisiveté et on en profite. Moralité : plus jeune on prend sa retraite, plus on est heureux.... Sauf pour les hauts fonctionnaires.
Qu'en est-il de nos vénérables hauts cadres de la nation (président, ministres, ambassadeurs, officiers supérieurs, etc.)? Quelle est leur moyenne d'âge? Sont-ils des jeunes dans la fleur de l'âge et dans une forme qui respire la santé, capables de passer des heures et des heures à travailler et à sillonner le pays à l'écoute du peuple et en quête de solutions pour améliorer son quotidien? Malheureusement, non. La plupart d'entre eux avoisinent les 80 ans. Certains sont toujours en poste alors que d'autres ont quitté récemment les affaires (mais font toujours des affaires!). Je pourrai citer quelques exemples : Le président du conseil de la nation Bensalah 73 ans, le président du conseil constitutionnel Medelci 76 ans précédé par Bessayeh 81 ans, le ministre de l'intérieur Zerhouni 74 ans, le ministre de la santé Ould Abbes récompensé l'année dernière par le confortable poste de sénateur 80 ans, le ministre des collectivités locales Ould Kablia 75 ans, le ministre des affaires religieuses Goulamallah 76 ans, le représentant auprès de l'ONU Idriss Al-Jazairi 80 ans, l'ambassadeur en France Missoum Sbih 82 ans, le chef des services secrets le général Toufik 75 ans, etc. Bien sûr, toute cette belle équipe est pilotée par notre auguste et non moins vieux président Bouteflika qui à la fin de son quatrième mandat aura bouclé ses 82 ans. La haute fonction est généralement exigeante et fatigante. Elle use son homme. Sauf en Algérie. Avez-vous jamais vu nos hauts fonctionnaires, sauf s'ils sont victimes de complot ou de disgrâce, demander leur retraite pour une raison valable? Ils s'accrochent au poste vaille que vaille. Apparemment, l'épreuve de l'âge et les problèmes de santé ne pèsent pas sur leur rendement et leur enthousiasme. Même, très malades et évacués en urgence à l'étranger (ou est la confiance dans la médecine algérienne? Ou sont les beaux slogans chantant la fierté nationale?), ils ont, officiellement et contre tout bon sens, une activité débordante et rien ne semble avoir raison de leur détermination. Rappelez-vous de la maladie de Bouteflika; son AVC est sans séquelle, et on pourra même le présenter aux jeux olympiques; une note d'humour de Said Sadi.
Qu'on me comprenne bien; l'âge n'est pas un obstacle à l'avancement. Bien au contraire, l'expérience, la maturité, la sagesse, etc. sont des avantages qu'il faut exploiter. Mais avec l'âge, nos responsables n'ont rien appris (à part mentir au peuple et le mépriser) et n'ont rien oublié des pratiques de l'ancien régime (ou plutôt l'actuel régime, puisqu'il n'a pas changé). Il suffit de se pencher sur leurs attitudes pleines d'arrogance. Dans ses visites des hôpitaux du pays, Ould Abbes insulte les médecins, quand on sait comment il se faisait élire député de Ain-Temouchent en distribuant argent, mensonges et fausses promesses et en manipulant religion, imams et mosquées; piètre personnage. Zerhouni, sans aucun respect pour le deuil d'une famille de Tizi-Ouzou, traite leur enfant, un jeune lycéen, de voyou. Quant à Bouteflika, son quatrième mandat affiche le grand mépris qu'il a pour le peuple. Bien sûr, la liste est longue.
Le contraste est flagrant. On a une société où la culture, les lois, l'ambiance générale, etc. encouragent les gens à prendre leur retraite à 50 ans et parfois moins, mais comble de l'ironie, les hauts responsables s'accrochent à leur poste comme une mouche sur de la merde. Décidément, le pays a encore et toujours besoin d'eux et que c'est seulement sur l'insistance et les sollicitations savamment orchestrées d'un peuple épris d'eux qu'ils sont toujours au service du pays. Selon cette logique, ledit peuple préfère de vieux malades usés et sans réelle compétence à des jeunes motivés et bien formés. Poussons le raisonnement plus loin : Avec le prolongement de l'âge de la vie, on pourrait se retrouver avec des hauts fonctionnaires âgés de 100 ans, alors autant faire un cadeau à ce peuple tellement attaché à ses responsables en baissant l'âge du départ à la retraite à 30 ans. Pourquoi pas! Une bêtise de plus qu'on finira par avaler.
Certains pourraient me répliquer en citant des exemples de hauts responsables occidentaux d'un certain âge et qui occupent ou ont occupé des postes importants dans les gouvernements de leurs pays. Oui, le président américain Reagan était en poste jusqu'à près de 80 ans, de même pour les présidents français Mitterrand et Chirac. Premièrement, ces responsables sont à la tête de véritables démocraties, évoluent avec l'âge et s'adaptent facilement avec les changements que connaissent leurs sociétés et savent répondre à leurs attentes. Deuxièmement, ils vivent dans une culture et sous des lois qui encouragent et valorisent le travail et l'effort. Dans ces pays, l'âge du départ à la retraite dépasse souvent les 65 ans. La cohérence est claire entre le caractère général de ces peuples, les lois qui les régissent et les pratiques de leurs dirigeants. Chose qui nous fait défaut en Algérie où les jeunes fonctionnaires sont invités à prendre leur retraite alors que les vieux hauts fonctionnaires se maintiennent à leurs postes pour «le pouvoir et pour le pire». Le grand paradoxe.
D'autres diront que la nouvelle génération est résignée, ne s'implique pas et a démissionné de son rôle. Dans une certaine mesure, je leur concède cette remarque. Quelle triste situation : ceux qui sont aux commandes ne peuvent rien faire et ceux qui peuvent ne veulent rien faire. Pauvre Algérie.
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