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Lettre ouverte aux complices consentants d'une trahison annoncée.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 05 - 02 - 2016

Notre pays semble être arrivé au terme d'un long processus de pourrissement institutionnel, socio-politique et culturel, menaçant d'explosion populaire généralisée. Une situation qui va s'exacerber du fait de l'aggravation brutale et dramatique, des conditions de vie des catégories les plus démunies qui constituent l'immense majorité de la population, et que les saupoudrages désordonnés de la rente pétrolière avaient permis jusques là de différer.
Car, il n'y a pas lieu de parler ici d'une « classe moyenne », celle-ci ayant été disloquée par une décennie de répression sanglante et près de 20 années d'Etat d'Urgence, qui ont eu pour contrecoup une émigration massive vers l'Europe et l'Amérique du Nord, d'une partie considérable de l'élite nationale, soit, des dizaines de milliers d'intellectuels, de haut niveau, dans toutes les disciplines universitaires et de la recherche scientifique, parmi les meilleurs des enfants de ce pays.
Cette menace d'explosion sociale va se potentialiser dans les jours et les semaines à venir, du fait du passage en force programmé, d'une prétendue « révision constitutionnelle » concoctée et négociée dans les brumes de la « boite noire d'El-Mouradia » qu'est devenue la présidence de notre pays aujourd'hui et plus qu'encouragée – sinon suggérée – par le gouvernement français. Un passage en force qui va s'opérer ce Dimanche 7 Février 2016, à travers la mascarade de la réunion « en Congrès » des « députés » et autres « sénateurs » formant le « Parlement », au nom d'un Peuple algérien dont ils ont usurpé la représentation, aussi bien dans l'Assemblée Populaire Nationale que dans le Conseil de la Nation, qui constituent de simples appendices institutionnels de façade, des chambres d'enregistrement, dont les membres sont nommément désignés dans le cadre des « quotas » par un pouvoir, lui-même illégitime.
Ce passage en force contre la volonté d'un peuple spolié de sa souveraineté, constitue en soi, une grave provocation à l'égard du Peuple algérien. Et l'Histoire en marche retiendra que nous serons des témoins privilégiés qui allons assister aux spasmes ultimes d'une fin de règne et de ce régime criminel, au bilan humain et matériel désastreux pour notre pays : Celui d'un pouvoir militaro-financier illégitime, installé par la force des blindés, en violation de la volonté du peuple exprimée dans les urnes, en violation de la légalité constitutionnelle et dans la violence d'une répression aveugle contre la majorité de la population à la suite du Putsch du 11 Janvier 1992, suite naturelle du coup de force de 62 ; un pouvoir criminel, responsable de plus de 200 mille morts, de plus de 15 mille disparitions forcées et de centaines de milliers de populations déplacées ; un pouvoir corrompu, dont les barons et leurs clientèles, complices et protégés, ont détourné des sommes colossales estimées à plus de 60 milliards de Dollars ; un pouvoir incompétent, où le mérite a cédé la place au népotisme, au clanisme et au clientélisme politique ou régionaliste ; un pouvoir antinational enfin, où les principes fondateurs de la Révolution de Libération du 1er Novembre 1954 ont été trahis et foulés aux pieds, avec le retour en force de l'influence néocoloniale métastatique, à travers ses relais – civils et militaires –qui entendent faire de notre pays, un vulgaire appendice politico-économique-et-culturel de la France, voire une espèce de nouveau DOM-TOM...
Aujourd'hui, les citoyens libres et dignes de ce pays – et Dieu merci, ils représentent l'immense majorité – considèrent le pouvoir en place comme étant un pouvoir discrédité, failli et forfait, qui est de ce fait, entièrement responsable, politiquement, pénalement et moralement, aussi bien de la situation d'impasse politico institutionnelle, que de l'état de ruine économique et financière, ou de la grave décadence socio-culturelle, éducationnelle et civique que nous vivons. Cette situation critique et multidimensionnelle, est appelée à s'exacerber et à se détériorer, comme nous l'avons noté plus haut, du fait de l'effondrement de la rente pétrolière et de la dégradation rapide corrélative des conditions de vie des plus démunis comme de ce qui reste de la classe moyenne. Le tout, sur fond de déliquescence de l'Etat – à toutes les strates et à tous les échelons du pays – nourrissant un lourd sentiment d'insécurité et de peur du lendemain, dans l'ensemble de notre société.
Et c'est dans un tel contexte national hautement volatile, que le pouvoir en place ne trouve rien de mieux à faire, que de sortir de son chapeau, le projet décrié, de « révision constitutionnelle » présenté – triomphalement – l'autre jour, par le sinistre Ahmed Ouyahia, ci-devant préposé « civil » des généraux putschistes de la décennie noire, recyclé depuis, en porte-parole de la présidence et connu comme étant l'un des hommes les plus corrompus du Système. Projet de révision constitutionnelle d'où les attentes légitimes du Peuple, en fait de Libertés Publiques, de Démocratie, d'alternance au pouvoir et de Droits de l'Homme, sont totalement absentes. En revanche, et jouant sur l'effet de surprise, comme dans un tour de passe-passe, le Camelot du Système annonce au bon peuple, la bonne nouvelle de l'octroi de la « constitutionnalisation » et de l'officialisation de la langue berbère, qui est comme chacun sait, une langue – ou plutôt un ensemble de dialectes régionaux oraux.., comme il l'a d'ailleurs reconnu publiquement lui-même, lors de la récente assemblée de son parti le RND., sans que personne – et surtout pas les journalistes – ne lui fasse remarquer qu'on ne peut pas « constitutionnaliser », sous peine de vice de forme juridique, une langue qui reste encore à définir, à codifier, à unifier, à enrichir. Une supercherie pour berner l'opinion.
Que peut donc signifier ce « cadeau » en forme de boite – encore vide au demeurant – offert à un groupuscule d'aventuriers « franco-berbéristes » et séparatistes, qui ont nom de MAK et autres « Académie berbère de Paris » ?
Parce qu'il constitue l'un des fondements de notre société, de notre culture, de notre identité, le berbère ne peut pas et ne doit pas être l'objet d'un quelconque marchandage et encore moins d'une quelconque instrumentalisation bassement politicienne, ni par le régime illégitime, ni par les apprentis-sorciers, dont il est devenu un fonds de commerce.
C'est assez dire combien, devant tant d'impéritie, tant d'irresponsabilité, tant d'étrangeté, tant de provocation et d'arrogance, les temps sont désormais venus pour que ce pouvoir failli rende des comptes au Peuple algérien, pour les crimes, les forfaitures et les trahisons commis contre les intérêts supérieurs de la Nation. A commencer par mettre fin à cette interminable et infâme mascarade tendant à cacher la vérité sur les graves incapacités physiques, mentales et intellectuelles d'un président malade et impotent, apparemment pris en otage par un clan, pénalement coupable d'abus de faiblesse ; une vérité que ne peuvent escamoter, ni les propos lénifiants, des vieux canassons de la diplomatie, sur le retour, ni les déclarations de chefaillons complaisants, d'Afrique ou de Malte...
Les temps sont venus en effet, de rendre des comptes, au lieu de chercher dans une fuite en avant criminelle et suicidaire pour l'Unité nationale, à semer davantage de divisions et de discordes, de dissensions et de malheurs. Dans leur immense majorité, ni les Chaouis, ni les Kabyles, ni les Touareg, ni les berbères de l'Ouest, ni les Mozabites n'ont jamais fait leurs, cette distinction ethnique, tout au long de 132 années de colonialisme, alors que la France avait les mains libres pour réaliser tous ses desseins coloniaux en pratiquant à outrance la politique du « diviser pour régner », sans jamais parvenir à ébranler l'unité du peuple, ni à le déraciner de sa profonde identité nationale, pétrie de berbérité, d'arabité et d'islamité.
Les faussaires criminels et corrompus du pouvoir en place – civils et militaires confondus – sont en train d'imposer à notre pays, un putsch en col blanc après le putsch en képi ; un putsch constitutionnel, après le putsch des blindés. En un mot, un complot rampant, un complot « soft », dirigé in fine, contre l'indépendance et l'Unité de notre pays, et contre la Souveraineté de notre peuple, sur sa volonté politique, sur son Espace territorial et sur ses Ressources naturelles. Surtout quand chacun sait que le pouvoir occulte qu'est l'oligarchie militaro-financière, aura porté ce texte à bout de bras, en collaboration – si on ose dire – avec la France, à travers le président du Conseil Constitutionnel français soi-même, venu tout exprès à Alger, donner ses « directives amicales » à son pâle et triste homologue.
Cette lettre ouverte s'adresse principalement aux activistes de tous bords – civils et militaires confondus – de l'Oligarchie corrompue et félonne, encore en place..., qui prétend fixer par oukases les destinées d'une nation de 40 millions d'âmes, au lieu de rendre des comptes sur la faillite généralisée où elle a entrainé le pays, à l'issue de près d'un demi-siècle de gestion régalienne du pays. Au mépris des attentes et des aspirations d'un peuple algérien totalement ignoré, gommé et méprisé ; tenu à l'écart de décisions majeures qui engagent son propre avenir et celui des générations futures. Où est le Droit au Référendum, reconnu au Peuple par la Constitution ? Où est le respect l'article 88 de leur Constitution qui impose la déclaration de vacance de la fonction présidentielle ? Les députés et les sénateurs engraissés dans leur majorité et dressés à lever la main, oseront-ils encore parler, de Démocratie, de Droits de l'Homme, de Libertés publiques, après avoir couvert un vrai complot contre l'Algérie ? Et que dire des autres Oligarques de la classe politique et/ou dirigeante, pleins de suffisance et d'arrogance, foncièrement malhonnêtes et corrompus ?…, tous prêts à tout sacrifier – y compris honneur et patriotisme – pour garder leurs privilèges et leurs rentes de situation, qu'un régime corrupteur a su leur octroyer pour en faire des zombis obéissants et zélés, à l'échine docile.
En vertu de quoi le peuple algérien, serait-il donc sommé de se soumettre à un pouvoir foncièrement corrompu, infiltré et antinational qui a perdu tous les repères du Patriotisme et tous les codes de l'Honneur ?
Alger le 06 février 2016
Samir BELATECHE. Statisticien.
Abdelkader DEHBI. Ancien Résistant.
Liesse SI CHAIB. Architecte.
Salah-Eddine SIDHOUM. Chirurgien.


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